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Ratissage et déminage de Raqqa après l’éviction de Daech


Des jihadistes sont encore susceptibles de se terrer dans la ville, en outre probablement minée. (photo AFP)

Des combattants syriens ratissaient mercredi la ville dévastée de Raqqa et recommandaient aux civils de ne pas y retourner dans l’immédiat, au lendemain de la prise de ce principal fief en Syrie de Daech (EI).

Malgré la chute de Raqqa, l’ex « capitale » de Daech dans le pays en guerre, l’alliance de combattants arabes et kurdes appuyée par Washington était encore à la recherche de jihadistes cachés dans les tunnels ou immeubles de la cité septentrionale. Les Forces démocratiques syriennes (FDS) s’assurent « qu’il n’y a plus de cellules dormantes », a affirmé leur responsable de presse Mustefa Bali, au lendemain de l’annonce de la fin des opérations militaires.

« Le déminage et la réouverture des principales artères de la ville se poursuit », a-t-il précisé, et « ce n’est qu’après la fin de ces opérations que nous allons annoncer la libération officielle » de la cité. Le porte-parole a mis en garde contre un retour précipité des civils qui avaient fui en masse la ville bombardée pendant plus de quatre mois. Les habitants de la cité ravagée ne doivent pas « rentrer sans coordination car la ville est truffée de mines », a indiqué Mustefa Bali, précisant que leur retour « en ce moment est très difficile ».

La perte de Raqqa, ville emblématique du règne de la terreur imposé sur les territoires dont le groupe avait pris le contrôle en Syrie et en Irak en 2014, est un revers majeur pour l’EI qui voit son « califat » autoproclamé en 2014 s’écrouler. La ville était d’autant plus symbolique qu’elle aurait servi de centre de planification pour des attentats meurtriers dans le monde entier. Le groupe « était dans le passé soi-disant tout-puissant, aujourd’hui il est pathétique et une cause perdue« , a tweeté l’émissaire américain auprès de la coalition internationale dirigée par Washington, Brett McGurk.

Émotion et désolation

Malgré l’annonce de la chute de Raqqa, le sort des dizaines de jihadistes étrangers qui seraient restés jusqu’à la fin de la bataille demeure un mystère, aucune image les montrant tués ou faits prisonniers n’ayant circulé depuis mardi. « Certains se sont rendus, d’autres sont morts », a affirmé Talal Sello, un porte-parole des FDS, sans plus précision.

Il était difficile de vérifier indépendamment cette information. La coalition internationale qui a soutenu la bataille contre l’EI par ses frappes aériennes, a indiqué que les jihadistes qui s’étaient rendus ont été « interrogés ». Le porte-parole de la coalition, le colonel Ryan Dillon, a indiqué qu’environ 350 combattants s’étaient rendus lors « des dernières 96 heures », évoquant « quatre jihadistes étrangers » parmi eux.

Juste après avoir annoncé la prise de Raqqa, les combattants des FDS ont envahi l’emblématique rond-point d’Al-Naïm, où l’organisation jihadiste menait ses décapitations et autres atrocités. Certains étaient émus jusqu’aux larmes, d’autres affichaient un grand sourire, se prenaient en photo ou brandissaient le drapeau jaune des FDS. « Ça, c’est le moment qu’on attendait », a déclaré Hazem Kobane, un combattant de 23 ans. Tout autour, un paysage de désolation, avec des immeubles en ruines, des rues remplies de décombres et de carcasses de voitures, une ville ravagée par plus de quatre mois de combats et de bombardements aériens. Pendant cette période, les combats ont fait 3 250 morts – 1 130 civils dont 270 enfants et 2 120 combattants des deux bords.

Le Quotidien/AFP

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