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Discours du 1er mai : les syndicats mettent en garde contre la montée de l’extrême droite


(Photo : Editpress)

En ce 1ᵉʳ mai, jour de fête du travail, les syndicats du pays ont mis en avant les sujets qui les préoccupent et ont envoyé quelques messages à l’exécutif, lors de rassemblements organisés pour l’occasion.

Nora Back, présidente de l’OGBL, s’est exprimée sur le parvis de l’abbaye de Neumünster tandis que Patrick Dury, président du LCGB, a tenu son discours à Remich.  Tensions sociales, crises, actions du gouvernement, élections européennes… Retrouvez le contenu de ces déclarations.

L’OGBL face au gouvernement 

Nora Back a entamé son discours en rappelant que « ce 1er mai 2024 n’est pas un 1er mai ordinaire. Nous sommes le premier 1er mai après les élections sociales largement remportées. L’OGBL est et reste le premier syndicat du pays ».  Une victoire que le syndicat doit notamment aux grands combats qu’il a menés. « Chez Cargolux, une entreprise luxembourgeoise où nous avons dû faire grève pour que le travail des gens soit reconnu ». Mais aussi chez Ampacet, où « nous avons traversé l’une des luttes syndicales les plus dures que nous ayons jamais connues. » Et actuellement avec la société Tarkett : « Le comportement de l’entreprise est inacceptable. Signer un plan de maintien de l’emploi, puis annoncer peu après des licenciements massifs, est une parodie du dialogue social ».

« Certains espéraient que nous sortions affaiblis, ce n’est pas le cas. Le gouvernement ne peut ignorer notre message ». La présidente s’est ensuite attaqué à l’exécutif en place. « Comme nous sommes encore en phase d’apprentissage de plusieurs nouveaux ministres, je le dis de manière diplomatique : S’il vous plaît, cher gouvernement, ne commettez pas l’erreur de considérer le dialogue social comme un événement formel. Ce dont nous avons besoin, ce sont des négociations politiques sérieuses ».

Nora Back pointe ici les retraites, le droit du travail, la crise du logement ou encore la réforme fiscale. Sur ce dernier thème, l’OGBL qui souhaite un nouveau barème d’imposition. « Notre système fiscal est fondamentalement injuste ». Quant aux retraites : « sécuriser le système de retraite luxembourgeois, l’un des meilleurs au monde, n’est pas une simple question d’examen de mathématiques, mais un défi social et sociopolitique », appuie la présidente.

Une politique cohérente contre la spéculation

La crise du logement qui se durcit de plus en plus a évidemment fait l’objet d’une attention toute particulière. « Pendant des décennies, les gouvernements n’ont rien fait. Au lieu de réguler le marché immobilier, ils ont laissé la spéculation et l’augmentation des richesses sur le marché immobilier suivre leur libre cours économique. Les logements sociaux ont été dégradés au point de devenir marginalisés ». L’OGBL souhaite « une politique cohérente contre la spéculation et contre l’acquisition excessive de terrains, de terrains à bâtir et de biens immobiliers privés ».

Au sujet des frontaliers :  « Chers collègues français et belges, vous qui êtes 175 000 à passer chaque jour la frontière pour venir enrichir notre pays, nous n’acceptons pas et n’accepterons jamais que vous soyez discriminés par la politique de ceux qui ne vous voient pas parce que vous ne faites pas partie de leur électorat. Quant aux Allemands, « vous ne pouvez pas non plus être imposé sur les heures supplémentaires différemment de tous les autres salariés, simplement parce que vous vivez en Allemagne ».

Enfin, la présidente s’est aussi attardée longuement sur l’actualité internationale en appelant à un cessez-le-feu immédiat au Moyen-Orient et  en appuyant sur le fait que « ce que fait la Russie en Ukraine est hautement criminel et inexcusable ». Nora Back a alerté sur la montée des partis d’extrême droite et a souligné l’importante des élections européennes à venir. « Si nous n’agissons pas maintenant, nous risquons d’être envahis par quelque chose qui est fondamentalement dirigé contre notre intérêt général, qui détruit nos perspectives d’une vie bonne pour nous et pour les générations à venir ».

Le LCGB veut « plus de justice sociale »

« Le LCGB réclame également plus de justice sociale dans ce pays. » Pour ce faire, le syndicat souhaite un renforcement du pouvoir d’achat, que le salaire minimum soit exonéré d’impôt, un maintien du système d’indexation et une baisse des impôts pour les petits et moyens revenus. Le LCGB reste « convaincu que notre pays, notre société doit s’appuyer sur un socle démocratique plus large et plus solide ».

Le syndicat n’a pas manqué de parler de la crise du logement : « la double crise du logement et du secteur de la construction. C’est la politique de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne qui a déclenché ces crises ».  Il réclame aussi une meilleure répartition des richesses. « Nous avons besoin de conditions de travail décentes qui répondent aux besoins des gens, notamment pendant les heures de travail, et leur donnent la flexibilité dont ils ont besoin pour organiser leur vie ».

Au sujet des frontaliers, Patrick Dury exige la fin du  » harcèlement de ses collègues allemands et français à travers la nouvelle double imposition ».

Pour les élections européennes, le président partage les mêmes inquiétudes que Nora Back. « Dans de nombreux pays de l’Union européenne, les partis populistes et d’extrême droite sont en hausse. » Une évolution « dangereuse, car elle ne remet pas seulement en question la démocratie en Europe, mais elle affecte très concrètement et de manière fondamentale la coexistence pacifique en Europe ».

 

 

 

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