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[Football] Luc Holtz : «On ne pouvait pas imaginer pire, c’est une petite catastrophe»


Luc Holtz : «Au niveau des qualités individuelles, fatalement, nous aurons un manque.» (Photo : Mélanie Maps/Sportspress)

SÉLECTION NATIONALE «Kiki» Martins a rejoint «Oli» Thill, Dirk Carlson et Mathias Olesen à l’infirmerie. Sa défense est à poil et avant la Turquie, ça l’inquiète parce qu’il doit revoir toute sa stratégie. Et que les options de recours (Gerson, Hall, Selimovic…) aussi, font défection.

La longue liste de vos absents pour les prochaines échéances de fin d’année s’est encore étirée avec le problème aux adducteurs de Christopher Martins. Les dernières informations?
Luc Holtz : Je l’ai eu au téléphone mardi et apparemment, la rupture partielle du tendon au niveau de l’adducteur est confirmée, même si nous attendons encore les imageries. D’après l’expert russe qu’il a consulté, il n’aura pas besoin d’opération, mais il en a pour trois à quatre mois.

Les adducteurs, c’est son point faible?
L’inflammation qu’il avait déjà eue à ce niveau n’a rien à voir. Par contre, son positionnement…

Son positionnement?
Il joue dans une position un peu plus excentrée que celle qu’il occupait auparavant, en club ou chez nous. Et dans un système différent. L’intensité des courses que cela nécessite, ainsi que leur répétition, a peut-être généré une certaine fatigue qui a contribué à cette blessure. Ce n’est pas forcément ça, mais on peut se demander.

Il y a une sacrée accumulation de blessures ou d’absences de joueurs défensifs axiaux. Olesen n’en sera pas non plus.
Non, il n’est pas dans le groupe que je construis pour les prochaines échéances. Il a été opéré au ligament d’une cheville. Celui qui est touché chez plein de footballeurs en ce moment. Pour lui aussi, ce sera trois ou quatre mois et on devra être très attentif à sa guérison. Mais entre lui et « Kiki« , quand on pense aux qualités physiques qui sont les leurs, tout ce que j’avais planifié sur la façon dont je voulais affronter la Turquie par exemple, tombe déjà à l’eau.

On ne pouvait pas imaginer pire, c’est une petite catastrophe : ce sont des gamins en pleine forme qui commencent à évoluer à un très, très bon niveau. D’autres en profiteront, c’est certain, mais au niveau des qualités individuelles, fatalement, nous aurons un manque.

On aurait dit qu’il avait une troisième fesse!

Puisqu’on parle des manques, Dirk Carlson aussi, fera défection.
Il est retombé à moitié sur le fessier et sur la hanche lors du tout premier match de la saison (NDLR : avec son nouveau club de l’ADO Den Haag). Il m’a envoyé des photos pour m’expliquer la situation : on aurait carrément dit qu’il avait une troisième fesse! Il a fallu qu’ils lui retirent du liquide et en général, une fois suffit. Mais là, il a fallu renouveler l’opération plusieurs fois. On pense qu’il en a encore pour un mois d’arrêt et on espère qu’il évitera l’opération.

Et derrière tout ça, c’est le bal des « gênés« . Lars Gerson, par exemple, joue très peu en D2 norvégienne avec Kongsvinger.
Je l’aurai ce jeudi pour avoir plus d’informations concernant sa situation. Mais fatalement, quelles que soient les raisons, toutes ces absences auront une influence sur ma décision de l’inclure ou pas dans la liste. Là, j’en viens à planifier avec des noms qui ne rentreraient pas forcément en ligne de compte en temps normal, d’autant que Vahid Selimovic et Tim Hall n’ont toujours pas trouvé de clubs.

Aldin Skenderovic vous a-t-il prouvé, lors de la campagne européenne du F91, qu’il mérite de revenir après quelques semaines internationales à l’écart?
Mais « Skende«  rentre toujours en ligne de compte! Même quand je ne l’appelle pas. Les dernières fois, je le sentais stagner sur son envie, sa motivation. Son changement de club lui a fait du bien. C’était une bonne remise en cause. Et j’ai bien suivi la campagne dudelangeoise : il a réalisé beaucoup de bonnes performances mais a aussi eu des trous dans certains matches, avec des pertes de balle, des ballons vers l’arrière interceptés. À notre niveau, cela ne doit pas se produire. Un défenseur est aussi jugé là-dessus.

Parlons d’un de ses coéquipiers, Dejvid Sinani, qui avait refusé sa convocation en fin de saison dernière, s’estimant trop fatigué. A-t-il une chance, même infime, d’être reconvoqué?
Pour moi, refuser une sélection, ça ne se fait pas. On ne peut pas être absent pour la sélection mais disponible pour son club une semaine ou deux plus tard. Il a clairement défini ses priorités et je ne peux pas convoquer un joueur dont je doute de l’implication, voire de la motivation. Non, je ne le prendrai pas.

Le profil de James Rodrigues m’intéresse. Sa présence dans la liste? On va en discuter

Les absences concernent toutes le secteur défensif et pourtant, on aurait tendance à dire que les arrivées les plus spectaculaires, lors de la liste de la semaine prochaine, pourraient concerner le secteur offensif. On parle beaucoup de James Rodrigues depuis son départ à Venise.
Oui, j’ai un œil sur lui, car son profil m’intéresse. Il va vite et c’est crucial dans le football moderne. Dans ce domaine, il a des qualités et le potentiel. Mais en ce qui concerne sa présence dans la liste, on va en discuter, Mario (NDLR : Mutsch) et moi, parce que ses U19 jouent au même moment. Est-ce que ça vaut la peine de le prendre s’il peut faire trois matches avec les jeunes?

Rayan Berberi, 18 ans et qui évolue avec le Standard de Liège espoirs, en D2 belge?
C’est encore tôt. Ce n’est pas parce qu’un garçon part jouer à l’étranger qu’il doit automatiquement entrer directement en ligne de compte pour la sélection, parce que même en DN, il y a des gars qui ont autant, voire plus de potentiel. J’invite tous les joueurs de DN à aller à l’étranger, mais désormais, il faut se rendre compte d’une chose que le F91 a bien montré en Coupe d’Europe cet été : le niveau de certains championnats professionnels étrangers n’est pas supérieur à celui du Luxembourg. Et y jouer ne fait pas plus avancer votre cause que si vous étiez en DN.

Mirza Mustafic, par exemple, évolue désormais à Sarajevo, mais il n’y a pas de grande différence entre le niveau qu’il fréquente désormais et celui qu’il trouvait au Grand-Duché. On le voit bien quand on affronte à présent ce genre de clubs durant l’été. Et je pense que nos clubs n’ont plus besoin de grand-chose pour passer encore plus de tours. Le F91 avait un niveau assez similaire à ses adversaires. Il lui manquait juste un tout petit peu d’être plus rigoureux et exigeant.

Toujours pas de nouvelles de Dany Mota?

Pfff… Non, toujours pas. Il sait qu’on aimerait qu’il joue pour nous. Et je pense que ce ne serait pas un mal pour lui. Cela lui ferait du bien, même parce que ça booste tous nos joueurs d’avoir cette visibilité. À lui de prendre sa décision. Mais on vieillit tous et il a désormais 24 ans et il ne faudrait pas qu’il attende toute sa vie quelque chose qui n’arrivera pas… (NDLR : une sélection avec le Portugal)

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