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[Football] Le patron de la FFF charge Zidane et sème encore le trouble


Le président de la FFF, Noël Le Graët, a multiplié les sorties polémiques ces derniers temps. (photo AFP)

« Zinédine Zidane, je ne l’aurais même pas pris au téléphone »: Noël Le Graët n’a pas ménagé dimanche la légende des Bleus Zinédine Zidane, s’attirant les foudres de Kylian Mbappé et de la ministre de Sports, au risque d’aggraver encore un peu plus son cas juste avant d’être entendu par la mission d’audit sur les dysfonctionnements à la FFF.

À peine vingt-heures après l’annonce de la prolongation de Didier Deschamps à la tête de l’équipe de France, le climat s’est de nouveau alourdi autour du patron de la Fédération française de football. La faute à des déclarations effectuées au micro de RMC et qui n’ont pas tardé à faire polémique. Le crime du dirigeant breton, âgé de 81 ans ? S’en être pris à l’icône du football et du sport français, Zinédine Zidane.

Interrogé pour savoir si l’ex-meneur de jeu, qui faisait office d’option n° 1 à la tête des Bleus en cas de non-renouvellement du contrat de Deschamps, l’avait appelé ces derniers jours, Noël Le Graët s’est montré très cassant envers le champion du monde 1998. « Je ne l’aurais même pas pris au téléphone, a-t-il lâché. Pour lui dire quoi ? ‘Bonjour monsieur, ne vous inquiétez pas, cherchez un autre club, je viens de me mettre d’accord avec Didier’ ? ».

« Zidane, c’est la France » 

Le patron de la FFF a également répondu sèchement aux rumeurs faisant état de l’intérêt de la fédération brésilienne pour Zidane. « Cela m’étonnerait qu’il parte là-bas, a-t-il affirmé. Il fait ce qu’il veut, cela ne me regarde pas. Je ne l’ai jamais rencontré et on n’a jamais envisagé de se séparer de Didier Deschamps. J’en n’ai rien à secouer, il peut aller où il veut, dans un club, il en aurait autant qu’il veut en Europe, un grand club. Une sélection, j’y crois à peine en ce qui me concerne. »

Mais on ne touche pas impunément à « ZZ » et cette sortie peu diplomatique de Noël le Graët n’a pas du tout été du goût de la star des Bleus, Kylian Mbappé. « Zidane, c’est la France, on manque pas de respect à la légende comme ça… », a ainsi écrit sur Twitter l’attaquant du PSG.

Ce n’est pas la première fois que Mbappé ose défier le président de la FFF. Après l’Euro-2021, il lui avait reproché de ne pas l’avoir suffisamment défendu après avoir été l’objet d’injures racistes à la suite de son tir au but manqué contre la Suisse en 8e de finale. Puis il avait mené la bataille sur les droits à l’image en équipe de France, obligeant la Fédération à revoir la convention régissant cette question.

« Hors sol » 

La ministre des Sports est allée encore plus loin en réclamant immédiatement des « excuses » à Noël Le Graët. « Déclarations à nouveau hors sol avec en prime cette fois un manque de respect honteux, qui nous heurte tous, à une légende du foot et du sport : un président de la première fédération sportive de France ne devrait pas dire ça. Des excuses pour ce mot de trop sur Z. Zidane svp », a-t-elle écrit sur son compte Twitter.

 

La réaction d’Amélie Oudéa-Castera intervient dans un contexte de tension extrême entre la ministre et Noël le Graët. La FFF fait en effet l’objet d’une mission d’audit et de contrôle diligentée par le ministère des Sports pour éclaircir notamment les pratiques managériales de l’instance en matière de violences sexistes et sexuelles. Noël Le Graët et la directrice générale de la FFF Florence Hardouin doivent être auditionnés par cette mission cette semaine.

Ces propos sur Zidane ne peuvent en tout cas que fragiliser encore davantage l’ancien maire de Guingamp, dont le troisième et dernier mandat se terminera fin 2024. L’atmosphère est pesante autour de Noël Le Graët depuis plusieurs semaines et les révélations par plusieurs médias, sur la foi de témoignages anonymes, d’envoi supposé de SMS à caractère sexuel à des employées, et d’accusations par d’ex-salariées de « harcèlement » et de comportements « inappropriés ». Ce que le dirigeant a toujours nié.

Le président de la FFF a également multiplié les sorties polémiques, notamment au sujet du Mondial au Qatar, s’opposant notamment au port par le capitaine des Bleus Hugo Lloris du brassard arc-en-ciel « One Love » contre les discriminations ou minimisant le sort des travailleurs migrants, au risque d’alimenter les critiques et d’accentuer la fracture avec la ministre des Sports.

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