Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Éliminée mardi au 1er tour des Internationaux de France par la Belge Kirsten Flipkens, Mandy Minella n’était pas pour autant déçue. Sauf peut-être un peu par la sévérité d’un score (6-3, 6-3) qui ne reflète pas vraiment cette rencontre entre deux copines.
Alors qu’on n’en est ce mardi qu’au troisième jour de la compétition, il n’y a déjà plus de Luxembourgeois en simple porte d’Auteuil. Après Gilles Muller dimanche, ce fut hier au tour de Mandy Minella d’être éliminée dès son entrée en lice.
Je ne suis pas spécialement déçue de cette défaite. Je suis surtout heureuse d’être ici et de pouvoir jouer. Voici deux semaines, je n’étais pas encore sûre que ce serait le cas. Je n’ai plus envie de me prendre la tête avec les résultats. J’ai juste envie de prendre du plaisir.» Mardi, à la sortie de son élimination au 1er tour de Roland-Garros (la quatrième en autant de participations au tableau final du rendez-vous parisien) des œuvres de sa copine belge Kirsten Flipkens (31 ans, WTA 87), Mandy Minella a résumé en trois phrases la philosophie qui l’anime depuis maintenant une année. Celle qui lui a permis de remporter voici un an le tournoi WTA 125 de Bol, de jouer le tableau final des quatre derniers Grand Chelem et de se hisser dans un top 100 au sein duquel elle évolue depuis l’entame de cette saison.
Mardi, pourtant, la joueuse eschoise aurait pu avoir de quoi être déçue. Certes, elle a eu du mal à entrer dans sa partie, étant menée rapidement 0-3, mais elle a su recoller assez vite. «J’étais fort nerveuse en début de rencontre. Je n’arrivais pas à trouver le rythme. Le manque de compétition sans doute (NDLR : avec sa blessure aux abdominaux, elle n’avait joué qu’un match en cinq semaines). Cela allait un peu vite pour moi. Kirsten servait bien et faisait une bonne utilisation de la balle. Mais j’ai réussi à me rattraper. Et ce fut une grosse bagarre», expliquait la numéro 1 luxembourgeoise.
Et la bagarre en question dura le reste d’un match très serré et qui s’est joué sur des détails entre deux filles qui se valent et qui ont obtenu tour à tour les occasions de passer devant. «J’en ai eu dans le deuxième set (NDLR : elle a notamment mené 2-0 dans celui-ci), mais Kirsten est, au final, toujours parvenue à passer un petit cap en plus que moi», continuait la joueuse Eschoise.
C’est physiquement que la joueuse campinoise, ancienne demi-finaliste à Wimbledon, a peut-être bien fait la différence. «Cela a vraiment été très dur sur ce plan-là pour moi. Mon cœur affichait un haut rythme cardiaque durant tout le match. Cela fait perdre de la lucidité. Et par moments, j’en ai effectivement manqué, ne faisant pas les bons choix. Surtout sur les dernières balles. Je me suis parfois « écroulée » au service alors que c’est l’arme qui m’a permis de monter l’an passé…» Le fait de ne pouvoir jouer à fond que depuis une semaine et le tournoi de Strasbourg a forcément dû compter. Au final, Minella s’incline 6-3, 6-3. «Un score qui me paraît assez sévère», commentait encore, à juste titre, la Luxembourgeoise. La durée du match (1h33) est d’ailleurs là pour le démontrer.
Julien Carette
