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Réfugiés : MSF Luxembourg appelle l’UE à la responsabilité


Vendredi matin, Médecins sans frontières-Luxembourg avait donné rendez-vous à la presse au ministère d'État, où l'ONG a symboliquement remis au Premier ministre, Xavier Bettel, un gilet de sauvetage ayant appartenu à l'un des 15 000 réfugiés que MSF a pu sauver en mer cette année. Paul Delaunois, directeur de Médecins sans frontières-Luxembourg, a également remis à Xavier Bettel une lettre ouverte, intitulée «Vos frontières tuent». (photo MSF)

Lundi, le Conseil européen se réunira sous la présidence luxembourgeoise pour discuter de la crise actuelle des réfugiés. Pour le directeur de MSF-Luxembourg, il est temps que l’Union européenne assume sa responsabilité.

Cette année encore, l’ONG Médecins sans frontières (MSF), à l’aide de trois bateaux de secours, a probablement sauvé quelque 15 000 réfugiés perdus en Méditerranée. Le constat est toujours le même : fuyant les atrocités de la guerre, des milliers de personnes, qui se trouvent déjà dans une situation de vulnérabilité extrême, risquent leur vie en choisissant des voies clandestines pour entrer en Europe. Et à défaut de «voies d’accès sûres et légales» , ces personnes deviennent l’objet de structures mafieuses tirant profit de leur misère, comme l’explique Paul Delaunois, directeur de MSF-Luxembourg, à l’issue d’une conférence de presse, hier.

Lundi , le Conseil européen se réunira sous présidence luxembourgeoise. Pour MSF-Luxembourg, l’occasion de souligner la nécessité d’ «apporter de vrais solutions humaines et morales qui répondent à cette détresse», comme le formule Paul Delaunois, qui exige avant tout, un «courage politique de voir les choses comme elles se présentent» .

Et de rappeler quelques vérités fondamentales, qui manquent souvent dans la perception qu’on peut avoir de l’actuelle crise des réfugiés. Premièrement, souligne-t-il, il «faut être conscient qu’il n’y a pas d’invasion en Europe» . En effet, sur les douze millions de déplacés syriens, huit millions le sont à l’intérieur du pays. Leur aspiration première étant de «rester chez eux» . Quatre millions ont fui vers les pays voisins, avec, au Liban, une personne sur cinq qui est d’origine syrienne. Enfin, seuls 2 % des déplacés rêveraient de se rendre en Europe.

Ensuite, il faut garder en tête que ces personnes, qu’elles viennent de Syrie, d’Érythrée, d’Afghanistan ou d’Iraq, «sont conscientes de prendre des risques énormes. La traversée de la Méditerranée ne se fait pas en bateau de pêche-croisière, mais représente une traversée extrêmement risquée. Ce n’est pas une mer très calme» , comme le rappelle le directeur de MSF-Luxembourg.

Mettre en place des voies sûres et légales

Or, mettre en place des voies sûres et légales, contrairement à ce que l’on peut penser, n’augmenterait pas le nombre de réfugiés. La crise actuelle en Europe de l’Est s’expliquerait facilement : la première voie d’entrée en Europe, passant par la Lybie, puis l’Italie, connaît un déclin en raison de son exploitation violente. Au lieu de cela, on assiste au développement inouï de la voie des Balkans, jusqu’ici minoritaire.

En plus, la Grèce, contrairement à l’Italie, n’est pas du tout préparée à l’afflux de réfugiés. Il n’y a pas de système d’accueil ou de service pour leur délivrer des papiers. À quoi viennent s’ajouter les violences commises par des groupuscules d’extrême droite. «Mais le passage par la Serbie, la Bulgarie ou la Hongrie n’est pas meilleur» , estime Paul Delaunois, pour qui «l’Europe est dans l’incapacité légale, morale, sanitaire et humaine de les accueillir décemment. Le scandale est là : l’Europe est en train de mettre en jeu sa légitimité morale.» Et de citer la Hongrie ou encore le Danemark, qui, pour Paul Delaunois, renient «les lois et règles qui ont fondé l’Union européenne» .

Comme le déplore le directeur de MSF-Luxembourg : «L’Union européenne n’a aucune homogénéité dans sa politique migratoire.» En même temps, il faut qu’elle tienne compte de sa diversité pour avancer dans une voie commune. « Il faut que l’Europe retrouve sa complexité et sa dignité» , estime Paul Delaunois, qui constate l’échec des politiques passées, qui n’auraient fait qu’aggraver la situation.

À la classe politique, donc, d’assumer «la responsabilité forte de reprendre le problème et de le poser correctement», conclut le directeur de l’ONG, qui se félicite de ce que la position du Luxembourg soit beaucoup «plus libérée» d’a priori que ce n’est le cas dans d’autres pays européens.

Frédéric Braun

Un commentaire

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