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La solidarité oubliée

L’Europe est encore une fois au pied du mur. À Lampedusa, des milliers de migrants ont débarqué, cherchant une meilleure vie dans le soi-disant eldorado européen. Secours dépassés, autorités malmenées, la situation est difficile depuis une semaine sur l’île italienne faisant face à l’Afrique du Nord. Depuis, une grande partie des migrants arrivés la semaine dernière ont été transférés en Sicile afin de réduire la pression sur l’île et de permettre un accueil décent de ces naufragés du rêve européen. Cette nouvelle arrivée a fait ressurgir les vieilles dissensions sur le continent et en a même provoqué de nouvelles. La nouvelle Première ministre italienne, Georgia Meloni, a accueilli la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sur les lieux mêmes de ce nouveau défi. Des plans ont été présentés et, surtout, un appel à la solidarité européenne a été lancé. Un appel qui sonne creux dans les pays de l’Est qui refusent d’ouvrir leurs frontières pour assumer leur part aux côtés des pays membres de l’Union, comme eux. Quand il s’agit de l’Ukraine, curieusement, ce sont les autres pays qui doivent accourir à leur chevet et faire exactement ce qu’ils exigent «par solidarité». Autre sujet, autre mobilisation.

Voilà donc l’Europe à nouveau tiraillée entre ceux qui veulent accueillir et épauler l’Italie et ceux qui font semblant de ne rien voir. Au milieu de ce jeu, il y a les partis nationalistes et populistes d’Europe de l’Ouest qui s’en donnent à cœur joie en expliquant que, s’ils arrivaient au pouvoir, plus aucun migrant n’apparaîtrait au large de Lampedusa. Georgia Meloni, cheffe d’un parti post-fasciste, appréciera la bêtise de l’argument, elle qui est maintenant aux commandes et qui n’a pas réussi, par la force du Saint-Esprit, à trouver de solution au problème.

Et que dire des pays d’où partent ces migrants? Pays qui monnayent souvent avec l’Union européenne d’hypothétiques efforts pour stopper ces migrations dangereuses qui provoquent des milliers de morts ou, pire, qui font pression financièrement ou politiquement sur nos pays en se servant de ces malheureux. Une solidarité à géométrie variable encore une fois, où chacun cherche à tirer son épingle du jeu sur le dos de ceux qui traversent la Méditerranée.

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