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Belgique : Jan Jambon dérape à propos des musulmans


Jambon veut dépasser «la pensée politiquement correcte» et «appeler un chat un chat». Il est soutenu par Charles Michel et Bart De Wever. (illustration AFP)

Le ministre de l’Intérieur, le nationaliste flamand Jan Jambon, était une nouvelle fois sous le feu des critiques, lundi, après des propos sur les musulmans.

«Une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l’occasion des attentats», avait déclaré samedi, dans le journal flamand De Standaard, le plus haut représentant au sein du gouvernement de la Nouvelle Alliance flamande (N-VA), parti qui est un pilier de la coalition de droite au pouvoir depuis octobre 2014.

« Les terroristes, on peut les arrêter, les écarter de la société. Mais ils ne sont qu’une pustule. En dessous se trouve un cancer beaucoup plus difficile à traiter. Nous pouvons le faire, mais pas du jour au lendemain», assurait encore samedi au Standaard Jambon, qui revendique de dépasser «la pensée politiquement correcte» et d’ «appeler un chat un chat».

«Je crois que tout le monde en ces temps difficiles a droit à ses petites erreurs, mais il faut éviter de polariser davantage», a déclaré, lundi, à l’égard de son collègue nationaliste le ministre de la Justice, le chrétien-démocrate flamand Koen Geens.

Le chef du gouvernement, le libéral francophone Charles Michel, qui a refusé les démissions de Jan Jambon et de Koen Geens deux jours après les attentats de Bruxelles, a une nouvelle fois volé au secours de son bouillant allié, dont le départ signifierait probablement la chute du gouvernement. «Je confirme qu’il y a eu des expressions de soutien aux auteurs des attentats», a affirmé Michel, ajoutant toutefois qu’«il s’agissait d’actes provenant de personnes minoritaires» et qu’il «ne convient pas de faire des généralisations».

Déjà auteur de propos controversés sur 39-45

La presse francophone n’était pas tendre avec Jambon, proche depuis sa jeunesse de ceux qui en Flandre réclament l’indépendance de la région néerlandophone du nord de la Belgique. «Le problème de Jan Jambon ? Son vocabulaire dénigrant (pustule, cancer) et ses allégations (répétées) non étayées», tranchait le journal francophone Le Soir. Mais la presse flamande était également critique. «Recherchée : partie significative de la communauté musulmane qui a dansé», titrait, lundi, De Standaard.

«Il ne s’agit pas de nombres ou de pourcentages, mais le fait que, dans le contexte actuel, certains se réjouissent encore est interpellant. C’est normal d’estimer qu’il y a un problème», s’est défendue la porte-parole de Jambon.

Le chef du gouvernement régional de Bruxelles, le socialiste Rudi Vervoort, a fait état «d’un seul fait», évoquant «des individus qui se sont retrouvés à proximité du domicile d’un des terroristes présumés et ont voulu faire la fête» le jour des attentats. Le parquet local a précisé que ce dossier avait été «classé sans suite, faute d’éléments à charge» concernant le comportement des six personnes interpellées à cette occasion.

À son arrivée au gouvernement, Jan Jambon, 56 ans mardi prochain, avait créé une polémique encore plus vive en affirmant que «les gens qui ont collaboré avec les Allemands (pendant la Seconde Guerre mondiale) avaient leurs raisons».

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