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Fonction publique luxembourgeoise : où sont les femmes ?


Les femmes occupant des postes de directrices restent largement minoritaires dans la fonction publique. (photo Adobe Stock)

Les chiffres clés des fonctions dirigeantes dans la fonction publique révèlent que les femmes restent très largement minoritaires par rapport aux hommes.

Si la fonction publique luxembourgeoise emploie majoritairement des femmes (52,6 % des 31 049 agents de l’État étaient des femmes, selon les derniers chiffres disponibles au 31 décembre 2020), celles-ci restent bien minoritaires au sein des fonctions dirigeantes.

Dans une optique de transparence, le gouvernement vient en effet de publier pour la première fois les chiffres clés de la répartition par genre du personnel au sein des fonctions dirigeantes dans la fonction publique (premier conseiller de gouvernement, commissaire, directeur, directeur adjoint, inspecteur général, etc.) et parmi les chefs de corps de la magistrature.

«La publication sera mise à jour annuellement. Cette approche permet ainsi un suivi continu de l’évolution des chiffres à long terme», a précisé le gouvernement dans un communiqué. Et le moins que l’on puisse dire à la lecture de ces résultats, c’est que la parité est encore loin d’être acquise aux plus hauts niveaux de la fonction publique.

Un quart à un tiers des postes de direction

D’après ce rapport en effet, qui porte sur les trois dernières années (2019, 2020 et 2021) et a été arrêté au 31 décembre 2021, les femmes occupent le plus souvent un quart à un tiers seulement des postes de direction de la fonction publique. Ainsi, au sein des 53 fonctions dirigeantes affectées auprès des départements ministériels, peut-on compter 24,5 % de femmes contre 75,5 % d’hommes. En 2021, 13 postes de Premier conseiller de gouvernement notamment étaient occupés par des femmes, 36 par des hommes. Aucune femme n’a été commissaire ces trois dernières années, une fonction actuellement assurée par quatre hommes.

Dans les 146 fonctions dirigeantes auprès des administrations d’État, les femmes ne représentent que 27,3 % des agents (72,7 % sont des hommes). Dans le corps diplomatique, qui comprend au total 32 fonctions dirigeantes, les postes sont occupées à 71,9 % par des hommes et à 28,1 % par des femmes. Pour rappel, en 2021, cinq femmes étaient ministres plénipotentiaires contre 17 hommes. Cependant, depuis 2019, c’est une femme uniquement qui est en charge du poste de Secrétaire général du département des Affaires étrangères.

L’écart est encore plus prononcé dans la force publique : un seul poste sur les 12 fonctions dirigeantes était occupé par une femme en 2019, 2020 et 2021, celui d’inspecteur général de la police. Ces trois dernières années a minima en effet, aucune femme n’a exercé les fonctions de chef d’état-major de l’armée, chef d’état-major adjoint de l’armée, commandant du centre militaire, directeur général de la police, directeur général adjoint de la police, directeur central de la police ou encore inspecteur général adjoint de la police.

L’enseignement fondamental, bon élève

C’est dans la magistrature que l’écart entre les hommes et les femmes est moindre (38,4 % des chefs de corps sont des femmes, 61,6 % des hommes) et surtout dans les fonctions dirigeantes de l’enseignement fondamental, où femmes et hommes sont à égalité, c’est-à-dire que les femmes occupent 50 % des 64 postes de directeurs et directeurs adjoints (mais huit femmes sont directrices contre 15 hommes directeurs, et 24 femmes sont directrices adjointes contre 17 hommes directeurs adjoints).

Les résultats diffèrent quelque peu dans l’enseignement secondaire, puisque parmi les 102 directeurs et directeurs adjoints, 69,6 % sont des hommes et 30,4 % des femmes. Neuf postes de directeurs seulement sur les 39 existants étaient occupés par des femmes en 2021, tout comme 22 des 63 postes de directeurs adjoints.

Toutes les données sont à découvrir sur le site de la fonction publique.

55e rang mondial

Selon le dernier classement du Forum économique mondial, le «Global Gender Gap Report 2021», le Luxembourg arrive au 55e rang mondial en termes d’égalité entre les femmes et les hommes (sur 156 pays), avec un score de 0,726 (1 représentant la parité). Loin derrière ses voisins allemands (11e rang) et belges (13e). La France se situait pour sa part au 58e rang. Le faible accès des femmes aux postes de législateurs, hauts fonctionnaires et gestionnaires (le Luxembourg n’atteignait qu’un score de 0,347) et aux responsabilités politiques (0,247) a contribué à peser défavorablement dans la balance du pays.

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