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Ukraine : les députés grand-ducaux attaquent Poutine de front


Photo : Chambre des députés

Les partis représentés à la Chambre des députés ont trouvé, ce jeudi après-midi, des mots très durs pour condamner l’invasion russe en Ukraine. Vladimir Poutine s’est retrouvé, sans exception, sous le feu des critiques. La pleine solidarité avec le peuple ukrainien a en outre été soulignée.

Une déclaration gouvernementale s’est ajoutée d’urgence à l’ordre du jour de la séance plénière de la Chambre des députés, fixée à ce jeudi. Le Premier ministre, le ministre des Affaires étrangères et le ministre de la Défense ont pris la parole pour dénoncer une «attaque sans précédent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale», ordonnée par un «va-t-en-guerre» qui constitue une «menace sur la sécurité euro-atlantique».

Ukraine en 2022, Luxembourg en 1940

Le chef de la diplomatie luxembourgeoise, Jean Asselborn, a estimé que «le 24 février 2022 est pour l’Ukraine et son peuple ce qui a été le 10 mai 1940 pour nous, ici au Luxembourg». La comparaison entre l’agression de l’Allemagne nazie contre le Grand-Duché et l’agression russe de ce jeudi contre l’Ukraine est clairement établie aux yeux du ministre socialiste.

«Le démocrate que fut Poutine au début des années 2022 est devenu au fil du temps un autocrate, qui s’est transformé désormais en va-t-en-guerre incontrôlable», ajoute Jean Asselborn, fustigeant le vocabulaire employé par Vladimir Poutine, prônant vouloir «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine : «C’est bizarre comme argumentation venant du président d’un pays qui dispose d’une des forces armées les plus puissantes du monde. Les propos sont même fous, mais l’on doit faire face au risque que cela représente».

Condamnation unanime

Lors du débat qui a suivi la déclaration du gouvernement, les députés ont pris la parole, venant condamner à leur tour les agissements du président russe.

«Une attaque sans scrupules»

Claude Wiseler (CSV) : «Nous assistons à une attaque sans scrupules sur l’Ukraine. On est confronté au plus grave danger depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit d’une violation flagrante du droit international et de l’intégrité territoriale de l’Ukraine. On ne peut pas faire comme si de rien n’était. En tant que CSV, nous soutenons pleinement les actions menées par le gouvernement, l’UE et l’OTAN. Nous nous attendons à ce que des mesures fortes et efficaces soient prises. Nous savons que cela aura aussi des conséquences sur l’UE. Aujourd’hui, la priorité est cependant de faire preuve de solidarité avec l’Ukraine et le peuple ukrainien en souffrance. Le Luxembourg doit aussi prendre ses responsabilités. Il faut aussi souligner l’unité entre UE, OTAN et les autres partenaires que sont le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada ou le Japon face à un Vladimir Poutine, un menteur cynique qui agit de sang-froid. Je ne sais pas comment on pourra encore lui faire confiance, aussi à l’avenir.»

«Poutine fait penser un peu à Munich en 1938…»

Gusty Graas (DP) : «L’issue pacifique du conflit ukrainien n’est plus qu’une illusion. Vladimir Poutine fait un peu penser à Munich en 1983, où un certain homme a aussi fait croire au maintien de la paix. Il faut apprendre de l’histoire. Le grand avantage par rapport à la Seconde Guerre mondiale est que nous disposons aujourd’hui avec l’UE et de l’OTAN de deux alliances fortes. Il faut le rappeler à la Russie, mais aussi à la Chine. La diplomatie reste notre arme principale. Mais il faut se poser des questions si l’on entend le président russe parler de génocide et de dénazification. Vit-il encore dans la réalité ? Sous ces conditions, il faut aussi se poser la question si au-delà des sanctions financières et économiques, il faudrait aussi exclure la Russie d’institutions internationales comme l’OSCE ou le Conseil de l’Europe.»

«Tout le continent européen est en danger»

Yves Cruchten (LSAP) : «Il est clair qui est l’agresseur. Il n’est plus question de relativiser. On vit une agression brutale contre l’intégrité territoriale d’un pays souverain. Nous la condamnons fermement. Tout le continent européen est en danger. Il faut aussi compatir avec le peuple ukrainien qui souffre fortement. La priorité absolue doit être un cessez-le-feu. Nous voulons la paix, la voie de la négociation diplomatique reste toujours ouverte. Cette crise demande toutefois une réaction rapide. On a besoin de sanctions supplémentaires. Elles vont aussi avoir des conséquences sur le Luxembourg, mais en ce moment, les intérêts économiques doivent être secondaires.»

