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L’économie en phase de résilience


L’inflation va faire de la résistance en 2025 à cause de la fin des boucliers tarifaires pour l’électricité et le gaz. 

Le Statec a dévoilé ses projections économiques du pays pour les prochaines années. Deux index sont attendus à la fin de cette année et à la fin 2025.

Les nuages serait-il lentement en train de s’éloigner du ciel grand-ducal ? Le Statec estime que l’économie luxembourgeoise va s’extirper de la récession. En 2023, rappelons-le, la croissance a été de -1,1 %. Pour cette année, le pays va donc renouer avec la croissance avec une progression de 1,5 % avant une année 2025 où la croissance atteindra 2,7 %.

Elle devrait se maintenir au même niveau, en moyenne, jusqu’en 2028. La baisse des taux d’intérêt qui a été entamée cette année par la Banque centrale européenne devrait accompagner cette embellie. Le Statec parle de rebond en 2025 et 2026 après deux ans et demi où les citoyens européens ont vu leur pouvoir d’achat rogné par l’inflation mais aussi par la hausse des taux d’intérêt qui a provoqué une baisse logique de la consommation. L’année prochaine devrait donc commencer la séance de rattrapage…

Concernant l’indice des prix à la consommation, la fièvre de 2023 (hausse de 3,7 %) est légèrement retombée. Sa hausse devrait être de 2,3 % en 2024, 2,6 % en 2025 et 1,7 % les années suivantes jusqu’en 2028. Cette inflation fait figure de sparadrap bien ennuyeux à enlever pour l’économie européenne et grand-ducale. C’est elle qui pourrait ralentir la baisse des taux d’intérêt et donc l’importance du rebond de la croissance.

En 2025, une hausse de l’inflation reste attendue au Luxembourg et sera dû en grande partie à la levée partielle des boucliers tarifaires au début de l’année, limitant la hausse des prix de l’électricité, tandis que les mesures actuelles sur le prix du gaz ne seraient plus de mise. Deux indexations seraient à prévoir en 2024 et 2025, toutes les deux en fin d’année.

Concernant les perspectives économiques pour le Luxembourg, ajoute le Statec dans son analyse, l’activité du secteur financier s’est légèrement redressée au 1er semestre 2024 mais l’acquis de croissance reste négatif, à -1,1 % et pèse ainsi sur les perspectives d’ensemble de 2024. Les autres branches restent marquées par le recul de l’activité dans la construction, qui se serait poursuivi au 2e trimestre. À la fin du 1er semestre, l’acquis de croissance pour l’économie dans son ensemble s’établit à 0,7 %. Afin d’arriver aux 1,5 % prévus sur l’ensemble de l’année, une poursuite de la reprise s’avère nécessaire selon le Statec.

Le chômage va augmenter

Seule ombre au tableau pour ces prochaines années : l’emploi. Il a continué à freiner sur la première moitié de 2024 et ne progresse plus que d’environ 1 % sur un an en juin et juillet (soit un plus bas depuis la crise financière de 2009/2010). Sur l’ensemble de l’année, la hausse devrait se situer dans les mêmes parages (0,9 %), avec une contribution négative de la construction de -0,5 point de pourcentage selon le Statec. Pour l’ensemble de 2024, l’institut des statistiques table sur un taux de chômage moyen à 5,9 % (5,2 % en 2023).

Sur le front de l’emploi, la reprise prévue pour 2025 resterait molle : sa progression atteindrait seulement 1,5 % et le chômage avoisinerait 6 %. En 2026, le marché du travail tarderait à gagner de la vigueur (emploi +1,6 %, taux de chômage encore en légère hausse). Il faudrait attendre 2027 et surtout 2028, pour voir la hausse de l’emploi dépasser 2 %, une progression qui reste toutefois inférieure aux taux moyens historiques.

Selon le Statec, les émissions de CO2 du pays suivront une tendance baissière depuis de nombreuses années déjà, principalement en raison du recul des ventes de carburants. Cette tendance baissière s’est accentuée depuis les épisodes de crises récents (Covid-19, prix de l’énergie) mais semble en train de s’atténuer quelque peu. Ainsi, après une baisse de 2 % en 2023 contre -8 % de 2019 à 2023, les ventes de carburants devraient encore se replier de 2,5 % en 2024 puis de 4 % en 2025 selon les données de l’institut.

Ces projections sont à politique inchangée et incluent donc la hausse continue de la taxe CO2 au Luxembourg. À moyen terme, la baisse devrait graduellement se renforcer à nouveau avec la montée en puissance des voitures électriques, ce qui tendrait aussi à faire plier les recettes d’accises perçues par l’État sur les carburants.

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