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Enquête sur l’immobilier : le ministre Fayot attaqué de front


Au lendemain de la Chambre des métiers ayant évoqué une analyse «biaisée», c’est désormais au tour de la Fédération des artisans de monter au créneau pour dénoncer la récente étude de l’Autorité de la concurrence sur les pratiques dans le secteur immobilier.

Dans le viseur se trouve plus particulièrement le ministre de l’Économie, Franz Fayot (LSAP), accusé de faire des «insinuations» et d’orchestrer une «chasse aux sorcières».

Cette attaque de front est menée dans une lettre ouverte publiée hier. La Fédération des artisans fustige le fait que le ministre Fayot ait fait siennes des «spéculations» émises par l’Autorité de la concurrence. «À nos yeux, la frontière entre des déclarations objectives et des insinuations a été transgressée plusieurs fois», accuse la lettre.

«L’amalgame permanent fait entre promoteurs et entreprises de construction a mené à une chasse aux sorcières contre l’artisanat», renchérit la Fédération des artisans. Au micro de RTL, Franz Fayot a souligné, hier soir, avoir uniquement visé les promoteurs et leurs marges bénéficiaires démesurées.

Dans sa lettre ouverte, l’artisanat dénonce toutefois le fait que ce ne sont pas les promoteurs, mais bien l’État qui ferait de la «rétention» de terrains constructibles. Le marché privé achèverait en moyenne 3 600 logements par an, contre à peine 300 construits par les promoteurs publics.

«La tentative de l’Autorité de la concurrence de blanchir la main publique ressemble à un acte désespéré», clame la Fédération des artisans, ajoutant au passage qu’en raison de la «jungle administrative, il faut souvent compter 15 ans pour transformer une plaine en un projet de logements».

Ce serait le gouvernement en place qui aurait rendu moins attrayant l’investissement dans la construction de logements locatifs, avec une hausse de la TVA de 3 % à 17 %. «Avec la flambée des prix, personne n’a gagné autant d’argent que l’État sans prendre de risque ou d’initiative», lance la lettre.

La Fédération des artisans s’indigne en outre contre le possible « danger de collusions criminelles » entre promoteurs, décelé par l’Autorité de la concurrence. Le ministre Fayot (*) est invité à faire en sorte que des preuves pour de présumées ententes frauduleuses soient mises sur la table et, le cas échéant, faire l’objet de poursuites judiciaires, au lieu de placer « sous suspicion » l’ensemble du secteur.

(*) Dans une première version de cet article, nous écrivions que le ministre de l’Ėconomie aurait évoqué des « agissements criminels » dans le secteur. Il s’agit d’une mauvaise interprétation de la lettre ouverte signée par la Fédération des artisans. Le cabinet de Franz Fayot souligne que le ministre « n’a jamais parlé, ni évoqué de près ou de loin » de tels agissements. La suspicion est émise par la seule Autorité de la concurrence. Toutes nos excuses à l’intéressé.

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