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Secteur immobilier : une enquête bâclée ?


Mis en cause, les professionnels rétorquent que l’Autorité de la concurrence tire des conclusions simplistes. (photo archives LQ)

Accusés par l’Autorité de la concurrence de s’entendre sur des salaires au rabais pour freiner la construction de nouveaux logements et faire monter les prix, les employeurs du secteur montent au créneau.

Une analyse «biaisée» qui «juxtapose des faits et des hypothèses», «sans fournir de preuve», avec «un effet préjudiciable sur tout un secteur», ce qui est jugé «inacceptable» : dans sa prise de position publiée hier, la Chambre des métiers ne mâche pas ses mots à propos des conclusions de l’enquête sectorielle sur l’immobilier résidentiel menée par l’Autorité de la concurrence.

Dans son rapport publié le mois dernier, celle-ci affirme en effet, noir sur blanc, ne pas exclure «une concertation entre employeurs pour maintenir de bas salaires et rendre l’embauche moins attractive». Le but de la manœuvre étant de garder des effectifs réduits pour limiter le nombre de nouveaux chantiers, et ainsi entretenir la pénurie de logements pour susciter l’augmentation des prix et, donc, de leurs marges.

Des accusations qui ont fait bondir les professionnels et ont poussé la Chambre des métiers, qui représente près de 4 000 entreprises du secteur de la construction au Luxembourg, à mettre les points sur les «i» afin de «pondérer certains points d’analyse».

Elle insiste en premier lieu sur la distinction à faire entre les différentes activités et la fixation des salaires dans les multiples branches que compte le secteur : «L’Autorité de la concurrence fait malheureusement une confusion en mettant en relation les marges des promoteurs immobiliers et les salaires du secteur de la construction dans sa globalité, alors que les modèles d’affaires des uns et des autres sont très divergents», pointe-t-elle dans un communiqué d’une quinzaine de pages.

Elle fait valoir, graphiques et chiffres à l’appui, que les salaires moyens des artisans n’ont «aucun lien avec l’excédent brut d’exploitation des promoteurs» et rappelle que de nombreuses entreprises n’ont tout simplement «pas les moyens d’augmenter les salaires» au risque de «mettre en péril la pérennité de leur activité».

«Les entreprises de la construction, en tant que secteur à part de la promotion immobilière, n’ont pas le même niveau de rentabilité que les promoteurs et ne peuvent pas tirer de profit de l’augmentation croissante du prix du logement.» Pour la chambre professionnelle, il est également clair que les entreprises n’ont «aucun intérêt à diminuer leur capacité de production» comme l’insinue l’enquête : au contraire, construire autant que possible leur serait bien plus profitable.

Le manque de terrains pointé du doigt

La Chambre des métiers note encore que les prix des logements «ont largement été tirés vers le haut par la hausse très importante des prix du foncier, alors que les coûts de construction ont quasiment suivi l’évolution de l’indice des prix à la consommation». Ce ne sont donc pas les entreprises artisanales qui ont profité de cette hausse, se défend-elle.

Quant à une entente illicite entre employeurs pour pratiquer des salaires plus bas, cette accusation est formellement contestée par l’organisme, qui cite en exemple la forte pression concurrentielle sur le terrain : un sondage en 2019 auprès de ses membres avait en effet révélé que plus de la moitié des entreprises faisaient régulièrement face à des tentatives de débauchage de leur personnel par des concurrents, voire par le secteur public, avec lequel elles ne peuvent pas rivaliser.

Enfin, le frein numéro un à la construction de nouveaux logements dans le pays reste, selon les professionnels, le manque de disponibilité de terrains à bâtir. «Même s’il est vrai que le carnet de commandes a eu tendance à bien se remplir ces dernières années (et ce, jusqu’au choc de la hausse des taux d’intérêt), l’offre limitée de terrains mis sur le marché reste le principal goulot d’étranglement.» Dès lors, ils estiment qu’il est «très osé» de la part de l’Autorité de la concurrence d’en imputer la responsabilité aux promoteurs immobiliers.

Un commentaire

  1. C’est pour rigoler
    C’est les promoteurs qu’on acheté tous les terrains, pour
    faire monter les prix.
    D’ailleurs il est impossible d’acquérir un terrain sans contrat de construction.
    Alors arrêtés de faire , d’écrire des âneries, vous êtes une copie parfaite de Poutine
    Vous êtes des menteurs professionnels

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