[Cyclisme] Skoda Tour : «On a dû refuser du monde»

Les organisateurs ont procédé mardi à la présentation officielle d’une édition du Skoda Tour 2020 new look qui, sur le papier, ne devrait pas pâtir du Covid-19.

Mardi, au garage Losch de Bereldange, il n’y a point eu de grande annonce. Au-delà des 24 équipes engagées, dont pas moins de huit World Tour, les organisateurs du Skoda Tour (du 15 au 19 septembre) se sont bien gardés de toute annonce fracassante. Et pour cause, en cette période où l’incertitude règne, il est bien difficile de prédire de quoi demain sera fait. Alors d’ici le 15 septembre…

Démare en tête d’affiche pour l’instant

Une chose semble toutefois acquise : la présence d’Arnaud Démare. Fraîchement sacré pour la troisième fois champion de France, le sprinter de la formation Groupama – FDJ, non retenu pour la Grande Boucle, sera très probablement au départ. Et il est fort probable que Marc Madiot, le patron de l’écurie française, aligne également Kevin Geniets qui aura donc l’occasion d’étrenner son maillot de champion national devant son public. Du bleu, du blanc et du rouge.

Un autre gaillard, et pas des moindres, pourrait également se présenter sous ses couleurs puisque Mathieu van der Poel (Alpecin – Fenix) figure sur les tablettes des organisateurs, comme le confie Ed Buchette, secrétaire général adjoint du Skoda Tour : «Il avait prévu de disputer les Mondiaux de VTT mais à la suite de l’annulation de ceux-ci, il pourrait disputer le Skoda Tour.»

« Huit équipes World Tour »

Si la crise sanitaire ne permet pas d’avoir une vision dégagée à trois semaines, Andy Schleck se réjouit d’ores et déjà de la qualité des formations engagées. «Huit équipes World Tour seront au départ ! Je ne sais pas à quand il faut remonter pour voir autant de membres du World Tour, ou de Pro Tour comme on les appelait avant, au départ mais ça doit faire bien longtemps. En tout cas, l’année dernière, on n’en avait… aucune. Ça prouve que notre passage en Pro Series est une bonne chose», déclare le président d’une épreuve qui verra donc 24 équipes au départ contre 17 l’an passé.

«Nous sommes passés de sept à six coureurs par équipe», fait remarquer Ed Buchette. Pour des raisons de sécurité, nous avons dû refuser des demandes mais on aurait pu avoir un peloton de 176 coureurs (NDLR : soit 29 équipes).» Cet attrait du Skoda Tour s’explique par son nouveau statut, mais aussi par l’annulation d’un certain nombre d’épreuves du calendrier international, à l’instar du Grand Prix de Wallonie initialement prévu le 16 septembre.

Le nom de Jakob Fuglsang, non retenu pour le Tour de France, circulait également. Après Tirreno – Adriatico qui s’achève le 13 septembre, le Danois enchaînera-t-il avec le Skoda Tour? Ed Buchette croise les doigts : «Ce sera difficile mais on peut toujours espérer…»

Côté luxembourgeois, en plus de Kevin Geniets, le plateau devrait compter Ben Gastauer (AG2R La Mondiale), Alex Kirsch et Michel Ries (Trek Segafredo), Luc et Tom Wirtgen (Bingoal Wallonie Bruxelles), Jan Petelin (Vini Zabù) ainsi que les coureurs de la formation Leopard.

Le Covid sur toutes les lèvres

Lors de cette présentation officielle, le sujet était évidemment sur toutes les lèvres. Ainsi, afin de respecter les règles de distanciation physique, les 144 coureurs se retrouveront dans la salle Europe de l’Alvisse Parc Hôtel dont la superficie est de 1 296 m2 pour une capacité totale de… 1 500 places. Au niveau course, les zones d’arrivée et de départ seront interdites d’accès aux spectateurs. «On lance d’ailleurs un appel à tout le monde, déclare Ed Buchette, le port du masque est recommandé.Le Tour de Luxembourg a pour vocation d’apporter un joli spectacle, pas de faciliter la propagation du virus. Et puis, c’est aussi une question de respect vis-à-vis des coureurs.»

En lever de rideau de la Grande Boucle

Une fois n’est pas coutume, le Skoda Tour se déroulera lors de la troisième semaine de la Grande Boucle. Il y a quelques semaines encore, on s’interrogeait sur le manque de visibilité dont allait être victime, inévitablement, l’épreuve grand-ducale. Mais voilà, les organisateurs de l’épreuve luxembourgeoise ont eu une belle inspiration, comme le raconte Ed Buchette : «On a demandé aux organisateurs du Tour le programme de leurs étapes et leurs horaires. Et on a fait en sorte que les spectateurs puissent non seulement suivre le Skoda Tour, mais aussi le Tour de France.» Ainsi, chaque étape, diffusée en direct sur Eurosport Player et RTL, s’achèvera sur le coup de 14 h. Un horaire inhabituel qui, à en croire le secrétaire général adjoint, ne serait pas pour déplaire aux principaux intéressés («les coureurs sont plutôt contents. Eux aussi pourront suivre le Tour de France…)» et pourrait même être reconduit en 2021.

Un parcours sans round d’observation

Cette édition 2020 ne compte pas de prologue et s’élancera depuis la Coque avant d’y revenir 133 km plus tard. «Cette première étape pourrait, selon Andy Schleck, être la plus importante. Ce n’est pas une étape facile car la dernière côte va faire mal aux jambes. Le vainqueur sera un costaud. C’est certain.» Après une journée dédiée aux sprinteurs qui joueront la gagne à Hesperange, la 3e étape ralliera Rosport à Schifflange et devrait voir du mouvement avec le passage, à trois reprises, du poteau de Kayl.

«Pour un bon pro, ce n’est pas compliqué. Par contre, l’ascension est suivie d’une descente lors de laquelle le peloton aura du mal à revenir sur les échappés.» La 4e étape (Rodange – Differdange), la plus longue (201 km) de ce Skoda Tour, verra le peloton emprunter à deux reprises le Col de l’Europe. «C’est une journée où il y aura beaucoup de dénivelé et, tous les ans, les meilleurs sont devant dans le Col de l’Europe…»

Enfin, ce Skoda Tour s’achèvera devant le Hall Victor-Hugo à Luxembourg à l’issue d’une 5e étape marquée par le passage, à deux reprises, du Pabeierbierg (9,4 %). «En raison de la logistique due à notre nouveau statut, il nous était impossible de mettre la ligne d’arrivée au sommet du Pabeierbierg mais finir devant le Hall Victor-Hugo, c’est pas mal non plus», glisse un Andy Schleck d’ores et déjà satisfait du visage de ce Skoda Tour.

Charles Michel