Accueil | Culture | « Head Carrier » : des Pixies surréalistes et francophiles !

« Head Carrier » : des Pixies surréalistes et francophiles !

pixiesIls ont déjà chanté sur la découpe de globes oculaires. Cette fois, ils évoquent des têtes tranchées. Groupe pionnier du rock alternatif, les Pixies reviennent sur le devant de la scène, au complet, avec un parfum de surréalisme et quelques allusions à la France. Head Carrier , sorti vendredi, est seulement le sixième album studio de ces icônes du rock underground, qui avaient fait une pause au début des années 1990. Les Pixies ont ensuite perdu en 2013 leur bassiste Kim Deal, qui ne s’entendait pas avec le chanteur Frank Black.

Dans Head Carrier , le groupe revient avec son énergie des débuts et une voix féminine, celle de la bassiste d’origine argentine Paz Lenchantin, qui avait déjà remplacé Kim Deal sur de précédentes tournées. Sa voix douce contrebalance celle plus tranchante de Frank Black, au sein d’un groupe connu pour ses rafales de guitare saturée. « Trois gars et une fille, c’est ce que nous avons toujours été émotionnellement et nous devons y revenir », déclare Frank Black.

Le chanteur reconnaît indirectement les critiques dont a fait l’objet le dernier album, Indie Cindy , sorti en 2014 après le départ de Kim Deal, qui avait soulevé des questions sur la capacité du groupe à être encore créatif. « Je soutiens cet album. Indie Cindy est un bon disque. Il représentait ce qui se passait au sein du groupe à l’époque », explique Frank Black. « Nous aurions pu faire venir une femme et dire « c’est bon, nous avons notre nouvelle Kim Deal », mais cela aurait été très artificiel parce que nous n’avions pas de Kim Deal à ce moment-là », ajoute-t-il encore.

Originaires de Boston, les Pixies ont connu d’abord le succès au Royaume-Uni et en Europe où ils vont démarrer leur nouvelle tournée. Mais le groupe a aussi trouvé un public aux États-Unis, où il a ancré le rock alternatif au début des années 1990, Nirvana s’inspirant de lui avec sa guitare brute et ses paroles abstraites.

Debaser , une des chansons les plus connues des Pixies, s’inspire du film surréaliste de Salvador Dali, Un Chien Andalou , narrant la découpe d’un œil au rasoir. Cette fois, la chanson Head Carrier fait référence à saint Denis, le patron de la ville de Paris, martyr chrétien qui, selon la légende, aurait continué à prêcher après son exécution, en portant sa tête tranchée.

Saint Denis sert de lien aux chansons de l’album, dont le dernier titre Plaster of Paris évoque la fabrication du plâtre dans le quartier de Montmartre, où saint Denis a été exécuté. Laissant la musique conduire ses chansons, Frank Black utilise ainsi un néologisme qui sonne comme une onomatopée dans la première chanson Um Chagga Lagga . «Um chagga lagga sur le bord de la route / Um chagga lagga dans le Languedoc», chante-t-il en évoquant la région viticole du sud de la France. Mais Frank Black s’éloigne du surréalisme dans All I Think About Now .

Avec une guitare qui rappelle Where Is My Mind? , grand classique du groupe, cette chanson est une forme de remerciement à Kim Deal, à la tête du groupe The Breeders. Frank Black explique avoir trouvé ses paroles les plus « magiques quand les images affluaient librement dans sa tête ». « Parfois, quand j’écris une chanson, je sens tellement sa poésie, dans un sens surréaliste, comme une espèce de fil subconscient, que je n’essaie pas de lutter contre, je me laisse porterµ. » La clé c’est de rester concentré sur le sujet, explique-t-il. « Vous devez dire que la chanson parle de saint Denis de Paris », et ce, « même si vous ne comprenez pas la chanson de prime abord ».

Le Quotidien

Head Carrier , des Pixies.

Un commentaire

  1. « dont le dernier titre Plaster of Paris »
    Il s’agit de l’avant-dernier titre. Le dernier titre (magnifique) s’appelle « All the Saints ».