Accueil | Politique-Société | Agriculture au Luxembourg : une relance à 9,3 millions

Agriculture au Luxembourg : une relance à 9,3 millions


L'un des piliers de la relance ? Le local ! (Photo d'illustration : Fabrizio Pizzolante).

L’enveloppe du ministre de l’Agriculture vise notamment à consolider les exploitants fragilisés par le confinement, à promouvoir les produits du terroir ou encore à combler le retard des aides de l’UE.

Qui dit écoles fermées dans le cadre du confinement, dit également pertes financières pour les exploitations agricoles. En effet, que ce soit pour les visites de fermes pédagogiques par des classes scolaires, ainsi que pour les manèges de chevaux, le manque à gagner des exploitants est facilement imaginable. En vue de contrer cet impact négatif dû à la pandémie, le ministre Romain Schneider lance un plan de relance à 5 millions d’euros (les 4,3 millions restants étant affectés dans le cadre de l’adaptation de la loi agraire révisée – voir encadré).

Primes uniques de 2 500 à 5 000 euros

Dévoilé hier matin depuis la ferme pédagogique «A-Schmatten» de Schuttrange, le premier pilier de ce plan prévoit justement la consolidation de ces entreprises qui n’ont pas pu accueillir de public, Covid-19 oblige. Pour celles-ci, qui peinent encore à tourner à plein régime, malgré la réouverture des écoles, une prime unique calculée en fonction du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise sera versée très prochainement sur la base d’un formulaire à remplir. Les primes seront comprises dans une fourchette entre 2 500 et 5 000 euros. Le deuxième pilier du plan a pour objectif de promouvoir la production locale, selon l’expression «de la fourche à la fourchette». Car si le secteur a garanti la production et l’approvisionnement de denrées alimentaires pendant la crise sanitaire, il a néanmoins souffert de la fermeture des restaurants et de la restauration collective. De ce fait, le ministre a tenu à saluer l’engagement des acteurs du secteur agricole : «La pandémie aura eu un effet positif : celui de faire prendre conscience du travail des agriculteurs dans la chaîne d’alimentation, de la vraie valeur qualitative de leurs produits, et des dangers d’une trop grande dépendance alimentaire vis-à-vis de l’étranger.»
En ce sens, le plan de relance prévoit une enveloppe budgétaire conséquente pour la diversification et la promotion des circuits courts et des produits agricoles locaux de qualité. Quant au 3e pilier du plan, il s’attachera à appuyer l’innovation pour permettre au secteur de contrer les défis alimentaires, environnementaux et climatiques avec les moyens et technologies adaptés. Ainsi, le ministre a notamment annoncé la création d’un Hub, dénommé «Plattform Landwirtschaft+».

Claude Damiani

Loi agraire adaptée pour combler le retard de la PAC

Outre le paquet de mesures s’inscrivant dans le plan de relance, le ministre Romain Schneider a souligné que la loi agraire a récemment été adaptée en Conseil de gouvernement et que sa nouvelle version visera également la relance. «En effet, les négociations de la PAC (NDLR : Politique agricole commune au niveau des 27 de l’UE) ayant pris du retard, ses nouvelles orientations ne pourront être appliquées au 1er janvier 2021, comme initialement prévu», a souligné le ministre Romain Schneider.
Afin de combler ce vide juridique et de là, garantir la continuité et la prévisibilité dans la gestion des exploitations agricoles, les modifications apportées à la législation représentent ainsi une aide supplémentaire de 4,3 millions.
Par ailleurs, trois jalons innovants ont été inclus dans le nouveau texte de loi : miser sur l’aspect qualitatif plutôt que quantitatif lors des aides à l’investissement (ex : priorité envers le bien-être animal), favoriser les équipements innovants et écologiques (ex : utilisation moindre de pesticides), et promouvoir les circuits courts en subventionnant l’agriculture solidaire (ex : soutien des micro-entreprises et création des niches pour la culture de légumes et de fruits pour lesquels le pays n’est pas autosuffisant). Avant, pour le ministre de conclure : «Les trois maîtres-mots à privilégier sont les produits locaux, saisonniers et bios.»

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.