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Attouchements : un an de prison ferme requis contre l’urologue en appel


Aujourd'hui, le sexagénaire ne fait plus partie de l'équipe médicale du CHEM. (Photo illustration LQ / Didier Sylvestre)

En première instance, le sexagénaire poursuivi pour avoir commis des attentats à la pudeur sur trois patientes en 2015 et 2017 avait écopé de 36 mois de prison, dont 30 mois avec sursis. Ce qui donnait six mois de prison ferme!

«Il n’y aura plus d’excuses. Le 19 juin ce sera sans faute, Monsieur!» On se souvient de la piqûre de rappel de la présidente de la Cour d’appel en février dernier. In extremis à l’issue d’une longue joute verbale, l’urologue poursuivi pour avoir commis des attentats à la pudeur sur trois patientes en 2015 et 2017, alors qu’il travaillait au CHEM à Niederkorn, avait obtenu la remise de son procès.

Condamné en juillet 2019 à 36 mois de prison, dont 30 avec sursis, et une amende de 5 000 euros, le sexagénaire avait interjeté appel. À entendre le réquisitoire du parquet général, vendredi matin, pas sûr toutefois qu’il fasse une meilleure opération.

«Prédateur sexuel» et «abus honteux»

La position du ministère public dans cette affaire n’a guère changé. Comme son représentant en première instance, le premier avocat général Simone Flammang n’a pas hésité à qualifier le prévenu de «prédateur sexuel» qui n’aurait aucun respect vis-à-vis de ses patientes. Dans son réquisitoire, elle parlera d’«abus honteux».

Trois patientes avaient porté plainte contre l’urologue, âgé aujourd’hui de 63 ans. Toutes trois affirmaient avoir subi des attouchements lors d’un examen médical. L’une avait 26 ans, l’autre 34 ans et la troisième 43 ans au moment de ces agissements. Pour le parquet général, les déclarations des trois plaignantes sont plus que claires. Hospitalisée à cause d’un calcul rénal, l’une avait ainsi déclaré avoir senti le sexe du médecin contre ses fesses. «Il a attrapé ses seins. C’est un geste pour lequel il n’existe aucune explication médicale», soulèvera encore la parquetière.

Interdiction d’exercer la profession de médecin?

Face à l’absence de repentir et de regrets du prévenu, elle requerra au final de nouveau 36 mois de prison. Or uniquement 24 mois de cette peine devraient être assortis du sursis. Ce qui donnerait un an de prison ferme. Elle demandera aussi une amende plus conséquente – 10 000 euros – et enfin l’interdiction d’exercer la profession de médecin pendant une durée de cinq ans.

En première instance, le sexagénaire avait par ailleurs été condamné à indemniser les parties civiles. Les trois victimes s’étaient chacune vu allouer 3 000 euros de dommages et intérêts. Deux d’entre elles avaient, par ailleurs, reçu une indemnité de procédure de 750 euros. Aujourd’hui, l’urologue ne fait plus partie de l’équipe médicale du CHEM. L’hôpital aussi s’était constitué partie civile. Il s’était vu allouer l’euro symbolique au titre du préjudice moral ainsi qu’une indemnité de procédure de 500 euros.

La Cour d’appel rendra son arrêt le 14 juillet.

Fabienne Armborst

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