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Lydia Mutsch : « Les droits des patients sont mon fil rouge »


Avec la loi hospitalière, qui devrait être finalisée d'ici la mi-septembre, le projet phare du premier mandat ministériel de Lydia Mutsch est sur le point d'être déposé à la Chambre des députés. (photo Julien Garroy)

Le diagnostic qu’établit la ministre de la Santé à mi-législature est très positif. Mise au défi par un programme gouvernemental très chargé, Lydia Mutsch reste très lucide et souhaite poursuivre sur sa lancée.

Avec la loi hospitalière, qui devrait être finalisée d’ici la mi-septembre, le projet phare du premier mandat ministériel de Lydia Mutsch est sur le point d’être déposé à la Chambre des députés. En amont, mais aussi en aval de ce projet de loi d’envergure, de nombreux autres dossiers ont été et vont encore être gérés par la ministre de la Santé. Tour d’horizon.

Le Quotidien : La première moitié de votre mandat est désormais achevée. Quel bilan tirez-vous des travaux réalisés dans votre portefeuille qu’est la Santé?

Lydia Mutsch : Comme pour mes autres collègues du gouvernement, le programme était très chargé. Je ne sais pas s’il s’agit d’une chance ou d’un désavantage, en tout cas la partie concernant le domaine de la santé, ancrée dans le programme gouvernemental, est très détaillée. L’avantage est que je sais très bien ce qui doit être fait. Le désavantage est par contre qu’on peut évaluer facilement ce qui a été accompli ou pas. C’est pourquoi, je suis très méticuleuse dans mon approche.

Quels ont été les projets phares réalisés dans votre portefeuille?

Beaucoup de projets ont été placés sous le signe des droits des patients. L’objectif principal d’un premier projet de loi voté en 2014 était de mettre en place un Service national d’information et de médiation dans le domaine de la santé. C’est un important instrument pour épargner aux patients de longues procédures judiciaires.

La transparence constitue un autre élément phare de cette réforme. Cela a constitué une bonne entrée en matière, d’autant plus que les droits des patients sont et resteront durant mon mandat une préoccupation personnelle. Il s’agit même du fil rouge de mon travail.

Un autre important dossier a été la mise en place progressive du dossier de soins partagé (DSP), projet qui a d’ailleurs suscité pas mal d’inquiétudes concernant la protection des données. Que répondez-vous à ces critiques?

Je prends très au sérieux ces inquiétudes. Il est évident, que le dossier de soins partagé doit être sécurisé. Les informations de santé regroupées dans ce dossier électronique ne doivent pas tomber entre les mains de personnes non habilitées. La tutelle sur ce dossier est partagée avec le ministre de la Sécurité sociale.

Avec Romain Schneider, notre principale préoccupation est d’assurer le respect de la sphère privée. Actuellement, le dossier de soins partagé se trouve encore dans sa phase test. L’agence eSanté, qui est en charge de la mise en œuvre de ce projet, est en contact permanent avec la Commission nationale pour la protection des données (CNPD).

Selon moi, on a un grand avantage ici au Luxembourg de disposer avec la CNPD d’une institution qui est très exigeante et très critique. Il est très important de profiter de la phase test du DSP, qui va encore durer jusque fin 2016 ou même la mi-2017, afin de pouvoir correctement évaluer ce nouveau dispositif et tenir compte des inquiétudes des patients et de leurs représentants, mais aussi des suggestions de la part des médecins.

Vous venez d’évoquer votre coopération avec Romain Schneider. Dans le gouvernement actuel, les portefeuilles de la Santé et de la Sécurité sociale ne sont plus gérés par un seul ministre. Cette séparation constitue-t-elle un avantage ou un désavantage?

Pour moi, cela ne peut que fonctionner si on institutionnalise la coopération entre les deux portefeuilles. C’est ce qu’on a fait par le biais d’une plateforme commune, qui fonctionne sur deux niveaux : de un, dans le domaine administratif et technique, et de deux dans le domaine politique. On a une cellule commune, qui en permanence, prend en charge et évalue les dossiers communs. En tant que ministres, on fait très régulièrement le point sur l’état d’avancement des dossiers en cours. Cela fonctionne très bien.

Je pense qu’on se trouve sur la même longueur d’onde. Notre intention commune est de mener la meilleure politique de santé possible et engager de la manière la meilleure possible les moyens qui sont à notre disposition.

Parmi les dossiers que vous avez gérés avec Romain Schneider figure celui des génériques. Quel est le premier bilan que vous tirez de l’introduction de ces médicaments de substitution?

Les génériques ont été très bien accueillis sur le terrain. Dans ce domaine, le ministre de la Santé et celui de la Sécurité sociale ne peuvent être que du même avis. D’un côté, la qualité de la prise en charge du patient reste assurée et de l’autre, on parvient à faire des économies qui peuvent être réinvesties dans d’autres domaines. Je citerai à titre d’exemple le programme national de prévention du cancer colorectal, qui sera maintenant lancé en septembre.

Entretien avec David Marques, à retrouver en intégralité dans notre édition du lundi 5 septembre

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