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La «révolution tranquille» du Grand-Duché


Tous les habitants du pays semblent liés par un patriotisme constitutionnel dont les garants sont à la fois l’État et l’Union européenne. 

Le pays change rapidement. Les aspirations de sa population aussi, selon l’étude Studialux présentée récemment aux députés.

Le volet III de l’étude Studialux de la chaire de recherches en études parlementaires est désormais disponible, a récemment annoncé la Chambre des députés.

Selon le résumé de ces travaux des universitaires, le Luxembourg connaît une «révolution tranquille» de ses valeurs, du fonctionnement de sa société, de ses modes de décisions et du rapport à la puissance publique, nationale ou européenne, à l’économie mondiale ou bien encore à la science. Ces voisins connaissent la même évolution depuis 20 ans.

Pour comprendre cette transformation, la chaire de recherche en études parlementaires de l’université du Luxembourg a présenté une nouvelle étude à la Chambre des députés le 27 mars dernier, basée sur quatre problématiques de recherche au regard de l’appartenance à un sexe et/ou de la détention ou non de la nationalité luxembourgeoise :  «politique», «économie & société», «famille et place de la femme dans la société», «religion & identité».

Selon l’étude menée, la double différenciation basée sur l’affiliation à un sexe et/ou la détention de la nationalité luxembourgeoise ou non, ne constitue plus une base analytique suffisante pour comprendre les évolutions des valeurs individuelles et collectives de la société grand-ducale.

Bien au contraire, les deux catégories sociodémographiques analysées permettent d’affirmer qu’il y a une convergence des systèmes des valeurs politiques, économiques et sociétales en raison même du processus d’individuation et du progrès de l’individualisme de la société grand-ducale.

Ce qui rassemble les «Grand-Ducaux»

Ainsi, bien plus, parmi les hypothèses vérifiées à nouveau, ce qui caractérise désormais la société grand-ducale c’est la prédominance du libéralisme culturel et économique comme système de référence personnelle et d’action collective.

Les «Grand-Ducaux», comme les appellent les chercheurs, se considèrent à la fois comme sujets de leur propre émancipation et/ou responsables de leurs conditions économiques et sociales. Le volet économique libéral est toutefois tempéré par un attachement à une certaine protection sociale et encore plus à un absolu de la préservation de l’environnement qui nécessitent dans les deux cas la puissance publique.

Autre enseignement parmi d’autres : en dépit de perplexité sur l’avenir économique personnel et/ou du Luxembourg, la société grand-ducale se conçoit comme pleinement «heureuse» et c’est une situation quasi unique en Europe, selon le document de recherche.

La félicité partagée par le plus grand nombre naît de la société d’abondance, c’est à la fois sa force et sa faiblesse. Par ailleurs, cet état de fait ne conduit nullement à une dépolitisation en dépit des trajectoires sociales fortement distinctes des étrangers résidents et des Luxembourgeois.

«La permanence et le retour du politique est en quelque sorte une surveillance de la poursuite de l’expansion économique et de l’autonomie du sujet», ajoute le résumé de l’étude.

Et d’ajouter : «In fine, si la connaissance et la pratique de la langue luxembourgeoise sont de rares marqueurs du maintien des différences entre les personnes et les communautés du Grand-Duché avec la persistance d’inégalités de revenus, jugée négativement, ce qui lie, outre la société d’abondance, ce sont le patriotisme constitutionnel (pourtant incomplet) et l’attachement aux valeurs de la société démo-libérale dont les garants sont à la fois l’État luxembourgeois et l’Union européenne pour une très large majorité des Grand-Ducaux».

Ces résultats sont issus de la grande enquête sur le Luxembourg (Studialux), un projet de recherche de la chaire de recherche en études parlementaires de l’université du Luxembourg commandé par la Chambre des députés du Luxembourg en collaboration avec la société Ilres.

Ce projet vise à établir un état politique et social du pays, en identifiant les éventuelles transformations des valeurs individuelles et collectives ainsi que leurs conséquences en termes de cohésion sociale et de légitimité politique.

Le questionnaire a été conçu dans le cadre de l’European Values Study, étude internationale menée tous les cinq ou neuf ans dans l’ensemble des pays européens depuis 1981

Axée sur les thèmes de la famille, du travail, de l’environnement, de la perception de la vie, de la politique et de la société, de la religion et de la moralité ou encore de l’identité nationale et européenne, cette étude constitue le projet de recherche le plus complet sur les valeurs humaines en Europe.

Un commentaire

  1. Comment une catastrophe comme l’union européenne peut-elle être le garant de quoi que ce soit?

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