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Allemagne : vers une interdiction partielle du voile intégral


illustration AFP

L’Allemagne a fait un pas vendredi vers une interdiction partielle du voile intégral en plein débat sur l’intégration des musulmans dans le pays depuis des attaques jihadistes en juillet et avant d’importantes échéances électorales.

Le ministre allemand de l’Intérieur Thomas de Maizière a, après une réunion avec ses homologues conservateurs des Länder d’Allemagne, relevé que le voile intégral « n’est pas compatible avec notre pays ouvert sur le monde ». « Nous voulons légalement introduire le principe de montrer son visage là où c’est nécessaire pour notre société : au volant, lors de procédures administratives, au service de l’état civil, dans les écoles et les universités, dans le service public, devant les tribunaux », a-t-il plaidé à la chaîne télévisée ZDF. Il n’a donné aucun calendrier pour introduire cette interdiction, soutenue dans les rangs conservateurs mais qui n’a pas l’adhésion des sociaux-démocrates du SPD, alliés au sein du gouvernement à la CDU d’Angela Merkel et de Thomas de Maizière.

Le ministre allemand doit encore présenter vendredi en fin de matinée une « déclaration de Berlin » sur la sécurité que tous les ministres de l’Intérieur conservateurs des États-régions allemands ont signée. Après une série d’attaques en juillet dont certaines revendiquées par Daech, Thomas De Maizière avait annoncé un catalogue de mesures, notamment la déchéance de nationalité pour les combattants jihadistes à l’étranger et des moyens humains et techniques supplémentaires pour la police et le renseignement.

Le mauvais exemple français

Le ministre de l’Intérieur comme Angela Merkel ont souligné que le voile intégral était une barrière à l’intégration et non un problème de sécurité. « Une femme entièrement voilée n’a presque aucune chance de s’intégrer », a déclaré la chancelière dans un entretien publié vendredi. Le voile intégral a été interdit dans plusieurs pays européens et fait l’objet de réflexion dans de nombreux autres. Et du côté des opposants allemands à l’interdiction, on relève volontiers l’échec de la mesure en France.

« En France, la burqa (sic) est interdite depuis des années sans le moindre résultat. Le pays n’est pas plus sûr et les musulmans ne sont pas plus intégrés », relève sur son site l’hebdomadaire der Spiegel. « Là pour encore interdire quelque chose de musulman, le maire de Cannes a interdit le burkini sur la plage. Celui qui se souvient de Louis de Funès et des Gendarmes à Saint-Tropez sait qu’avant on ne pouvait pas se déshabiller sur les plages françaises, aujourd’hui c’est obligatoire », raille le journal.

Bilkay Öney, qui travaille sur les questions d’intégration au SPD, a aussi critiqué le débat sur le voile intégral en relevant « que son interdiction (en France) n’a pas empêché des attentats » ni réglé la question de l’intégration. « Nous devons faire en sorte que les musulmans, les migrants s’émancipent mais ça demande du temps », relève-t-elle dans le quotidien Die Welt.

Un commentaire

  1. Lorsque l’on se voile (ou que l’on vous impose le voile), vous en avez rien à faire de l’intégration.
    C’est d’abord le voile, puis les menus halal, puis des médecins femmes pour les femmes et homme pour les hommes, puis un endroit et un temps pour prier dans les entreprises. C’est aussi des chefs masculins, car les femmes n’ont pas le droit de donner un ordre aux femmes. Idem dans les écoles. C’est le droit de posséder plusieurs femmes… Bref, ce n’est plus le mode de vie occidental. Nos amis allemands en feront l’amère expérience.
    Cela dit, et fort heureusement, environ 90 % de la population musulmane s’intègre parfaitement, et ne revendique pas de statut spécial. Bien au contraire. Ce sont les 10 % qui posent problème et qu’il faut régler fermement.

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