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Réformes du travail : «Une guillotine sociale pour malades graves», selon le LCGB


Christophe Knebeler, du LCGB. (photo Alain Rischard)

Le LCGB monte au créneau face à la limite des 52 semaines de maladie et contre plusieurs réformes.

Le syndicat chrétien s’exaspère de la limite des 52  semaines qui s’applique aux salariés gravement malades en incapacité de travail. « Aucune solution n’a été trouvée à cette problématique, malgré les engagements gouvernementaux de novembre 2014 allant dans ce sens », s’est indigné Christophe Knebeler, secrétaire général adjoint du LCGB, jeudi, à l’occasion d’une conférence de presse portant sur les réformes du gouvernement Bettel relatives à l’emploi et au travail.

Cette question de la limite des 52  semaines ininterrompues de congé maladie lui reste en travers de la gorge. « Nous n’avons pas besoin d’une guillotine sociale pour malades graves! », s’est-il insurgé, avant de revendiquer la suppression de cette limite.

Le LCGB va même plus loin en demandant au gouvernement d’adapter les dispositions en vigueur dans la fonction publique pour les malades de longue durée au secteur privé. « Avec la protection contre le licenciement pendant toute la durée de la maladie », a encore soutenu Christophe Knebeler.

Plus de jours de congé pour faire son deuil

Outre cette revendication, le LCGB s’est attaqué à la réforme des congés extraordinaires et des congés pour raison familiale. Dans le premier cas, le syndicat s’oppose à toute limitation de l’attribution des deux jours de congé pour cause de déménagement à une période prédéterminée.

Par ailleurs, le LCGB revendique une égalité de traitement entre couples mariés et couples pacsés  : « Nous sommes en faveur de l’octroi de six jours de congé, aussi bien en cas de mariage que de PACS .» De plus, le syndicat revendique le maintien des deux jours de congé pour les parents d’enfants devant se marier ou se pacser. Enfin, le syndicat appelle à augmenter les jours de congé dans les cas de décès (« les gens n’ont presque pas le temps de faire leur deuil ») et à introduire un congé légal supplémentaire de cinq jours en cas d’hospitalisation du conjoint, partenaire, ou parent au premier degré.

Au niveau des congés pour raison familiale, le LCGB propose une alternative qui pourrait, dès lors, profiter aux parents monoparentaux, ces derniers se voyant attribuer le même nombre de jours de congé que les couples, à savoir 60  jours par enfant de 0 à 12 ans.

Concernant l’aide au réemploi, le syndicat chrétien réclame un mécanisme permettant d’éviter l’embauche de salariés qualifiés à bas salaires et un renforcement de l’aide au réemploi qui s’étend, actuellement, sur une période de 48  mois et qui prévoit une indemnisation de 90  % de la rémunération antérieure.

Pour ce qui est des incapacités de travail et des reclassements qui en découlent, le syndicat invite les autorités compétentes à adapter la législation sur les services de santé au travail, afin que tout salarié puisse bénéficier d’un reclassement professionnel, s’il est déclaré capable de travailler, mais inapte à son poste de travail. De même, la loi devrait prévoir un reclassement externe sur décision de la médecine du travail, selon le LCGB.

Au niveau des indemnités, le syndicat chrétien milite pour le versement d’une indemnité, à partir de la fin du droit à l’indemnité d’attente, et pour l’instauration d’une durée de paiement illimitée (tant que la personne est sans emploi ou si une décision de type «reclassement» ou «invalidité» a été prise à son égard).

Par ailleurs, Christophe Knebeler s’est également attaqué à la réforme du nouveau RMG, dit «Revis»  : « Primo, il n’y a eu aucun échange avec les partenaires sociaux. Et, secundo, il faut étendre la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi afin d’éviter le recours au RMG .» Sur un dernier point, le LCGB a appelé à renforcer la lutte contre le travail précaire, en revendiquant « une politique de promotion de relations de travail stables (CDI) ».

Claude Damiani

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