Accueil | Monde | Climat : bilan plutôt flatteur pour Lula avant d’accueillir la COP30

Climat : bilan plutôt flatteur pour Lula avant d’accueillir la COP30


Le président brésilien s'est engagé à éradiquer la déforestation d'ici 2030. (Photo AFP)

À un mois de recevoir la Conférence des parties à Belém, le président brésilien peut afficher un bilan positif, même si le chemin est encore long pour lutter contre la déforestation.

Hôte de la COP30 en novembre, le président brésilien Lula affiche un bilan globalement positif en matière de défense du climat, avec comme principal trophée une forte baisse de la déforestation en Amazonie. La destruction de la plus grande forêt tropicale de la planète avait bondi sous son prédécesseur climato-sceptique Jair Bolsonaro (2019-2022), soutenu par le puissant lobby de l’agro-négoce.

Ce groupe de pression demeure très influent au Parlement, et met constamment au défi le gouvernement de Luiz Inacio Lula da Silva en cherchant à assouplir la législation environnementale. Le président de gauche est lui-même ciblé par les écologistes pour son soutien à un projet d’exploration pétrolière au large de l’Amazonie.

L’idée d’accueillir la conférence de l’ONU sur le climat dans la ville amazonienne de Belém a été annoncée fin 2022 durant la COP27, en Égypte. Lula y avait été accueilli en héros, proclamant que le Brésil était «de retour», peu après avoir remporté la présidentielle face à Jair Bolsonaro. Premier symbole fort : il a nommé au ministère de l’Environnement Marina Silva, qui était déjà parvenue à faire baisser fortement la déforestation pendant les deux premiers mandats de Lula (2003-2010).

Ce dernier a également réactivé dès son retour au pouvoir en janvier 2023 le Fonds Amazonie, mécanisme de financement international qui avait été suspendu sous son prédécesseur.

La déforestation en recul

Le président brésilien s’est également engagé à éradiquer la déforestation d’ici 2030. En Amazonie, il a vite engrangé des résultats spectaculaires. Après y avoir atteint plus de 10 000 km2 en 2022, dernière année de la présidence Bolsonaro, la déforestation a diminué de moitié dès 2023, et continué à baisser pour atteindre près de 4 200 km2 en 2024.

Le déboisement a aussi baissé dans d’autres écosystèmes sensibles, comme le Cerrado, savane très riche en biodiversité située au sud de l’Amazonie.

Cependant, ce bilan a été terni quand le Brésil a subi l’an dernier l’une des pires vagues d’incendies de forêt de son histoire, le feu – très souvent lié à l’activité agricole – se propageant à la faveur d’une sécheresse liée selon les experts au réchauffement climatique.

Lula a également créé le ministère des Peuples indigènes et légalisé 16 réserves indigènes au cours de son troisième mandat, un processus qui avait été paralysé par les gouvernements précédents. De nombreux experts estiment que ces territoires, protégés par l’État, jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le réchauffement climatique, agissant comme un rempart contre la déforestation et les incendies.

Un fonds de 100 milliards pour les forêts

Pour Marcio Astrini, de l’Observatoire du climat, un collectif brésilien d’ONG, la démarcation des terres réservées aux autochtones est particulièrement importante dans le cas où un candidat climato-sceptique remporterait l’élection présidentielle de 2026. «Un nouveau gouvernement peut retirer le budget des politiques climatiques, mais il ne pourra pas défaire une zone indigène protégée», déclare-t-il.

Au-delà de la lutte contre la déforestation au Brésil, le gouvernement brésilien a conçu une initiative mondiale pour financer la conservation des forêts en danger: la Facilité de financement des forêts tropicales (TFFF, selon l’acronyme anglais). «C’est la principale contribution que le Brésil entend apporter à la COP», a expliqué le ministre des Finances, Fernando Haddad. Les autorités envisagent le TFFF comme un fonds de plus de 100 milliards de dollars de capitaux publics et privés.

Lula a annoncé que le Brésil investirait un milliard de dollars dans cette initiative, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York en septembre.

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .