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Les violences conjugales sont toujours une réalité au Grand-Duché


Campagne du gouvernement français 2014.

La ministre de l’Égalité des chances, Lydia Mutsch, a présenté, vendredi, le rapport 2015 du comité de coopération entre les professionnels dans le domaine de la lutte contre la violence.

Le rapport contient, entre autres, les statistiques présentées en matière de violence domestique par les différentes instances représentées au sein du comité, à savoir parquets de Luxembourg et de Diekirch, police, service d’assistance aux victimes de violence domestique et service prenant en charge les auteurs de violence domestique («Riicht eraus»).

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Le Conseil de gouvernement s’est penché, vendredi, sur le rapport. Il en ressort notamment que la police grand-ducale a procédé à 802 interventions pour cause de violence domestique au cours de l’année 2015. Dans le cadre de ces interventions, les forces de l’ordre ont constaté 217 cas de coups et blessures, avec ou sans arrêt de travail, ce qui correspond à 39,9 % des délits répertoriés. Pour ce qui est du nombre de menaces de mort enregistrées, le rapport indique qu’il est en légère diminution : 42 cas contre 53 en 2014.

La violence de couple arrive en tête

Quant à la catégorisation des victimes par genre, le rapport relève que 62,4 % d’entre elles étaient de sexe féminin : le statu quo est de mise par rapport à l’année 2014 au niveau de ces statistiques. Concernant le genre des auteurs, le rapport fait état de 66,66 % d’hommes coupables d’actes de violence domestique, contre 65,7 % en 2014.

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Par ailleurs, les parquets de Luxembourg et de Diekirch ont autorisé, l’an dernier, 242 expulsions du domicile, dont 222 ont été signifiées à des auteurs de sexe masculin.

En outre, 198 des expulsions (soit 81,81 % d’entre elles) étaient liées à des relations de couple ou d’ex-couple. Le rapport en conclut donc que «la violence domestique concerne majoritairement la violence de couple».

Parallèlement, il apparaît que la violence exercée par un enfant à l’égard d’un adulte est, par rapport au chiffre global des expulsions, en régression : 15 cas sur 242 expulsions ont été dénombrés en 2015 (soit 6,19 %), tandis que 29 cas, sur 327 expulsions, avaient été enregistrés en 2014. Suivant la même tendance, la violence exercée par un adulte sur un enfant a régressé de cinq unités pour atteindre douze expulsions (17 en 2014).

Richt eraus : 333 dossiers

Les chiffres du Service d’assistance aux victimes de violence domestique (SAVVD) ont, quant à eux, révélé que 72,31 % des victimes, en 2015, étaient originaires d’un État membre de l’UE. Ainsi, 26,45 % des victimes étaient de nationalité luxembourgeoise et 30,58 % étaient portugaises. Les victimes issues d’un pays tiers représentent un taux de 27,27 %. En tout, le SAVVD a décompté 42 nationalités, dont 14 de pays de l’UE.

Le service «Riicht eraus», qui prend en charge les auteurs de violence domestique, a pour sa part traité 333 dossiers au cours de l’année écoulée, dont 242 dossiers dans le cadre d’une expulsion (72,67 %). Les 91 dossiers restants ont été ouverts en faveur des personnes qui se sont dirigées de leur plein gré vers le service et de personnes sur qui pesaient un avertissement, un contrôle judiciaire, un sursis probatoire ou une injonction du Tribunal de la jeunesse (obligation judiciaire). Par ailleurs, 92 % des auteurs de violence ayant consulté le service Riicht eraus étaient de sexe masculin.

À noter, enfin, que le service Riicht eraus a encadré des personnes originaires de 46 nationalités. La majorité d’entre elles était de nationalité luxembourgeoise (33 %) et portugaise (27 %). Les Français et les Cap-Verdiens ont représenté respectivement 6 % des auteurs de violence. Les nationalités serbe, croate, bosnienne ou monténégrine ont, quant à elles, représentaient 4,5 %.

Claude Damiani

www.mega.public.lu

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