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[Bleus] Anthony Martial, comme neuf


Le Mancunien fait son grand retour en équipe de France (Photo : AFP).

Éclipsé par celui d’Adrien Rabiot, le retour d’Anthony Martial chez les Bleus après deux longues années d’absence ressemble à un nouveau départ pour le N.9 de Manchester United, délesté des attentes passées et enfin « au meilleur niveau » de sa carrière.

L’attaquant de 24 ans, dont la dernière sélection remonte à mars 2018, a repris lundi le chemin du « Château » de Clairefontaine, la résidence des internationaux français qu’il n’a plus fréquentée depuis son passage éclair en novembre 2018. Il avait alors dû quitter précipitamment les Bleus pour une blessure aux adducteurs décelée au premier jour du rassemblement.

Le cocon calme et boisé des Yvelines a dû manquer à Martial, perdu de vue en raison de performances en dents de scie et de pépins physiques à répétition. C’est aussi l’heure de cicatriser la blessure du Mondial-2018, une compétition qu’il a suivie devant son petit écran comme réserviste.

« Je ne pourrai pas lui enlever la déception de 2018, mais il a encore de belles années devant lui », a relevé Didier Deschamps à propos d’un joueur venu « très tôt » en équipe de France et désormais « beaucoup plus efficace » qu’avant.

Remplaçant à l’Euro-2016, l’ex-Monégasque a désormais neuf mois pour prouver au sélectionneur qu’il mérite sa place pour le prochain Championnat d’Europe, décalé à l’été 2021 à cause de la pandémie de Covid-19.

En club, en tout cas, Martial reste sur une saison éclatante avec 23 buts et 12 passes décisives, toutes compétitions confondues, malgré le début d’exercice poussif de Manchester. De quoi faire taire nombre de critiques l’entourant depuis son arrivée tonitruante à United, en 2015.

Solskjaer admiratif

Ces 80 millions d’euros, dont 10 de bonus, déboursés à 19 ans pour un joueur qui ne comptait même pas 70 matches en pro, il les a longtemps portés comme un fardeau. Mais la rédemption est venue d’une seconde moitié de saison ultra productive, avec des buts moins esthétiques que décisifs.

« On sait qu’il est capable de marquer des buts d’anthologie, mais j’aime quand il marque des buts simples, quand il est face aux cages et cette saison il l’a fait un certain nombre de fois », a expliqué son entraîneur Ole Gunnar Solskjaer il y a quelques semaines.

« Anthony a fait d’énormes progrès cette saison dans de nombreux aspects de son jeu (…) Physiquement, il est au meilleur niveau de sa carrière », a relevé le Norvégien, qui a toujours maintenu sa confiance en Martial.

En Premier League, le temps de jeu du Français s’est envolé (2.640 minutes). C’est 8 de plus que lors de sa première saison (2015/2016), mais surtout 1.000 de plus qu’à chacune des trois saisons qui ont suivi.

« Les saisons passées, je n’avais pas joué aussi régulièrement, j’étais pas mal sur le banc et je débutais parfois, mais c’était plus difficile », a récemment détaillé l’attaquant auprès du magazine Inside United.

« Maintenant, je sais que le coach a confiance en moi et je sais que j’ai de bonnes chances de débuter le match suivant. Je donne tout pour récompenser cette confiance qui m’est faite », a-t-il souligné.

L’aile ou l’axe ?

Reste à savoir désormais quel rôle et quel statut Didier Deschamps accordera au Mancunien. Quasiment toujours aligné comme ailier, Martial affiche un bilan maigre chez les Bleus avec un but et 4 passes décisives en 18 sélections, dont la moitié comme remplaçant.

« Il est capable de jouer sur un côté, à gauche de préférence, mais a une efficacité plus importante en étant attaquant axial », a relevé lundi le sélectionneur, pointant un profil différent de celui d’Olivier Giroud et Kylian Mbappé*.

Pour le patron des Bleus, « Anthony a peut-être un peu plus de puissance, il est peut-être un peu plus à l’aise que Kylian dos au but », mais le Parisien peut davantage « faire les différences dans l’espace »*.

Son avenir semble donc être dans l’axe, pas dans un rôle de neuf traditionnel, mais plutôt d’attaquant capable de partir de loin, de dézoner.

Andy Yorke, ancienne gloire de Manchester United, a comparé sa trajectoire à celles de Thierry Henry, Wayne Rooney ou la sienne. « Je n’ai pas joué avant-centre avant l’âge de 24 ans et si vous regardez Henry ou ces gars-là, ils ont pris cette position au même âge. Donc c’est encore un processus en cours (…) il ne peut que s’améliorer !. » Deschamps y croit aussi.

AFP

*NDLR: Cette déclaration a été fournie par la FFF qui, invoquant la crise sanitaire, a décidé de ne pas organiser de conférences de presse en présence de journalistes ou de visioconférences, ni de leur ouvrir les entraînements à l’exception des veilles de match. Elle a demandé aux médias de transmettre leurs questions à son service de communication qui les a relayées.

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