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De vraies vacances au Luxembourg


Le tourisme de l’événementiel est un talon d'Achille du Luxembourg. Point positif en revanche : la plupart des autres touristes viennent par un autre moyen que l'avion au Luxembourg (Photo : Didier Sylvestre).

Le tourisme, qu’il soit de loisir ou d’affaires, a souffert et souffrira encore quelque temps. Mais le Luxembourg a des atouts à développer et de belles opportunités à saisir. Nouvelle campagne.

Tourisme et pandémie ne font pas bon ménage mais le secteur au Luxembourg a de quoi se remettre en selle. D’abord parce que le gouvernement est à son chevet depuis le début de cette crise sanitaire et qu’il ajoute encore 3 millions d’euros dans un fonds destiné aux associations bénévoles, ensuite parce que le pays a des atouts.

Un plan de relance détaillé consacré au tourisme va être élaboré dans les prochains mois en concertation avec les acteurs du secteur et le ministre du Tourisme, Lex Delles, en a tracé jeudi les grandes lignes. Un plan pour le tourisme de loisir et d’affaires qui permettra, selon le ministre de tutelle, un redémarrage du secteur centré sur la stabilisation, l’adaptation et la promotion.

Le tourisme de proximité et de qualité sera sans doute une des rares alternatives de vacances cette année pour de nombreux Européens, dont les résidents et les frontaliers. Ces derniers pourront dépenser leur bon de 50 euros offert par le gouvernement dans une structure hôtelière du pays et découvrir ainsi pour certains les richesses qu’il recèle.

*La direction du tourisme évoque des activités de vacances qui correspondent au «tourisme de qualité», des activités de plein air (randonnée, vélo, etc.) d’un «très haut niveau international» au milieu d’une nature «d’une beauté exceptionnelle», des expériences culturelles et gastronomiques, «une ouverture d’esprit et une culture d’accueil indéniables» et, finalement, «une attitude positive et une qualité de vie qui sont appréciées par toutes les communautés vivant dans ce pays».
Un sondage a révélé en mars dernier que les résidents avaient une très bonne opinion de leur pays comme destination touristique. Et parce que de nombreuses organisations bénévoles participent à ce succès, le «fonds tourisme» et ses 3 millions d’euros vont leur venir en aide. Elles n’ont pas pu profiter des aides déjà mises en place pour soutenir le secteur comme le chômage partiel, les aides financières d’urgence non remboursables, l’avance remboursable, les garanties de l’État, le fonds de relance et solidarité, etc.

Le business events en crise

Ce tourisme de proximité, il faut en faire la promotion et donc vanter la nature, la culture et l’art de vivre. Présenter le Luxembourg en tant que destination de premier choix et non pas comme destination par défaut, c’est le rôle de la nouvelle campagne «Lëtzebuerg – Dat ass Vakanz!».
Tout n’est pas à refaire dans le secteur, bien au contraire. D’après le Statec, 88 % de toutes les arrivées sont des touristes en provenance d’Europe. Et seuls 7 % des vacanciers arrivent par avion. Le marché de proximité a lui aussi un fort potentiel de développement : rien qu’en Allemagne, selon une étude de 2019, près de 14 millions de personnes peuvent s’imaginer passer leurs vacances au Luxembourg.
La digitalisation du secteur, chère au ministre Lex Delles, est toujours un défi. Il rappelle le projet du système intégré destiné à centraliser les données (informations, photos, vidéos, géolocalisations, etc.) de l’ensemble du secteur et à les afficher sur tous les supports digitaux des partenaires. Le Luxembourg à portée de clics pour le confort du visiteur. Il faut juste accélérer le processus.

Selon l’Oxford Economics Survey, cité par le ministre du Tourisme, «les restrictions des trajets internationaux ont fait diminuer le nombre de visiteurs en Europe de 501 millions en 2019 à 274 millions en 2020 et 25 % des réunions professionnelles s’organisent dorénavant sous format hybride ou virtuel». Un coup dur pour la promotion économique du pays qui mise beaucoup sur ces événements professionnels qui représentent «non seulement un pilier stratégique, mais aussi un vecteur de notre économie locale».
À l’avenir, le niveau de digitalisation du secteur jouera un rôle majeur pour la compétitivité et l’attractivité de la destination au niveau international. Surtout si le gouvernement veut positionner le Luxembourg en tant que destination business events digitale.
Les acteurs du secteur font donc les frais du changement post-Covid-19. Pour eux, le plan de relance comprend les aides du fonds de relance et de solidarité pour les entreprises des secteurs les plus durablement touchés, l’événementiel en particulier qui s’est mobilisé pour mieux travailler ensemble.
Lex Delles compte beaucoup sur le rôle fédérateur du Luxembourg Convention Bureau, où s’élaborent des projets communs pour «se réinventer, innover et redonner de la confiance aux organisateurs de congrès». Cette nécessité de travailler ensemble à une stratégie de sortie de crise a fait plus que doubler le nombre de partenaires du Luxembourg Convention Bureau (70 avant la crise contre 144 actuellement).
Faire du Luxembourg une destination «safe» du tourisme d’affaires va entraîner la mise en place d’un label national business events qui répond à un guide de recommandations pour le secteur.

Geneviève Montaigu

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