Accueil | Police-Justice | Du sursis pour le père violent après des violences

Du sursis pour le père violent après des violences


En 2020 déjà, Selim B. avait été condamné à 30 mois de prison ferme et à une amende de 1 500 euros.(Photo : archives lq/Julien Garroy)

La peine prononcée, ce jeudi, à l’encontre d’un père de famille accusé de violences envers ses fils et son épouse a été revue à la baisse par les juges après opposition de ce dernier.

Selim B. a écopé, ce jeudi, de 22 mois de prison avec sursis et d’une amende de 1 500 euros pour des faits de menace d’attentat et de coups et blessures volontaires sur mineur de moins de 14 ans. Ce n’est pas la première fois que le père de famille est condamné par la justice luxembourgeoise pour avoir été violent envers son épouse et ses deux fils. En 2020 déjà, il avait été condamné à 30 mois de prison ferme et à une amende de 1 500 euros. Condamnation qu’il conteste et contre laquelle il a fait opposition. «Quand j’ai reçu l’invitation, à l’époque, j’étais parti en vacances», avait-il expliqué le 20 avril dernier aux juges de la 13e chambre correctionnelle. Il aurait reçu le jugement par la poste, «un choc». Expulsé du domicile familial en 2016, Selim B. tombe alors des nues. 

Une éducation à la dure

Aujourd’hui divorcé de son épouse et en pleine procédure pour régler le droit de visite de ses enfants, il est condamné pour des faits remontant à 2016. Excédée par les coups et les violences à répétition, son épouse appelle la police. Elle aurait ainsi mis fin, selon ses dépositions et celles des deux petits garçons, à un véritable calvaire. Coups, menaces de mort si la police était prévenue ou si la mère décidait de s’enfuir avec ses fils… Des mensonges, selon Selim B. qui crie au coup monté lors de son procès en avril dernier : «Pourquoi tout cela arrive-t-il au moment où je demande la séparation ?»

Seulement, pour les enquêteurs, les déclarations et le comportement des enfants tendraient à prouver l’existence de violences. Le cadet aurait exprimé son désir de devenir policier «pour pouvoir tuer son père quand il sera grand». Des enregistrements de disputes laissent peu de place au doute. Le père y indiquerait à la mère que «s’il giflait les enfants, c’est parce que la maman ne les éduquait pas assez bien». Il aurait également retenu ses fils par les cheveux pour les empêcher de bouger et les calmer.

Une éducation à la dure qui ne reposerait sur aucune preuve avait indiqué la défense en avril dernier. «Aucune blessure ne démontre qu’il s’en est pris à son enfant», selon son avocat Me Brian Hellinckx, qui avait soulevé l’absence d’expertise de crédibilité pour voir s’il y a eu suggestion de la part de la mère et plaidé l’acquittement. 

Le parquet, quant à lui, avait balayé les arguments de Selim B., en requérant la même peine que celle prononcée à l’issue du premier procès. Il ne s’était cependant pas opposé à un éventuel aménagement de peine. Dans sa plaidoirie, la défense avait fait remarquer que le prévenu a suivi, les cinq dernières années, 40 séances au service de consultation et d’aide pour auteurs de violence Riicht Eraus.

Sophie Kieffer

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.