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Pour l’ACEL, «les étudiants sont oubliés»


«L'esprit européen se perd», constate le président de l'association des étudiants luxembourgeois (Photo d'archives : Tania Feller).

Les restrictions de voyage qui frappent le Grand-Duché en raison de la crise sanitaire ont un lourd impact sur les étudiants luxembourgeois. L’ACEL fustige le fait que la libre circulation est plus que jamais menacée.

Le constat dressé lundi par le président de l’Association des cercles d’étudiants luxembourgeois (ACEL) est sans équivoque : «L’esprit européen se perd.» La crise sanitaire du Covid-19 et les restrictions de voyage qui frappent une nouvelle fois les étudiants luxembourgeois ne sont pas les seuls éléments qui amènent Sven Bettendorf à tirer cette conclusion. Depuis plusieurs années déjà, l’ACEL se voit confrontée à une série de discriminations qui touchent ses membres.

En Allemagne, des accusations de fraude fiscale ont ainsi fait leur apparition. Le fait d’avoir passé plus de six mois en Allemagne avec une voiture immatriculée au Grand-Duché a mené à des accusations aberrantes de la part des autorités d’outre-Moselle. Le dossier est aujourd’hui résolu après une intervention juridique de la part de Solvit, l’agence européenne en charge de la résolution de problèmes liés au non-respect de la législation de l’UE.

Autre exemple : en Autriche, les étudiants touchant une bourse sociale sont exemptés de la redevance audiovisuelle locale. Or seuls les étudiants autrichiens peuvent profiter de cette mesure. Les étudiants luxembourgeois bénéficiant d’une bourse sociale sont exclus de l’exemption, ce qui aux yeux de l’ACEL constitue une «différence de traitement» qui n’est pas à tolérer. En Allemagne, une solution a pu être trouvée avec les autorités locales pour que les étudiants grand-ducaux puissent bénéficier d’une exemption de la redevance s’ils touchent une bourse sociale.

Le coronavirus est encore venu aggraver les discriminations entre étudiants européens. «L’ACEL ne se réjouit pas de voir les restrictions de voyage se multiplier. Il faudrait une solution européenne, or les étudiants sont oubliés», clame Sven Bettendorf, pour qui «l’Allemagne est plus particulièrement à fustiger. Elle émet des restrictions sans vraiment définir quelles sont les règles à respecter, notamment par les étudiants étrangers.»

Un débat sur l’avenir de Schengen le 10 octobre

En août, le classement du Luxembourg en tant que pays à risque est venu menacer les études de bon nombre de jeunes Luxembourgeois obligés de passer des examens en présentiel ou de participer à des cours obligatoires. «Nous n’avons pas tardé à prendre contact avec le ministère des Affaires étrangères mais aussi le ministère de la Santé pour trouver des solutions à court terme», retrace le président de l’ACEL. L’enjeu était de pouvoir présenter dans les délais un test négatif ouvrant les portes à l’Allemagne sans devoir respecter une quarantaine. «Les étudiants concernés se sont vu attribuer des bons qui ont permis de passer un test dans les plus brefs délais. Jusqu’à présent, quelque 270 bons ont été distribués aux étudiants luxembourgeois inscrits dans une université allemande», détaille Sven Bettendorf.

Le week-end dernier, le téléphone a une nouvelle fois chauffé et les boîtes mail se sont rapidement remplies de questions et d’appels à l’aide. En cause : le placement du Luxembourg sur la liste rouge par la Belgique mais aussi la deuxième vague de restrictions imposée par l’Allemagne et la Suisse, qui ont tous deux reclassé le Grand-Duché comme pays à risque. «On a été en mesure de fournir très rapidement les bons de test. Pour la Suisse, par contre, un test négatif n’est pas suffisant. Un étudiant luxembourgeois rentrant en Suisse doit respecter une quarantaine», note le président de l’ACEL. Le représentant des étudiants salue explicitement le régime d’exception trouvé avec la Belgique. Les étudiants sont exemptés de toute quarantaine, à condition de limiter leur déplacement au Luxembourg à moins de 48 heures et de pouvoir présenter une attestation d’inscription.

Le 10 octobre, l’ACEL compte débattre de l’avenir de Schengen et donc de la libre circulation en Europe. «Malgré l’annulation de la traditionnelle Réunion européenne des étudiants luxembourgeois, nous comptons donner une voix aux étudiants», souligne Sven Bettendorf. Le commissaire européen Nicolas Schmit et l’ancienne vice-présidente de la Commission européenne Viviane Reding, notamment, seront assis autour de la table.

David Marques

Test Covid : l’ACEL comme intermédiaire

L’ACEL s’est accordée avec le ministère de la Santé sur une procédure pour que les étudiants ayant besoin d’un test Covid puissent en bénéficier rapidement. La demande doit être introduite sur le site de l’ACEL. Un code leur sera envoyé par e-mail qui leur permettra de prendre un rendez-vous dans une des huit stations du dépistage à grande échelle.

Pour accéder à cette procédure, trois conditions sont nécessaires :
– avoir le statut d’étudiant,
– avoir l’obligation de participer en présentiel à un cours, un examen ou tout autre rendez-vous,
– étudier dans un pays qui réclame un test négatif pour passer la frontière.

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