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Le burn-out guette les salariés du Grand-Duché


Le lieu de travail n'est pas toujours une sinécure, en particulier pour les jeunes. (illustration Alain Rischard)

Le troisième index sur la qualité de travail au Luxembourg a été présenté mardi. Globalement, la situation se dégrade depuis deux ans.

Cette étude, menée par l’université du Luxembourg et présentée par la Chambre des salariés (CSL) mardi, note la qualité de travail selon le sentiment des employés, sur une échelle de 0 à 100. Le score général est passé de 57,5 en 2014 à 57 en 2015. En 2013, date du lancement de l’indice, il était encore à 59. La baisse n’est donc pas importante, mais la tendance est quand même à la baisse, la qualité de l’environnement de travail n’est donc pas rose au Grand-Duché. Il est question de travail sous pression, d’heures supplémentaires non payées, tout un environnement qui ne permet pas d’être serein.

Joignables en dehors des heures de travail

Les heures supplémentaires non payées dénotent de cette dégradation, selon l’étude. Les salariés issus du secteur des services et de la vente sont les premiers à souffrir de cette tendance, avec quelque 8,6 heures supplémentaires par semaine, soit l’équivalent d’une journée de travail en plus par semaine par rapport aux 40 heures, l’horaire légal. Et logiquement, plus les heures supplémentaires s’accumulent, plus les salariés ont le sentiment d’être pressés par le temps. Presque un tiers des sondés indiquent qu’ils se doivent d’être joignables en dehors des heures de travail. Cela a évidemment une influence sur le stress, les heures de sommeil qui s’amenuisent et donc un risque à terme de burn-out pour ces salariés.

Et ce sont les femmes qui semblent souffrir majoritairement de cette situation. Elles sont plus nombreuses que les hommes à occuper des temps partiels (subis ou choisis, on ne le sait pas), leur indice général de qualité de travail est plus bas que les hommes, soit 56,5. Les sondées disent disposer de moins d’autonomie au travail et se sentent moins considérées. Mais cela augmente leur taux de présence. Elles sont 25% à déclarer être presque toujours venues travailler quand elles étaient malades. Tout cela sans compter le fait que les tâches ménagères et les enfants restent encore en trop grande partie à la charge des femmes.

Les moins bien lotis de cette étude restent les jeunes, entre 16 et 24 ans, qui obtiennent le score le plus bas de l’étude, moins de 54. Cette population, qui galère pour trouver son premier emploi et accumule dans un premier temps les emplois précaires, est plus encline à être moins autonome, victime de harcèlement, et déclare plus souvent ressentir une usure physique. Ce qui ne présage rien de bon pour ces jeunes qui, au fil des années, vont donner des chiffres de plus en plus mauvais par rapport à leurs aînés au même âge si la tendance se poursuit.

Audrey Somnard

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