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Des perspectives peu engageantes pour l’économie luxembourgeoise


(Photo: archives Editpress/Fabrizio Pizzolante)

Faible rebond de la croissance de la zone euro, hausse du chômage, remontée de l’inflation, moral des entreprises en berne… l’économie luxembourgeoise n’a que peu de raisons de se réjouir et ne devrait pas connaître un troisième trimestre florissant.

Dans son nouveau Flash dédié à la conjoncture, la Statec ne dresse pas un bilan très engageant pour l’économie luxembourgeoise et envisage même un léger repli de l’activité pour les mois à venir.

Ce constat découle des faibles performances de plusieurs indicateurs à commencer par la croissance de la zone euro. Nulle en début d’année, celle-ci connaît un très léger rebond de 0,3 % au second trimestre. Mais ce chiffre cache en réalité les bonnes performances de l’Irlande (+ 3,3 & sur un trimestre) «dont les fluctuations du PIB sont bien connues pour refléter davantage les transferts de revenus de sociétés multinationales que l’activité économique réelle», rappelle le Statec. En retirant l’Irlande de l’équation, la croissance de la zone euro n’est plus que de 0,1 %, un chiffre plus proche de la stagnation que du rebond.

Les résultats de la plupart des Etats membres reflètent cette tendance comme en Allemagne qui, après être entrée en récession technique à la fin de l’année passée (-0,4 % au 4e trimestre 2022 et -0,1 % au 1er trimestre 2023) connaît une stagnation de son PIB ou les Pays-Bas qui connaissent actuellement une récession. «Dans ces deux pays, ainsi que dans la plupart des autres, les dépenses de consommation des ménages ont eu tendance à refluer sur la première moitié de 2023.» Et si certains comme la France (+ 0,4 %) s’en tirent mieux, l’explication est plutôt à aller chercher du côtés des exportations que de la demande intérieure qui a encore reculé.

Confiance et moral en berne

Cette situation laisse peu présager d’une amélioration à court terme ce qui s’en ressent sur la confiance des entreprises tant en Europe qu’au Grand-Duché. «Les résultats des enquêtes de conjoncture en zone euro témoignent d’une dégradation de la confiance des entreprises de mai à juillet, qui touche surtout celles de l’industrie et de la construction mais aussi celles des services», affirme le Statec. La confiance des ménages en revanche semble se redresser même si les intentions d’achat restent faibles.

Même constat pour le moral des entreprises qui malgré une légère hausse en juillet continue de se dégrader depuis le début d’année au Luxembourg. «Cette dégradation, entamée en 2022, résulte d’une conjoncture défavorable, avec une chute de la demande liée notamment aux hausses des taux d’intérêt.» L’indicateur est ainsi revenu aux niveaux atteints pendant la pandémie.  «Par ailleurs, plus d’un tiers des entreprises de construction du Grand-Duché évoquent une demande insuffisante en juillet 2023, soit bien plus que l’année passée (elles n’étaient seulement 15% en juillet 2022).»

Cette activité moindre affecte logiquement le marché de l’emploi où le chômage est reparti à la hausse depuis 2022 même si celui-ci s’est stabilisé en juillet à 5,2 %. «Les profils de métiers qui ont le plus contribué à la hausse du chômage au 2e trimestre sont ceux de la construction (+34 % sur un trimestre en désaisonnalisé)», précise le Statec. Il est en revanche en baisse dans le secteur de la santé et du commerce.

Des investisseurs qui restent méfiants

La méfiance est également de mise chez les investisseurs après les faillites de trois banques régionales américaines et le sauvetage de Crédit Suisse en Europe. L’annonce d’une taxe de 40 % sur les surprofits des banques italiennes réalisés en 2022 et 2023 a également refroidi les investisseurs, impactant l’indice bancaire européen qui comprend 5 établissements italiens.

Alors qu’elles étaient reparties à la hausse après le Covid, les ventes de voiture semblent quant à elle à nouveau marquer une pause et ce malgré le redressement de la production. Les intentions d’achats tout comme les nouvelles immatriculation restent faibles et peinent à retrouver leurs niveaux d’avant la pandémie.

Une inflation toujours présente

Si l’inflation des prix des services connaît une hausse, celle-ci reste contenue (+ 3,1 % en juillet) notamment au vu des deux index déclenchés depuis le début de l’année. Néanmoins, une nouvelle indexation est prévue aux alentours de la rentrée. «Avec cette 3e tranche indiciaire, l’indexation impactera de + 7,7 points de pourcentage à la hausse les salaires sur la fin de l’année» ce qui pourrait avoir un impact sur les prix. La fin de l’effet lié à la gratuité des maisons-relais et des cantines, depuis la rentrée 2022, qui affecte actuellement le taux annuel d’inflation à raison de -0.6 point de pourcentage, devrait elle aussi tirer l’inflation vers le haut. «Globalement, le taux d’inflation devrait ainsi remonter au-dessus des 4 % sur la fin de l’année, puis descendre progressivement vers 2% à la mi-2024», prédit le Statec.

Enfin si 2022 a été marquée par un net recul des consommation des gaz, imputable pour deux tiers à l’industrie lourde et pour un tiers à une moindre consommation pour le chauffage, il semble que les marges d’économies aient été exploitées presque au maximum. La consommation au 2e trimestre 2023 s’est en effet rapprochée de celle d’un an auparavant. Heureusement, la sécurité d’approvisionnement ne semble pas compromise pour l’hiver prochain grâce à un taux de remplissage des stocks européens au-dessus de 90%, «un niveau particulièrement élevé à ce stade de l’année».

Un commentaire

  1. Après l’énorme sottise des sanctions qui ont saboté l’économie européenne, ceci n’est pas une surprise.
    L’UE, valet des USA, s’est tiré une grosse balle dans le pied, aux ordres de son maître.

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