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Soyons radicaux

Le pays a une relation très particulière avec le tabac. Il suffit de se rendre chez un marchand de journaux ou dans une station-service pour découvrir des montagnes de tabac et parfois des mètres et des mètres de paquets de cigarettes disposés derrière les caisses.

Oui, pour les fumeurs pénitents qui ont décidé d’abandonner leur addiction, difficile de détourner le regard. Tout est fait pour vendre un maximum de tabac à un prix défiant toute concurrence dans la Grande Région. De quoi irriguer tout un trafic en direction de nos voisins. De quoi drainer aussi des accises conséquentes (environ 900 millions d’euros par an).

Le revers de la médaille : les Luxembourgeois fument aussi. Et beaucoup. Mercredi, les chiffres de la prévalence tabagique ont été dévoilés par la Fondation Cancer et la ministre de la Santé. Ils sont médiocres. Pour rester poli. Les données montrent que la clope et les autres moyens de prendre sa dose de nicotine collent toujours aux doigts des habitants du Grand-Duché.

Plus d’un Luxembourgeois sur quatre âgé de 16 ans et plus était addict au tabac en 2023. Presque 150 000 personnes. Ils étaient 100 000 en 2021. La ministre de la Santé a dit, mercredi, sa satisfaction de voir que ce chiffre n’augmentait pas par rapport à 2022. Quand viendra le temps où nous nous réjouirons de voir ce nombre de fumeurs drastiquement en baisse?

Le gouvernement veut multiplier les initiatives pour que les habitants se libèrent de cette addiction. Le prix des paquets de cigarettes devrait augmenter (timidement) et d’autres produits passer sous les fourches caudines de la législation. Car la nicotine se décline maintenant de différentes manières.

Narguilés, sachets à glisser dans la bouche, cigarettes électroniques… Derrière ces nouvelles façons de consommer se trouvent souvent les grands groupes, qui ont décidé de se diversifier pour ne pas voir leurs bénéfices être rognés par des mesures gouvernementales restrictives.

Les clients sont là, donc pourquoi se priver ? Peut-être faudrait-il des mesures radicales pour stopper ce tabagisme persistant ? En Nouvelle-Zélande, il est désormais interdit de vendre des cigarettes à toute personne née après 2008. Mais, au Grand-Duché, le ministère des Finances trouverait peut-être cela excessif…

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    Pour ça, il faut juste aller au shop touristique de la place d’Armes, en plein centre-ville de Luxembourg: Vous y trouverez le paquet XXL à 1200 cigarettes pour la somme maudite de seulement 59 Euros. Quand on sait que les prix en France sont en moyenne de 50 ct la clopette, cela fait une franche différence de 90%!
    Or, faut-il le rappeler, la cigarette tue! Je viens de perdre il y a 3 semaine une co-militante très engagée dans le secteur du handicap [R.I.P. Colette Pleimling: 69 ans] Mais bon, c’est peut-être ça aussi la stratégie du gouvernement: faire tourner le business à max, et si les consommateurs crèvent prématurément, ce sont moins de retraites à payer!

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