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Brexit : « Le dernier mot n’a pas été dit ! »


Xavier Bettel a expliqué, mercredi, la position de son gouvernement en vue des négociations lors du sommet européen à Bruxelles. (photo François Aussems)

Le Premier ministre, Xavier Bettel, s’apprête à vivre deux jours de discussions intenses à Bruxelles autour de la question britannique et de celle des réfugiés. Il n’est pas prêt à dire amen à David Cameron.

Le sommet européen qui débute ce jeudi à Bruxelles a occupé une partie des discussions du Conseil de gouvernement, mercredi. Sur le plan national, Xavier Bettel a annoncé un assouplissement du plan Vigilnat et la création d’une structure provisoire de 300 places pour les réfugiés à Diekirch.

Le déplacement de Xavier Bettel à Bruxelles jeudi et vendredi pour un sommet européen consacré à la question britannique et à celle des réfugiés a donné le ton du Conseil de gouvernement de mercredi. Ces deux questions y ont été largement débattues et le Premier ministre sait que les deux prochains jours vont être difficiles. « Concernant la Grande-Bretagne, nous devons encore discuter de la problématique posée par la suspension des allocations sociales demandée par David Cameron. Nous avons une proposition de Donald Tusk, mais le dernier mot n’est pas encore dit dans ce dossier », a prévenu Xavier Bettel.

Les Britanniques, qui ont d’insolentes exigences, risquent d’ébranler encore un peu plus cette Europe que les dirigeants ont tendance à façonner à leur manière. « Il y a des règles essentielles à respecter. On ne peut pas ne pas faire partie de l’Union bancaire et demander un droit de regard et de décision sur ce qu’il s’y passe! », a déclaré Xavier Bettel, qui voit d’un mauvais œil le mécanisme de «frein d’urgence», proposé par le président du Conseil européen, Donald Tusk.

« S’ils veulent nous donner des règles plus dures, je ne suis pas d’accord », a indiqué le Premier ministre qui, cependant, « ne peut pas s’imaginer l’UE sans la Grande-Bretagne et la Grande-Bretagne sans l’UE ». Les discussions ne sont pas terminées et elles risquent d’être enflammées.

Les Britanniques veulent suspendre le versement des allocations sociales versées aux travailleurs européens tant qu’ils n’ont pas cotisé pendant quatre ans. Début février, Donald Tusk a proposé le droit pour Londres d’actionner «un frein d’urgence» (emergency brake) qui permettrait aux autorités britanniques de suspendre temporairement le versement des crédits d’impôt et des allocations logement aux ressortissants de l’UE au cas où leur présence deviendrait trop importante.

Un bel exemple de discrimination difficile à avaler. « Nous devons encore recevoir des documents ce soir (mercredi) ou demain matin (jeudi) que nous devons encore analyser », a précisé Xavier Bettel pour conclure sur la question britannique.

Réfugiés : «Il est midi moins cinq»

Autre grand sujet de ce sommet, la question des réfugiés, qui continue de diviser les partenaires européens. Le Premier ministre s’impatiente et peste contre les pays qui ne respectent pas les engagements pris lorsqu’il s’est agi de répartir l’accueil des réfugiés. « Chacun voit sa politique d’immigration comme il l’entend. Le problème est que l’Europe doit se munir d’une politique commune en la matière, parce que, pour l’instant les uns confisquent les passeports, les autres les bijoux, d’autres encore construisent des murs ou érigent des barbelés! On risque d’avoir des conflits avec 10 000 personnes entassées devant ces barrages », a prévenu Xavier Bettel qui espère une solution concrète.

« Si tous les pays respectent leurs engagements, ce sera déjà un grand progrès », a-t-il ajouté. Et en guise de conclusion : « Il est midi moins cinq. »

Toujours sur cette question des réfugiés, le Conseil de gouvernement a par ailleurs adopté le projet de règlement grand-ducal déclarant obligatoire le plan d’occupation du sol «Structure provisoire d’accueil d’urgence pour demandeurs de protection internationale, déboutés de la procédure de protection internationale et bénéficiaires d’une protection internationale à Diekirch».

Ces centres de primo-accueil auront une capacité d’accueil limitée à moyen terme à 300 personnes et de limiter à cinq années la durée de vie de ces structures provisoires d’accueil d’urgence.

Geneviève Montaigu

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