Au lendemain de sa rencontre avec Donald Trump, Volodymyr Zelensky estime avoir reçu des garanties de sécurité «solides», bien qu’en parallèle la Russie n’avance pas dans le sens de la paix selon lui.
Les États-Unis ont proposé à l’Ukraine des garanties de sécurité «solides» pour une période de 15 ans prolongeable face à la Russie, a annoncé lundi Volodymyr Zelensky, ajoutant avoir demandé à Washington une durée plus longue à l’occasion de sa rencontre dimanche avec Donald Trump.
Selon le président ukrainien, l’introduction de ces garanties de sécurité sera une condition à remplir pour la levée de la loi martiale en vigueur en Ukraine depuis le déclenchement en février 2022 de l’invasion russe.
«Je voulais vraiment que ces garanties soient plus longues. Et je lui ai dit (NDLR : à Donald Trump) que nous voulions vraiment considérer la possibilité de 30, 40, 50 ans», a déclaré Volodymyr Zelensky au cours d’une conférence de presse en ligne, précisant que son homologue américain lui avait assuré qu’il allait «réfléchir» à cette possibilité.
Des troupes internationales demandées
À l’issue de ses discussions dimanche en Floride avec le chef de l’État ukrainien, Donald Trump, optimiste mais évasif, a estimé être plus près que jamais d’un accord pour mettre fin au conflit le plus meurtrier en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Il n’a cependant mentionné aucune avancée concrète.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s’est quant à lui dit lundi d’accord avec le président américain pour affirmer que les pourparlers en vue de mettre fin à la guerre en Ukraine en étaient à leur phase finale. Volodymyr Zelensky n’a, dans le même temps, pas donné le contenu précis des garanties de sécurité offertes par Washington, notant simplement qu’elles impliquaient des éléments déjà abordés précédemment.
Le président ukrainien a par ailleurs estimé que la présence de «troupes internationales» en Ukraine, une possibilité jusqu’à présent rejetée par le Kremlin, serait une garantie de sécurité nécessaire et «réelle» qui renforcerait la confiance des citoyens et des investisseurs face au risque d’une nouvelle agression russe.
Deux questions en suspens
Volodymyr Zelensky souhaitait obtenir l’aval de Donald Trump sur une nouvelle version du plan présenté par Washington il y a près d’un mois, retravaillé car Kiev jugeait la première version beaucoup trop proche des revendications russes. La nouvelle mouture propose ainsi un gel du front sur les positions actuelles sans offrir de solution immédiate face aux revendications territoriales de la Russie.
Elle abandonne aussi deux exigences clés du Kremlin : un retrait des soldats ukrainiens de la région de Donetsk, dans le bassin industriel du Donbass (est), et un engagement de l’Ukraine juridiquement contraignant de non-adhésion à l’OTAN. Selon le chef d’état ukrainien, deux problèmes non réglés demeurent : le fonctionnement de la centrale nucléaire de Zaporijjia et la question territoriale.
Le double jeu de la Russie
Quelques heures avant la rencontre dimanche, le président américain a eu un échange téléphonique, qu’il a jugé «très productif», avec Vladimir Poutine.
De son côté, Zelensky a jugé lundi que les actes de Vladimir Poutine en Ukraine ne correspondaient pas à ses propos «pacifiques» auprès de de son homologue américain, affirmant que, pour l’instant, les responsables russes «ne veulent pas de cessez-le-feu». La veille de la rencontre en Floride, l’armée russe avait pilonné samedi Kiev et sa région, privant d’électricité des heures durant plus d’un million de foyers, puis annoncé la prise de deux nouvelles villes dans l’est de l’Ukraine (lire ci-contre).
En fin de journée hier, Moscou a également accusé l’Ukraine d’avoir lancé des drones contre la résidence du président russe. «La Russie récidive, utilisant des déclarations dangereuses pour saper tous les résultats de nos efforts diplomatiques communs avec l’équipe du président Trump», a réagi Volodymyr Zelensky sur ses réseaux sociaux.
Vladimir Poutine a affirmé lundi que ses troupes «avancent avec assurance, en perçant les défenses de l’ennemi. Les unités des Forces armées ukrainiennes se replient partout, sur l’ensemble de la ligne de contact», a-t-il affirmé lors d’une réunion sur la situation sur le front ukrainien retransmise à la télévision. Pour lui, la prise de territoires dans le Donbass (est) et dans les régions méridionales de Zaporijjia et Kherson se déroule «conformément au plan».