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Enquête du LNS : hausse des contacts, hausse de Covid


Avec les messages sur les gestes barrières, les contacts sociaux ont tout de fois changé au Luxembourg depuis le début de la pandémie (Photo d'illustration : Julien Garroy).

Une enquête du LNS, menée en collaboration avec le FNR, montre l’impact des mesures gouvernementales sur les contacts sociaux dans le pays et leur influence sur la propagation du virus.

Durant le confinement, les contacts sociaux ont diminué de plus de 80 %. Leur augmentation avec l’assouplissement de celui-ci et a fortiori avec le déconfinement a «très probablement» participé à une augmentation des cas de Covid-19.

C’est ce que révèle une étude approfondie, mais non-représentative, du Laboratoire national de santé (LNS), menée en collaboration avec le Fonds national de la recherche (FNR), au sujet des contacts sociaux au sein de la population luxembourgeoise pendant et après le confinement.
Au travers de cette enquête menée en ligne à plusieurs reprises et qui a débuté le 25 mars, soit une semaine après la mise en place de l’état d’urgence, pour s’achever ce mois-ci, le LNS a souhaité évaluer l’impact des mesures gouvernementales sur les contacts sociaux au Luxembourg, et sur la manière dont la propagation du virus pouvait en être potentiellement affectée.
Sachant qu’un contact social a été défini comme «une conversation en face à face de plus de trois mots à une distance de moins de deux mètres», il ressort de cette étude que le nombre moyen de contacts quotidiens des participants se chiffrait à 3,2 pendant le confinement. Soit 80 % de contacts en moins qu’avant l’apparition de l’épidémie.
«Le nombre moyen de contacts signalés par les résidents luxembourgeois au cours d’une étude réalisée avant la pandémie était de 17,5», indique le Dr Ardashel Latsuzbaia, au sein du service d’épidémiologie et de génomique microbienne du département de microbiologie du LNS, qui précise : «En moyenne, les jeunes ont eu plus de contacts que les personnes plus âgées. Les résidents de nationalité portugaise et luxembourgeoise ont déclaré un nombre de contacts légèrement plus élevé que la moyenne, et le nombre moyen de contacts était nettement plus élevé pour l’enquête lorsqu’elle était menée en langue française par rapport aux langues allemande et anglaise. Nous avons observé une variation significative du nombre moyen de contacts selon le lieu où ils ont eu lieu. Le nombre de contacts le plus élevé a été signalé au travail, tandis que le nombre de contacts le plus faible a été signalé pendant les loisirs et au supermarché».

Toujours moins de contacts qu’auparavant

Sans surprise, après le confinement, et déjà au cours de la «phase tardive» de celui-ci, les contacts sociaux ont commencé à augmenter de manière significative. «Cette augmentation s’est produite après le début de la phase 1 de l’assouplissement du confinement, le 20 avril, lorsque les chantiers de construction et les centres de recyclage ont été rouverts. En juin, au cours de la période postconfinement, le nombre de contacts a plus que doublé, tout en restant 60 % inférieur à celui de la période prépandémique», relève le Dr Ardashel Latsuzbaia.
Une augmentation des contacts sociaux qu’il est difficile de ne pas corréler à l’augmentation des cas de coronavirus, comme le souligne le chercheur : «Cette augmentation du nombre de contacts a très probablement entraîné une hausse du taux de reproduction virale, suivie d’une augmentation de l’incidence de Covid-19 qui a été observée à la fin du mois de juin. En outre, plus de la moitié des contacts dans la période postpandémique se sont produits sans port de masque, ce qui a augmenté le risque de transmission.»
D’après le Dr Ardashel Latsuzbaia, une dernière enquête menée ce mois-ci fait état d’une nouvelle diminution des contacts sociaux, «ce qui pourrait expliquer la baisse du nombre de nouvelles infections au cours des dernières semaines. En outre, [les] résultats suggèrent que les personnes plus âgées respectent davantage les mesures de restriction que les jeunes, ce qui est prévisible, puisque le risque d’hospitalisation et de décès lié à la Covid-19 augmente avec l’âge.»

Tatiana Salvan

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