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Fermeture de 14 commissariats : Schneider recule


«Aucun bourgmestre n'acceptera que sa commune perde son commissariat», assure Marc Schaefer, bourgmestre de Vianden. (photo archives LQ / JC Ernst)

Quand Étienne Schneider a annoncé en décembre vouloir fermer 14 commissariats de proximité, il a provoqué une levée de boucliers des bourgmestres concernés. En fait, il ne devrait rien se passer.

Dans une lettre envoyée aux communes, Étienne Schneider invite les bourgmestres à venir discuter du projet au ministère dans deux semaines. Le ministre de la Sécurité intérieure y affirme également qu’aucune décision ne sera prise sur l’avenir des commissariats de proximité sans l’accord des élus locaux.

C’est un peu à la surprise générale que le ministre de la Sécurité intérieure, Étienne Schneider, avait présenté le 17 décembre dernier dans le cadre de la réforme de la police grand-ducale son souhait de fermer 14 commissariats de proximité. Généralement, «des petites structures de moins de cinq fonctionnaires de police», avait-il alors précisé.

Pris par surprise, bon nombre de bourgmestres ont enclenché la riposte. Des motions ont été votées dans quelques communes, comme à Mondorf ou Käerjeng. Cette dernière est un cas d’école. Non seulement elle est la plus peuplée à risquer de perdre son commissariat de proximité, mais elle est également dirigée par l’ancien ministre de l’Intérieur chrétien-social Michel Wolter qui, nécessairement, a un avis tranché sur la question.

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«J’ai deux points de vue sur ce problème, tance-t-il. Celui du bourgmestre et celui du député.» Il explique, qu’avec le conseil communal, il n’a pas compris que la commune ait été mise à l’écart de la démarche qui a amené la situation actuelle. «Où est la logique? Nous n’avons pas été invités à évoquer le sujet avant que le ministre (Étienne Schneider) annonce les conclusions de l’audit à la presse. La démarche n’est pas acceptable», assène-t-il.

Lorsqu’il revêt sa casquette de député, c’est à un niveau plus large qu’il se place. «La loi de 1999 qui régit les deux missions de la police – proximité et intervention – est une loi fondamentale de notre pays. Avant de commander un audit, il aurait fallu instaurer un débat à la Chambre pour voir si, oui ou non, les députés étaient d’accord pour la faire évoluer. On ne parle pas là de la gestion d’une maison relais mais d’un domaine essentiel de l’intervention de l’État! Or ce débat n’a pas eu lieu», réagit-t-il.

Audit secret pour la sécurité de l’État

Il regrette amèrement le grand secret qui a entouré l’élaboration de ce fameux audit par un groupe de travail en interne qui n’a pas convié le Syndicat des villes et communes (Syvicol) aux réflexions. Sa lecture ultérieure ne l’a pas davantage convaincu. «Si le rapport n’a pas été publié, c’est sous le prétexte de la sécurité de l’État. Moi, je l’ai lu et je me demande toujours où est le problème. Il n’y a rien à l’intérieur qui pourrait mettre le pays en danger!»

Aujourd’hui, il doit envoyer un courrier à Mars Di Bartolomeo, président de la Chambre des députés. «Je veux avoir un argumentaire précis qui explique pourquoi les parlementaires n’ont pas été invités à travailler sur cette question. Après tout, c’est le rôle de la Chambre que de contrôler le travail du gouvernement.»

Pourtant, au final, il risque fort de ne rien se passer. L’annonce de la mi-décembre semble être davantage une maladresse du ministre qu’autre chose. Depuis, Étienne Schneider a envoyé une lettre à tous les bourgmestres concernés. Il les a invités à un rendez-vous début février, mais, surtout, il a écrit noir sur blanc qu’il ne prendra aucune décision sans l’accord des élus locaux.

«Je crois que c’est beaucoup d’excitation pour rien, rassure le bourgmestre socialiste de Vianden, Marc Schaefer, commune dont le commissariat se trouve dans la fameuse liste. Je ne vois pas pourquoi il faudrait réinventer la roue pour changer quelque chose qui fonctionne. Hors circonstances particulières, aucun bourgmestre n’acceptera que sa commune perde son commissariat et j’ai entièrement confiance en la parole du ministre.»

Erwan Nonet

14 commissariats désignés

Le 17 décembre, le ministre Étienne Schneider avait annoncé que 14 commissariats de proximité pourraient être supprimés. Étaient visés ceux de Bascharage, Mondercange, Roeser, Mondorf, Rambrouch, Grosbous, Niederanven, Moutfort, Wasserbillig, Boevange, Hosingen et Vianden. Deux cas particuliers existent à Wiltz et Esch-sur-Alzette où un des deux commissariats de ces communes serait fermé.

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