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Les nouvelles problématiques de l’association de défense des patients


René Pizzaferri, le président de la Patiente Vertriedung, plaide pour la création d’une table ronde sur la santé.

La Patiente Vertriedung, l’association de défense des patients, toujours aussi sollicitée par eux, expose ses nouvelles revendications.

Chaque jour, le téléphone de l’association de défense des patients, la Patiente Vertriedung, sonne 23 fois en moyenne. À l’autre bout du fil, des citoyens qui font face à des problèmes avec les services de santé ou avec la Sécurité sociale. Une charge de travail considérable à laquelle la petite équipe composée essentiellement de bénévoles s’évertue à répondre, dans les meilleurs délais.

«Parfois, nous pouvons aider les patients directement par téléphone ou en les redirigeant vers un autre service. Mais d’autres appels nécessitent l’analyse d’un dossier médical, une rencontre avec le patient. Tout cela prend du temps», affirme Georges Clees, le chargé de communication de l’ASBL.

Deux ans après les remous générés en 2022 par ses positions sur l’obligation vaccinale et sur l’efficacité du vaccin contre le covid, la Patiente Vertriedung continue à s’atteler à de nombreux chantiers et tente de peser sur les dossiers de santé. L’association a rapidement pu rencontrer Martine Deprez après sa nomination au poste de ministre de la Santé et de la Sécurité sociale.

Nous avons réussi à éviter l’instauration d’une médecine à deux vitesses

«Nous l’avons trouvé ouverte à nos revendications. Nous nous sentons sécurisés quant à notre fonctionnement. Elle nous a assuré vouloir d’abord lister l’ensemble des problèmes avant de prendre des décisions. C’est une démarche que nous avons rarement entendue et dont nous sommes très satisfaits», assure René Pizzaferri, le président de l’association.

La Patiente Vertriedung assure que le Luxembourg dispose aujourd’hui d’un système de santé performant, mais que certains points doivent être améliorés ou modernisés. «Nous avons réussi, jusqu’à présent, à éviter l’instauration d’une médecine à deux vitesses au Grand-Duché. Il y a eu de bonnes décisions sur les interventions lourdes comme les IRM ou les scanners, mais il reste de nombreux chantiers.»

Conciliation, contrôles… Les points à améliorer

Lors de la conférence de presse qui s’est tenue ce mardi, l’ASBL a passé en revue quelques-uns des points sur lesquels elle compte intervenir. Ces derniers sont révélés par les patients en détresse qui font appel aux services de l’association. Parmi ceux-ci, la Patiente Vertriedung souhaite se concentrer sur les convenances personnelles que de plus en plus de médecins facturent à leurs patients, sans en avoir le droit.

«Ils profitent de leur position de force», appuie René Pizzaferri. Même son de cloche du côté de la dentisterie où les patients alertent sur «des facturations qui ne sont pas nécessaires ou sont exorbitantes, un manque de suivi…». Des problématiques qui viennent alimenter les réclamations de l’association pour un contrôle accru des professionnels de la santé.

Des cas qui peuvent coûter cher aux patients lorsqu’ils tentent de se retourner contre le médecin. «Pour prouver que le travail a été mal réalisé, le patient doit se rendre au tribunal, où il va lui être demandé de faire appel à un expert, à ses frais», expose Georges Clees. «Si celui-ci ne trouve rien, c’est double peine pour le patient.» Dans la même veine, l’association défend la création d’un service de conciliation national avec un comité exécutif d’experts.

Les problèmes de langues reviennent souvent dans les témoignages des personnes qui contactent l’ASBL. Des rapports médicaux en français ou en allemand non lus car le médecin ne parle pas la langue, le refus qu’un traducteur accompagne le malade… Ces situations entraînent d’importants retards dans le traitement des pathologies.

L’association compte aussi défendre le développement et l’installation de l’offre en matière de thérapie psychiatrique, comme le rappelle Michèle Wennmacher, directrice de la Patiente Vertriedung et psychologue de formation, qui regrette fortement que rien de sérieux ne soit entrepris dans ce domaine.

Régulièrement, la Société luxembourgeoise de psychiatrie, pédopsychiatrie et psychothérapie (SLPPP) alerte sur la pénurie de plus en plus inquiétante de médecins spécialistes dans le secteur au Grand-Duché. La Patiente Vertriedung ainsi que le corps médical réclament un suivi adéquat pour les patients et l’introduction d’une policlinique psychiatrique.

 

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