Face au « ralentissement notable » du crédit immobilier constaté depuis « début 2022 », les banques françaises sont prêtes à « discuter » d’assouplissements règlementaires, a déclaré ce vendredi la directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), Maya Atig.
Bruno Le Maire avait évoqué le 4 mai des « assouplissements » possibles aux règles en vigueur depuis le 1er janvier 2022. Le ministre de l’Économie avait prévu d’évoquer les dérogations avec le gouverneur de la Banque de France, qui avait de son côté souligné ne pas vouloir « pousser au surendettement ». « Dans le cadre des critères actuels et si les autorités nous y invitent, nous sommes prêts à discuter pour simplifier ces poches de dérogation sur les conditions d’octroi des crédits », a déclaré Maya Atig dans une interview ce vendredi au Parisien.
Elle fait référence à la possibilité qu’ont les banques de déroger aux règles selon lesquelles elles ne peuvent prêter qu’à condition que le taux d’effort, c’est-à-dire le montant total des dépenses liées à l’habitation rapporté aux revenus, ne dépasse pas 35 %, et pour 25 ans maximum (ou 27 ans en cas de travaux préalables à l’emménagement). Les banques peuvent le faire pour 20 % des crédits, à condition que ces dérogations concernent essentiellement l’acquisition d’une résidence principale et visent dans un tiers des cas à soutenir des primo-accédants.
Le directeur général adjoint de Société Générale Sébastien Proto, interrogé à l’occasion de la publication des résultats trimestriels de la banque vendredi, a abondé en ce sens. « Nous soutenons comme nos pairs (…) une modification de certains curseurs » qui encadrent l’octroi du crédit immobilier, a-t-il indiqué, « et je pense notamment à ce qui concerne l’investissement locatif ».
Premier assouplissement déjà en place depuis février et destiné à faciliter l’octroi de crédits, le taux d’usure – taux maximal d’un prêt destiné à protéger les acheteurs – est recalculé tous les mois au lieu d’une fois par trimestre. « C’est une mesure positive » qui a « fluidifié la production » de crédit. Et cette production reste « forte » malgré le ralentissement, a relevé Maya Atig.