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Le LSAP voit double


«Par le passé, nous avons eu plus de mal à ce que les postes de dirigeants soient occupés par des femmes», a admis le secrétaire général, Tom Jungen, en présentant la réforme des statuts.  (Photo : alain rischard)

Le Parti socialiste a adopté lundi soir une réforme des statuts ouvrant la voie à une coprésidence paritaire. Une double tête de liste lors des différents scrutins sera aussi possible.

Les militants continuent à lorgner avec admiration l’Allemagne où les sociaux-démocrates ont remporté les élections législatives. «Je figure parmi ceux qui n’ont pas cru à cette victoire», admet Yves Cruchten, le président du LSAP. Les scrutins allemands et luxembourgeois ne seraient pas forcément comparables. «Nous pouvons toutefois prendre exemple sur les raisons du succès du SPD. Une des clés fut certainement l’unité du parti et les messages forts qui ont été prônés», souligne le chef de file des socialistes luxembourgeois.

Cette unité, semble être acquise au LSAP. Lundi soir, le congrès extraordinaire organisé à Walferdange a pu être bouclé en une heure à peine. Une réforme des statuts a été adoptée par 198 des 202 militants présents. «Il n’existe pas de querelles. Nous ne dénonçons pas nos membres devant la justice. Et on ne change pas en permanence d’avis», constate un Yves Cruchten très satisfait.

Une étape majeure en vue du double scrutin de 2023 est donc actée. Le camp socialiste va être dirigé dès 2022 par une coprésidence paritaire. L’élection est fixée au printemps. En même temps, une double tête de liste, toujours paritaire, pourra se présenter aux élections législatives et européennes. Le même principe de double tête de liste pourra s’appliquer au niveau communal.

«Par le passé, nous avons eu plus de mal à ce que les postes de dirigeants soient occupés par des femmes. Il est grand temps de faire un pas de plus. Avec un système électoral qui mise beaucoup sur les têtes et la popularité des candidats, cette double tête de liste nous offre une plus grande force de frappe», résume Tom Jungen, le secrétaire général du LSAP. La ministre Taina Bofferding, en charge de l’Égalité entre femmes et hommes, tout comme la vice-présidente et ministre de la Santé, Paulette Lenert, sont venues saluer cette avancée au sein du LSAP, qui dans sa longue histoire n’a connu qu’une seule présidente en la personne de Lydie Schmit (1974-1980).

L’ADR et le CSV pris pour cible

Lors du congrès, Yves Cruchten, le président en fonction, a eu beau insister sur le fait que le «LSAP n’est pas en mode électoral mais en mode de travail», cela ne l’a pas empêché d’attaquer de front le CSV et l’ADR en tête. Leur communication sur la révision de la Constitution a été épinglée : «Avec ses mensonges visant à diviser les gens, l’ADR est en train de creuser des tranchées qui pourront être difficilement comblées. Toutes les forces démocratiques doivent faire front. Malheureusement, un parti se laisse entraîner par l’ADR et sa propagande populiste», fustige Yves Cruchten.

Malgré ses mots durs, le président du LSAP a tenu à lancer un autre appel, cette fois en relation avec l’actuel débat «toxique» autour de la lutte contre le covid : «Il n’est pas question de considérer les gens comme des pestiférés ou des ânes. Il nous faut tous calmer le jeu.»

David Marques

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