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CO2 : le Luxembourg devra (cette fois) fortement réduire ses émissions


La forte croissance de l'économie luxembourgeoise devra rapidement s'adapter aux impératifs environnementaux. (photo AFP)

La Commission européenne a dévoilé mercredi ses propositions pour répartir Etat par Etat l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l’UE d’ici 2030, de 0 à 40% en fonction notamment de leur PIB par habitant. Le Grand-Duché aura le plus gros « effort » à faire : -40% par rapport au niveau de 2005. Un chiffre à relativiser eu égard aux très mauvaises performances du Grand-Duché dans le cadre du protocole de Kyoto.

Ces réductions, par rapport aux niveaux enregistrés en 2005, doivent contribuer à tenir l’engagement de l’Union européenne au sein de l’accord de Paris sur le climat conclu en décembre de baisser globalement ses émissions de 40%. Elles concernent les secteurs non couverts par le marché européen du carbone, soit la construction, l’agriculture, la gestion des déchets et les transports, qui représentaient en 2014 60% du total des émissions européennes.

L’effort le plus conséquent est demandé aux Etats les plus riches de l’Union, selon les documents publiés par la Commission: Bruxelles demande à l’Allemagne, première économie européenne et aussi plus gros émetteur de gaz à effet de serre, de réduire la voilure de 38%, de 37% pour le Royaume-Uni (2e principal pollueur), et de 37% pour la France. Le Luxembourg (40%), la Belgique (35%), le Danemark, les Pays-Bas, l’Autriche, la Finlande et la Suède devront aussi fournir des efforts allant de 35% et 40% de réduction.

C’est donc le Luxembourg qui devra faire le plus gros « effort », puisqu’il devra passer de 14,52 à 8,71 millions de tonnes équivalent CO2 entre 2005 et 2030. Un chiffre à nuancer tant le Grand-Duché a été un piètre élève jusqu’ici. Le pays n’a réduit ses émissions que de 2,6 % entre 1990 et 2012 (12,96 millions de tonnes), un chiffre très inférieur à la moyenne européenne (-17,9  %). L’Allemagne a par exemple affiché une diminution de 23,5  %, la France de 10,5  % et la Belgique de 17,4  %.

Les excuses de l’afflux des frontaliers et de la croissance démographique ne tiendront plus puisqu’elles vont de pair avec la croissance effrénée de l’économique luxembourgeoise, dont l’impact négatif a été récemment pointé par l’Agence européenne de l’environnement (AEE).

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Entre 1990 et 2012, le Luxembourg a réduit ses émissions d’à peine 2,6%. Il va falloir passer la vitesse supérieure.

Certaines flexibilités

À l’inverse, l’effort imposé aux économies les moins riches de l’Union sera moindre: ainsi la Bulgarie devra maintenir un niveau égal à celui de 2005. La Croatie, la Lettonie, la Lithuanie, la Hongrie, la Pologne (5e émetteur européen) et la Roumanie sont appelés à réduire leurs émissions de 2% à 9%. La proposition de la Commission s’attache à fixer des objectifs contraignants pour les Etats membres sur la période 2021-2030. Elle définit également des objectifs année par année pendant cette période. La proposition sera débattue par les 28 et le Parlement européen selon la procédure législative habituelle.

La Commission propose certaines flexibilités aux Etats membres pour leur permettre d’atteindre leurs objectifs, comme la possibilité de « mettre en banque » des crédits d’émissions lorsque celles-ci sont en-dessous de la limite annuelle, afin de pouvoir les utiliser si besoin ultérieurement. Elle donne aussi par exemple la possibilité de vendre et acheter des allocations d’émissions entre Etats membres.

Le Quotidien / AFP

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