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Crise migratoire : «Le Luxembourg affiche complet»


«Contrairement à d’autres pays, nous avons nettement augmenté nos structures d’accueil», se défend le ministre Jean Asselborn. (Photo : archives lq/hervé montaigu)

Le ministre Jean Asselborn indique que le Grand-Duché ne dispose plus de capacités pour accueillir des migrants arrivés sur l’île italienne de Lampedusa. Il place d’autres pays de l’UE face à leurs responsabilités.

Depuis 2015, le gouvernement luxembourgeois s’est toujours montré solidaire avec les pays de l’Union européenne qui bordent la Méditerranée. Le Grand-Duché fait partie des quelques rares États membres à avoir accepté d’accueillir des migrants arrivés sur les côtes et îles de la partie sud de l’Europe. Encore plus récemment, dans le cadre du mécanisme volontaire de relocalisation de l’UE, le Luxembourg s’est retrouvé aux côtés de 12 autres pays qui se sont engagés à accueillir sur une année une (faible) part de 8 300 demandeurs d’asile arrivés en Italie, Chypre, Grèce, Espagne ou Malte. L’engagement du Grand-Duché porte sur 50 migrants, dont cinq sont arrivés en octobre dernier.

Face à l’afflux massif de migrants sur l’île italienne de Lampedusa, le gouvernement sortant se voit toutefois obligé de mettre sa solidarité sur pause. «Le Luxembourg affiche complet. Nos structures d’accueil sont pleines», tranche le ministre de l’Immigration, Jean Asselborn (LSAP), joint hier à New York, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. «Alors que le Luxembourg ne figure pas parmi les plus grands États de l’UE, nous faisons depuis 2015 parmi les rares pays à venir en aide à l’Italie, la Grèce ou Malte. Et contrairement à d’autres pays, comme l’Italie par exemple, nous n’avons pas réduit par trois nos structures d’accueil, nous les avons nettement augmentées», renchérit Jean Asselborn.

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La solidarité oubliée

Hormis la relocalisation volontaire de migrants, le Luxembourg fait face, à l’image de l’UE dans son ensemble, à une nette hausse du nombre de demandes d’asile. Sur les huit premiers mois de 2023, le Grand-Duché a enregistré 1 499 dossiers. Ce bilan intermédiaire est en hausse par rapport à la même période en 2022, lorsque 1 320 demandes avaient été introduites entre janvier et août. Le Grand-Duché est engagé sur la trajectoire d’un nouveau pic absolu de demandes d’asile. Si la moyenne actuelle se confirme, le total pourrait dépasser les 2 500 dossiers fin décembre, soit plus que le record de 2 447 demandes datant de 2015.

Un nouveau hall sera loué pour l’hiver

Cet afflux, auquel il faut ajouter l’arrivée continue de réfugiés de guerre ukrainiens (751 depuis janvier), fait que les structures de l’Office national de l’accueil, dotées de quelque 7 000 lits (lire ci-dessous), touchent à leurs limites. Il est à rappeler dans ce contexte que le taux d’occupation net pointait déjà à 94 % fin décembre. Impossible, donc, à court terme de venir en aide à l’Italie, malgré l’appel de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. «Je souhaite que ceux qui se sont montrés jusqu’à présent peu solidaires prennent leurs responsabilités», tranche Jean Asselborn. Sont notamment ciblés les pays de l’Est, avec en tête la Hongrie ou la Pologne.

Selon le ministre de l’Immigration, le centre de primo-accueil au Kirchberg (site Tony-Rollmann), à côté de la Coque, est complet. Il est prévu de louer un nouveau hall d’exposition de Luxexpo «pour passer l’hiver».

Fin décembre 2022, il restait 386 lits de libre

En à peine un an, le Luxembourg a augmenté de près de 68 % sa capacité d’accueil pour migrants et réfugiés. Précisément, 7 007 lits étaient disponibles au 31 décembre dernier dans les 67 structures de l’Office national de l’accueil (ONA). Douze mois plus tôt, la capacité maximale était encore de 4 168 lits.

«En 2022, le nombre de nouvelles arrivées dans le réseau d’hébergement de l’ONA a augmenté de 238,8 % par rapport à l’année précédente (au total, 7 229 nouvelles arrivées ont été comptabilisées en 2022; soit, en moyenne, 602,4 arrivées par mois, contre une moyenne de 177,8 en 2021)», note le rapport annuel en matière d’asile, d’immigration et d’accueil. Les réfugiés de guerre ukrainiens sont inclus dans ce bilan.

Au vu de ces chiffres, il n’est guère étonnant que le taux net d’occupation des structures d’accueil ait pointé à 93,7 % fin décembre, soit une réserve de 386 lits. Depuis le début de cette année 2023, le Luxembourg a enregistré l’arrivée de 1 499 demandeurs d’asile et de 751 personnes ayant fui la guerre en Ukraine.

Un commentaire

  1. Ah bon, a chaque fois que en Italie la droite gagne, cet monsieur ouvre tout de suite la gueule pour dire que noua sommes racistes et que il faut bien accueillir tout le monde chez nous, puis quand c’est son tour de ne prendre un peu alors la ça va plus. C’est facile faire le communiste généreux avec le cul des autres. Hypocrite.

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