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Nora Back : «La solidarité est la voie pour préparer l’avenir»


«L'OGBL continuera sans relâche à défendre les droits des travailleurs», a affirmé Nora Back. (Photo : Archives LQ/Alain Rischard)

À n’en pas douter, elle s’en souviendra. Ce vendredi  matin, Nora Back a prononcé, en pleine pandémie de coronavirus, son premier discours du 1er mai en tant que présidente de l’OGBL.

«Cette année, il n’y a pas eu de 1er mai politique car nous ne pouvons pas nous réunir. Mais un 1er mai sans message politique est inconcevable pour l’OGBL.» Le premier syndicat du Luxembourg s’est donc adapté à la situation en diffusant le discours de Nora Back sur les réseaux (Facebook, YouTube).

Dans son allocution d’une vingtaine de minutes, la présidente de l’OGBL a affirmé que cette «journée du 1er mai – internationale et qui ne connaît pas de frontières – devait malgré tout être célébrée pour l’émancipation des travailleurs et leurs droits». «Le 1er mai ne s’arrête pas, même en période de corona.»

Après avoir exprimé sa gratitude au personnel soignant et médical, puis rendu hommage «à tous ceux qui rendent des services indispensables à notre société et qui prennent des risques pour eux et leurs familles pour qu’on puisse continuer à vivre (caissières, éboueurs, chauffeurs de bus, forces de l’ordre, etc.)», Nora Back est revenue sur ce qui constitue le cœur de l’action de l’OGBL : à savoir, la défense des droits des travailleurs.

Confronté à la pandémie de Covid-19, le gouvernement luxembourgeois a pris 29 dérogations en droit du travail et 41 règlements grand-ducaux ont, eux, été adoptés. «L’OGBL reste en contact étroit et régulier avec les représentants du gouvernement et pour se faire entendre.»

En ce sens, une série de mesures ont été prises pour les travailleurs et leurs familles : accès au chômage partiel étendu à tous les secteurs d’activité, interdiction de licencier des salariés en situation de chômage partiel, un salaire minimal de 2 141,99 euros garanti, non-application en cette période de crise de la limité légale des 78 semaines en ce qui concerne le congé maladie, plans sociaux et fins de droit au chômage suspendus. Autres mesures importantes : l’introduction du congé pour raison familiale extraordinaire et du congé pour soutien familial.

En outre, l’OGBL se montrera attentif à ce que les mesures de sécurité soient respectées dans tous les secteurs lors du déconfinement. Et émet de sérieux doutes quant à la réouverture progressive des écoles à partir du 4 mai. «Comment le ministre de l’Éducation (nationale) s’imagine-t-il que les petits vont rester assis, sages comme des images, toute la journée en classe, en portant un masque et en respectant une distance de 2 mètres avec leurs camarades ?»


L’OGBL exige la convocation de la tripartite

Durant cette crise sanitaire, le gouvernement a décidé de faire passer le temps de travail à 12 heures par jour ou 60 heures par semaine dans les secteurs dits essentiels. «Selon nous, c’était une erreur, une mesure non nécessaire, qui a été prise au détriment des salariés et qui va donner des idées aux patrons», souligne Nora Back, qui affirme que l’OGBL se battra que cette mesure «disparaisse immédiatement après la crise».

Par ailleurs, l’OGBL estime qu’il aurait dû être consulté avant la déclaration de l’état de crise par le Premier ministre, Xavier Bettel, le 18 mars. Le premier syndicat du Luxembourg exige également la convocation de la tripartite pour discuter de la stratégie de la sortie de crise, et pas simplement d’une « task force » de son côté.

«On ne connaît pas encore l’ampleur de cette crise économique – qui semble inévitable – au Luxembourg et dans le monde, mais l’OGBL exige que le chômage et les faillites soient évitées et que la lutte se poursuive contre le creusement des inégalités sociales et la détérioration des conditions de vie après la crise.»

Et Nora Nack de conclure en lançant un appel : «Il faut absolument éviter les mêmes erreurs commises lors de la crise en 2008/2009, à savoir cette politique d’austérité qui a eu des conséquences sociales et économiques désastreuses. Nous avons besoin d’un État social et qui investit pour endiguer au mieux la récession économique. En cette période de crise, la solidarité est la voie pour préparer l’avenir.»

Ismaël Bouchafra-Hennequin

 

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