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Les grévistes ont fait plier Ampacet : «un signal fort»


La soixantaine de salariés, en grève depuis le 27 novembre, peut jubiler et «passer un joyeux Noël au chaud avec leurs proches», souligne Stefan Osorio, secrétaire central à l’OGBL.

Au bout de 25 jours d’arrêt de travail, direction et OGBL ont signé, jeudi après-midi une nouvelle convention collective, largement revalorisée. La joie et le soulagement étaient au rendez-vous.

Cris de joie et énorme soulagement, ce jeudi vers 15 h 30, dans la zone industrielle Wolser à Dudelange. Après une grève entamée le 27 novembre, la soixantaine de salariés d’Ampacet a obtenu gain de cause.

Une demi-heure plus tôt, la signature a été apposée sur une nouvelle convention collective, comprenant notamment une revalorisation «substantielle» des salaires et l’introduction d’une nouvelle grille de salaire. «Il s’agit vraiment d’un très bon accord. Au bout de 25 jours, où ils ont bravé le froid, la pluie, la neige et le vent, les grévistes peuvent enfin rentrer chez eux et passer un Noël au chaud avec leurs proches», lance Stefan Osorio, le secrétaire central à l’OGBL appelé à gérer ce conflit social avec son collègue Alain Rolling et Saliha Belesgaa, la présidente de la délégation du personnel.

Leur combat s’est avéré payant. Après avoir mis la pression sur le gouvernement afin d’engager une médiation, avoir protesté à deux reprises devant la Chambre des députés, et surtout fait preuve d’endurance devant le portique de leur entreprise, les grévistes retrouvent le sourire.

«On n’a pas fait grève pour faire grève, mais pour obtenir un accord. Le résultat final a été primordial», reprend Stefan Osorio, qui précise au passage que la nouvelle convention a une durée de trois ans, soit jusqu’à fin 2026. «Si l’accord est bon, nous acceptons volontiers de signer une convention d’une durée élargie», ajoute-t-il.

Finalement, les négociations, entièrement bloquées depuis la mi-novembre, ont duré une semaine, «dans une bonne ambiance» et avec une direction qui s’est montrée «constructive», assure Stefan Osorio, contacté ce jeudi par nos soins.

Désormais, l’espoir est qu’après ces mois de tensions sociales «le calme et la sérénité reviennent dans l’entreprise». Stefan Osorio conclut en disant qu’«il faut remercier la direction, mais bien plus encore les grévistes, tous les partis (NDLR : LSAP, déi Lénk, déi gréng et KPL) et les personnes venus nous soutenir et ceux qui ont alimenté la cagnotte de grève». Quelque 85 000 euros ont pu être collectés.

«Un droit de grève trop faible»

La longue passivité du nouveau gouvernement dans ce dossier continue à irriter l’OGBL, même si en fin de compte les ministres du Travail et de l’Économie ont joué leur rôle de médiateur. Désormais, le syndicat s’attend à des initiatives pour renforcer à la fois le cadre légal sur les conventions collectives et un «droit de grève trop faible».

«Encore une fois, ce n’est pas pour faire grève parce que cela nous plaît, mais pour disposer d’un moyen de pression si un patron ne respecte pas le modèle social», souligne Stefan Osorio.

En outre, il estime que l’OGBL, en ayant obtenu gain de cause, «envoie un signal fort à tout chef d’entreprise qui serait tenté» de saboter le dialogue social. «S’il y en a qui le fait, il nous verra débarquer devant sa porte», met en garde le syndicaliste.

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