«Poutine est prêt à déclencher une Troisième Guerre mondiale»

Stéphanie Empain (déi gréng) : «J’ai aujourd’hui une pensée pour les familles ukrainiennes. Ce qui au départ était une crise est devenue aujourd’hui une menace imminente pour l’Europe entière. Nous voyons que la paix n’est jamais acquise. Il suffit qu’un autocrate décide à réécrire l’histoire et de jeter, ainsi, tout par-dessus bord. Nous condamnons au plus fort une agression qui rend triste, nous met en colère et qui suscite l’incompréhension. Les conséquences ne sont pas encore très claires. L’importante souffrance de la population civile est toutefois déjà une réalité. Tout cela aura un impact énorme sur les relations futures avec la Russie. Ceux qui ont vu la Russie comme partenaire fiable, doivent réaliser aujourd’hui que le pays est dirigé par quelqu’un qui est prêt à déclencher une Troisième Guerre mondiale. Il faut éviter ce scénario avec tous les moyens.»

«Une démonstration de force inacceptable»

Fernand Kartheiser (ADR) : «C’est avec tristesse et effroi que nous avons enregistré la violation flagrante du droit international par la Russie. Cet acte est injustifiable. La démonstration de force est inacceptable. Sans réaction forte, d’autres pays pourraient être tentés à s’attaquer, à leur tour, à des pays voisins. Je pense notamment au Pacifique. Les sanctions à venir doivent cibler les coupables et pas des innocents. Le Luxembourg devra aussi payer les pots cassés sur le plan économique, financier et énergétique. Nous avons besoin d’une réorganisation de notre approvisionnement énergétique. Il y aura aussi beaucoup de victimes civiles. Nous proposons que le Luxembourg accorde la protection à ceux qui sont dans le besoin. J’appelle aussi la Russie à respecter le droit de guerre et signer au plus vite un cessez-le-feu. Dans les prochaines années, de grands efforts diplomatiques seront nécessaires pour définir quelle architecture de sécurité sera encore possible en Europe.»

«Rien n’excuse l’attaque, mais il faut garder la tête froide»

Nathalie Oberweis (déi Lénk) : «On est tous consternés. Il s’agit de la plus grande offensive militaire depuis la guerre en Irak en 2003. S’agit-il d’une démonstration de force où est-ce que le président russe cherche vraiment à faire chuter le gouvernement ukrainien ? Peu importe l’évolution de la situation, on a affaire à une grave violation du droit international. Rien n’excuse cette attaque. Poutine joue sciemment avec la vie des gens. Le temps joue néanmoins contre lui. Il nous faut garder la tête froide, ne pas se laisser provoquer. Nous devons au plus vite se déconnecter de l’énergie russe. Il s’agit de la meilleure arme pour déstabiliser la Russie. Néanmoins, il ne faut pas tenir l’ensemble de la population russe responsable pour l’agissement de leurs dirigeants politiques.»

«L’autocrate Poutine a décidé que des gens doivent mourir»

Sven Clement (Parti pirate) : «Nous nous sommes réveillés ce matin dans un monde différent. Je ne sais pas comment expliquer cette guerre insensée à ma petite fille. On se sent un peu impuissant. L’autocrate Poutine mis fin tout seul de rompre les pourparlers et décidé que des gens doivent mourir. Il est important de faire la part des choses entre la vague d’informations qui nous parviennent depuis l’Ukraine. Il faut uniquement partager les informations venant de sources fiables. Une réaction ferme s’impose. Même sans moyens militaires, on peut contrer la Russie. Nous devons démontrer que des lignes rouges existent et qu’elles seront défendues. Il s’agira aussi d’accueillir toutes les personnes fuyant la guerre, peu importe leur âge.»

 

 

Un commentaire

  1. Luxo choqué

    Les députés sont pas grand-ducaux !!! Ils sont élus démocratiquement !!! Pas imposés par « nous henri, par la grâce de dieu…  » !!! 2022

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