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«Le Livre de la Jungle» en première mondiale au Grand Théâtre


Dans «Jungle Book», Robert Wilson reste fidèle à lui-même en proposant des images frappantes sur le plan esthétique et chargées d'émotions. (photo jean-louis fernandez)

Fin avril, le Grand Théâtre de Luxembourg va accueillir la première mondiale de l’adaptation de l’œuvre de Rudyard Kipling Jungle Book par Robert Wilson et CocoRosie.

Après Peter Pan, Robert Wilson et les sœurs Casady – qui forment le groupe CocoRosie – revisitent un autre récit initiatique dit pour enfants : l’histoire du petit Mowgli élevé par des loups avant de retourner à la «civilisation». Un monde dont les règles ne sont finalement pas si différentes de celles de la jungle. Cette réinterprétation de l’œuvre de Rudyard Kipling, produite par le Théâtre de la Ville de Paris et ses partenaires, va être créée sur la scène du Grand Théâtre de Luxembourg. Il s’agit de la cinquième production du metteur en scène que le Grand Théâtre accueille et de la troisième première mondiale.

La pièce suit l’enfant qui évolue dans la nature et la célèbre, mais ne tire jamais de morale. Robert Wilson la décrit ainsi : «Il s’agit du voyage d’une jeune personne dans différents mondes : la nature, les rêves, les souvenirs et les découvertes.» Un voyage pour lequel il n’y a pas d’âge. «L’œuvre se suffit à elle-même et peut être tout autant appréciée par un enfant que par une personne âgée, par quelqu’un qui n’est pas allé à l’école et par quelqu’un qui a fait des études supérieures», poursuit le metteur en scène, qui s’est livré à un début de masterclass mardi, lors de la présentation de la pièce.

Découpée en trois parties, elles-mêmes composées de quatre tableaux et séparées par des interludes, la pièce «repose sur une structure rigoureuse qui s’allie au ludisme flamboyant entraîné par la musique de CocoRosie». Les sœurs Bianca et Sierra Casady ont également écrit les textes des chansons en anglais, une sorte de respirations entre les dialogues en français. «Dès le début, cela a été facile de s’immerger dans ce monde et dans le monde du théâtre, se souvient Bianca Casady. Il n’était pas très éloigné de notre univers, en tant que groupe, dans notre œuvre musicale et nos shows sur scène. Nous avons dû pousser un peu plus les extrêmes pour être encore plus théâtrales.»

Un esthétisme et un jeu animal

Elle promet une musique très gaie et urbaine composée à l’aide d’instruments détournés et interprétée par «le groupe CocoRosie». Trois des quatre musiciens de la troupe sont des musiciens du groupe. «Cela nous permettra d’apporter toute l’énergie de nos concerts à la pièce», promet Bianca Casady.

Musique et dialogues, danse et théâtre vont alterner. Cependant, Jungle Book n’est pas une comédie musicale. Pour Robert Wilson, «tout théâtre est musique et tout théâtre est danse. (…) Souvent, une pièce de théâtre se morcelle parce qu’elle est cloisonnée et que le décor, le jeu, le chant, la danse y sont traités comme des entités distinctes. Pour moi, cela forme un tout». Tout comme l’homme et l’animal. Deux composantes au cœur de l’œuvre de Kipling, mais aussi de celle de Robert Wilson dont la manière de travailler «est plus étroitement liée au comportement animal qu’à n’importe quelle école de jeu».

Il aura fallu six ans pour mettre le projet sur pied après que Pierre Bergé en ait suggéré l’idée à Robert Wilson. Les répétitions finales avec une troupe de neuf artistes d’origines et de cultures différentes viennent de commencer au Grand Théâtre et il faudra être une petite souris ou acheter des places pour découvrir le spectacle dans toute sa réalité et son envergure.

Tom Leick-Burns, le directeur des Théâtres de la Ville de Luxembourg, est fasciné par le projet : «Nous sommes très fiers de cette collaboration avec le Théâtre de la Ville de Paris. (…) Monter une telle pièce représente une expérience importante pour toute notre équipe, du point de vue technique, mais pas seulement. L’équipe va pouvoir voir une qualité de travail, une pièce multidisciplinaire aussi ambitieuse se monter avec de la musique en direct; travailler avec des musiciens, des compositeurs, des artistes et Robert Wilson lui-même est une formidable opportunité pour tout le monde.»

Sophie Kieffer

Vendredi 26 et samedi 27 avril à 20h et dimanche 28 avril à 15h au Grand Théâtre de Luxembourg.

www.theatres.lu

Un commentaire

  1. Mais quelle déception ce livre de la jungle! Le summum de l’art contemporain dans ce qu’il a de plus mauvais. Une « tête d’affiche » comme metteur en scène et la critique se meurt… Des musiciens de qualité c’est sûr. Un metteur en scène qui a peut-être parfois montré ailleurs un peu de génie. Et c’est tout. Des textes inaudibles, une langue anglaise assassinée, des gesticulations intenses pour combler un grand vide. Une chorégraphie absente. Des comédiens délaissés, perdus qui n’incarnent vraiment pas grand chose. De nombreux autres spectateurs paraissaient forts dubitatifs, mais quelle tristesse d’en voir une grande partie fuir face au doute et à la moindre pensée critique pour cacher leur mal-être dans des réactions si consensuelles. Coincé au milieu d’une rangée je n’ai osé partir avant la fin (ce que d’autres ont fait) même si cela m’a titillé une bonne dizaine de fois pendant la première demie-heure déjà. Mais au moins j’ai tout vu, je peux donc me permettre: attention aux 100% de critiques encensentes par rapport à ce spectacle. Nombreux pourraient être déçus. Et pour ma part je vous assure c’est la pire chose à laquelle j’ai assisté depuis de nombreuses années…

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