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Luxembourg : «Quand ça ne veut pas…»


«Depuis mes 21 ans, je n’ai passé que sept mois dehors», note Alexandre qui est suspecté de vol trois semaines après être sorti de prison.

Alexandre et Marian n’en sont pas à leur coup d’essai. Tous deux ont passé une bonne partie de leur vie derrière les barreaux pour des faits de vols et de cambriolage.

Alexandre, 28 ans, est de retour face aux juges. En décembre dernier, il avait déjà comparu face à la 12e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg pour le vol d’une batterie de tracteur à Mersch.

À l’époque, le jeune Français originaire de Metz était en détention préventive à Schrassig depuis le mois d’octobre. Mercredi après-midi, il se trouvait face à la 13e chambre correctionnelle pour une affaire de coups et blessures volontaires.

Le jeune homme ne semble nullement impressionné par le tribunal. Et pour cause, il a déjà à son actif plusieurs condamnations pour divers vols et escroqueries par les tribunaux de Metz, Nancy et Sarreguemines.

«Depuis mes 21 ans, je n’ai passé que sept mois dehors», précise Alexandre qui est suspecté d’une tentative de vol avec violence le 24 octobre dernier au Limpertsberg alors qu’il était en liberté depuis trois semaines. «Je me suis désisté au dernier moment», parce que «quand ça ne veut pas, ça ne veut pas».

Alexandre s’apprêtait à briser la vitre d’une voiture pour prendre un sac à main quand il a été surpris par un habitant de l’immeuble dans le garage duquel il se trouvait. L’habitant avait été alerté à distance par les alarmes de vidéosurveillance installées sur ses vélos.

Les deux hommes commencent à se battre jusqu’à ce qu’un deuxième voisin arrive et que le prévenu perde ses lunettes. Les deux habitants l’ont empêché de s’enfuir en attendant la police.

«Sur les images, j’ai vu qu’il avait démonté la selle du vélo de ma fille», se souvient le témoin. «C’est là que nous avons compris ce qu’il avait l’intention de faire avant que j’intervienne.» Alexandre avait déjà essayé d’ouvrir la voiture avec un tournevis.

Le prévenu explique que ce soir-là, il devait «acheter des cigarettes pour mon frère et mon dernier train pour rentrer en France a été annulé. Je suis interdit de territoire, je ne pouvais pas rester à la gare toute la nuit», tente-t-il. La présidente lui oppose que les CFL avaient mis den place un système de bus de substitution ce soir-là.

La présidente ne croit pas à sa version des faits. Le procureur non plus qui juge ses déclarations «un peu curieuses». La vidéosurveillance le montre frappant la vitre avec la selle, indique le magistrat, de même que la tentative d’effraction avec le tournevis qui «a duré un long moment». Au vu des antécédents judiciaires et de ses deux condamnations précédentes au Luxembourg, le ministère public a requis une peine de 18 mois et une amende appropriée.

L’avocate du prévenu indique qu’il avait remis la selle sur le vélo avant l’arrivée du témoin. Elle demande au tribunal de ne retenir que les infractions de coups et blessures volontaires et de réduire le plus possible la durée de la peine.

En décembre, Alexandre avait raconté être tombé en panne de voiture à Mersch alors qu’il cherchait à se rendre à Luxembourg depuis Metz. La batterie de son véhicule aurait été à plat. Afin de pouvoir se rendre à son rendez-vous à temps, il a volé une batterie de tracteur chez un particulier. Sa trace avait pu être retrouvée grâce à ses excréments laissés sur les lieux du vol.

Faire le plein, mais pas d’essence

Marian, un Roumain de 37 ans, a été extradé en février d’Allemagne où il purgeait une peine de prison depuis septembre 2018 pour des faits de vols. Il comparaissait mercredi, pour deux cambriolages à Hellange en octobre 2015 et pour association de malfaiteurs. Son ADN a été trouvé sur les lieux.

Le jeune homme ne nie pas les cambriolages, mais il assure les avoir commis seul. Il travaillait à Sarrebruck et venait mettre de l’essence et acheter des cigarettes, répond-il à la présidente de la 13e chambre correctionnelle qui lui a demandé pourquoi il se trouvait au Luxembourg. Marian collectionne les condamnations pour des faits similaires partout en Europe depuis une vingtaine d’années, selon les inscriptions à son casier judiciaire.

Il reconnaît avoir volé des bijoux et des montres, entre autres, pour en vendre une partie en Allemagne chez un réparateur de smartphones. Il a jeté le reste qu’il jugeait être sans valeur. «Ces cambriolages font partie du parcours criminel qui lui a permis de vivre pendant des années», a estimé le représentant du ministère public qui a retenu l’association de malfaiteurs et requis une peine de 3 ans de prison ferme et une amende appropriée à l’encontre de Marian.

Il en veut pour preuve le fait que Marian a déjà été condamné pour association de malfaiteurs par le passé et que le grand nombre de bijoux ne pouvait avoir été écoulé sans une organisation qui l’appuyait. Son avocate n’est pas du même avis : elle a plaidé en faveur d’un acquittement pour le chef d’inculpation d’association de malfaiteurs et demandé au tribunal de prononcer la peine la plus basse possible.

Ses cambriolages n’auraient pas été prémédités ou préparés, affirme-t-elle. Le procureur penche pour une pratique professionnelle, étant donné son mode opératoire. «Je suis mécanicien, je sais ouvrir une porte», s’es justifié le prévenu.

Les deux hommes seront fixés sur leur sort le 9 juin.

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