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Électromobilité : Dieschbourg fait fausse route, selon le secteur automobile


Selon la House of Automobile, l'électromobilité risque d'être un doux rêve avec les aides proposées actuellement. (Photo : archives LQ/Claude Lenert)

Les aides à l’électromobilité annoncées par Carole Dieschbourg ratent une partie de leur cible selon la Fedamo. Cette fédération du secteur automobile s’est fendue d’une lettre ouverte à la ministre pour s’en émouvoir.

La ministre de l’Environnement avait annoncé le 24 mars les montants des aides financières pour l’acquisition d’un véhicule électrique ou hybride. Elle semblait confiante quant au fait que ces aides allaient dans le bon sens, celui d’une promotion de l’électromobilité. Hélas, les principaux concernés, les professionnels du secteur automobile, ne sont pas de son avis.

Dans une lettre ouverte publiée ce mercredi, la House of Automobile, qui réunit plusieurs associations (Fedamo, Mobiz, Febiac) du secteur, liste une série de griefs en reprochant à la ministre de taper à côté si son souhait est de voir fleurir les véhicules électriques sur les routes du pays.

Résumons d’abord ces aides pour le volet 100 % électrique. Elles se montent à 8 000 euros pour les voitures de ce type ne dépassant pas 18 kWh/100 km, «valeur respectée par environ 75 % des voitures électriques pures nouvellement immatriculées en 2020», avait dit la ministre. Sinon, c’est 3 000 euros.

Un frein au développement de l’électromobilité

Que répond la House of Automobile (HOA)? Que «ces mesures vont freiner le développement de l’électromobilité». Les 75 % de voitures électriques évoquées par la ministre appartiennent rarement à la gamme des voitures de taille familiale, de loin la gamme la plus représentée dans le parc roulant luxembourgeois, affirme la HOA. Il s’agit en général de petites voitures ou de voitures de taille plus importante.

Conséquence : «La majorité des véhicules électriques vont uniquement pouvoir bénéficier de la prime bridée à 3 000 euros, qui est même encore moins que la prime de 5 000 euros en vigueur en 2019», déplorent les professionnels de l’automobile. En outre, avancent-ils, le «parc des voitures électriques sera majoritairement composé de petites voitures, tandis que les voitures familiales et SUV vont rester en thermique!»

La limite de 18 kW/h exclura certaines petites citadines prisées des personnes à revenus modestes, tandis qu’elle s’adressera aux acheteurs plus aisés de grosses berlines.

Il ne faut pas négliger les hybrides

Le surcoût des voitures électriques (entre 10 000 et 16 000 euros selon la HOA) ne sera pas compensé par la faible prime de 3 000 euros, ce qui fera réfléchir à deux fois le consommateur. Sachant que «l’électromobilité n’a pas encore percé auprès du grand public» et que «les vendeurs doivent déployer tout leur arsenal persuasif pour promouvoir les solutions électriques», la partie est loin d’être gagnée, semble dire la HOA.

Après cette réflexion, la House of Automobile déroule toute une série d’arguments pointant les limites, selon elle, de la politique du gouvernement en la matière.

La HOA défend ainsi les Plug-in Hybride, qui «contribuent bien plus à la réduction des émissions que des voitures thermiques et restent la porte d’entrée vers le tout électrique». Mais la ministre, «en précisant dans le règlement que les primes réduites pour les plug-in hybrides sont uniquement valables pour autant que la voiture soit immatriculée avant la fin de cette année» a «de facto supprimé cette prime» en raison des «problèmes d’approvisionnement» que connaît le secteur.

Le casse-tête de la recharge en résidence

Enfin, au-delà des annonces de la ministre de l’Environnement du 24 mars, se pose la problématique de la recharge des voitures électriques.
Passe encore que le réseau Chargy propose une «faible couverture». Le vrai problème, selon la HOA, porte sur la recharge à domicile ou au travail. Dans une maison unifamiliale, cela va encore : il y a le recours à la Wallbox, note la lettre ouverte.

Mais dans les résidences récentes, c’est une tout autre affaire : «La capacité du réseau électrique ne permet qu’un nombre très restreint de points de charges et nécessite une installation coûteuse assurant une gestion intelligente des charges des voitures». De plus, «la puissance nécessaire dépasse largement la capacité du réseau, même si les voitures de la résidence ne seront probablement jamais chargées en même temps». Et au travail, le même problème se posera.

La House of Automobile conclut, en s’adressant à Carole Dieschbourg : «Au lieu d’amener le consommateur vers l’électromobilité, vous allez finalement le perdre!»

LQ

 

 

Un commentaire

  1. Le VE est une partie de la gigantesque arnaque connue sous le nom de « transition énergétique ».
    Le CO2 est le gaz de la vie et fait verdir la planète. Laissons le marché faire. Quand le pétrole dépassera les 300$ le baril alors, les clients se tourneront vers d’autres sources d’énergie.
    La preuve que le VE est une arnaque, c’est qu’il faut le subventionner!

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