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Transferts de Caritas vers HUT : l’imbroglio reste énorme


La présidente de l’OGBL, Nora Back (à d.), en discussion avec les députés Sam Tanson (déi gréng), Taina Bofferding (LSAP), Marc Baum (déi Lénk) et Franz Fayot (LSAP).  (photo Fabrizio Pizzolante)

Ce mardi, la nouvelle association HUT doit officiellement prendre en main les activités nationales de Caritas. Le LSAP et l’OGBL fustigent toujours aussi sévèrement le traitement réservé aux employés.

C’est le jour J pour Hëllef um Terrain (HUT). Jusqu’à lundi soir, il était difficile de savoir combien d’employés pourra officiellement compter la nouvelle entité, créée dans l’urgence pour reprendre en main le travail social sur le plan national de Caritas, coulée par le détournement de 61 millions d’euros. Le transfert des salariés, appelés à signer un contrat de travail avec HUT, restait en effet chaotique. Rien que sur la journée d’hier, 300 d’entre eux devaient valider leur embauche.

«Ils sont convoqués dans un bureau où on leur soumet un très long contrat de travail qui est à signer sur place. Aucun temps de réflexion leur est accordé. Respect du code du travail? Pas avec PwC», affirme la députée Liz Braz (LSAP) sur son compte X, se référant à une multitude de messages reçus qui démontreraient le «traitement choquant» des salariés concernés.

Le cabinet d’audit PwC, conseiller du comité de crise à la base de la création de HUT, se retrouve dans le viseur de plusieurs acteurs. En cause, des méthodes supposées peu respectueuses de la situation personnelle des employés touchés de plein fouet par l’affaire Caritas. La légalité des agissements est également remise en cause. «Des concernés estiment vendre leur âme à PwC en signant le contrat», avance Liz Braz. De plus, tous les salariés n’auraient pas été convoqués pour signer un nouveau contrat.

Dans son ensemble, le LSAP se dit «scandalisé» par la méthode employée pour les transferts de Caritas vers HUT. En complément aux propos de son élue, le parti fustige que «les salariés sont (…) mis sous pression, surtout car ils ne savent pas ce qui adviendra d’eux s’ils refusent de signer dans l’immédiat». Liz Braz ajoute que les concernés «sont laissés seuls, ne savent pas à qui s’adresser avec leurs nombreuses questions et s’ils vont encore toucher leur salaire le mois prochain».

Un appel lancé au Premier ministre

Cette façon d’agir serait d’autant plus étonnante que le contrat comprendrait le passage suivant : «Les parties déclarent avoir disposé du temps de réflexion et des conseils nécessaires avant de signer le présent accord et confirment que leur consentement est libre et exempt de tout vice». 

«Nous doutons fortement de la légalité de cette méthode, indépendamment du traitement scandaleux des salariés de Caritas», fustige encore le LSAP. Un appel urgent est lancé au Premier ministre, Luc Frieden, pour qu’il intervienne auprès de HUT «dans l’intérêt des collaborateurs».

De son côté, l’OGBL ne lâche également pas la pression. Interrogée notamment par nos confrères du Tageblatt, la présidente Nora Back a dénoncé le «chaos» qui persiste. Le syndicat continue de recommander aux salariés de ne pas signer le nouveau contrat de travail. La méthode employée par HUT serait non seulement «illégale», mais aussi «moralement condamnable».

Toujours selon l’OGBL, les contrats nouvellement signés amèneraient une flexibilisation des heures de travail qui n’aurait pas été d’application auprès de Caritas. Autre information : les salariés disposant d’un contrat à durée déterminée (CDD) ne seraient pas repris par HUT, contrairement à ce qui était annoncé au départ.

Le syndicat insiste encore et toujours pour obtenir un transfert d’entreprise, une disposition légale qui prévoit notamment que le nouvel employeur reprenant les activités d’une autre entité doit maintenir et respecter les conditions de travail de l’ensemble des salariés.

La Chambre se repenche
mercredi sur le dossier

Les partis d’opposition, en tête le LSAP, déi gréng et déi Lénk, continuent à mettre la pression sur le gouvernement pour obtenir toutes les réponses aux questions politiques qui se posent dans l’affaire Caritas, dont les conditions de transfert des salariés de Caritas vers HUT. Lundi, Sven Clement (Parti pirate) est également monté au créneau pour réclamer du «respect pour les salariés». Mercredi, pas moins de sept commissions parlementaire et une ribambelle de ministres, vont se présenter devant les députés.

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