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Luxembourg : imbroglio sur les «décès covid»


La victime d’un grave accident de la route qui est positive au covid mais asymptomatique est, en cas de décès, comptabilisée parmi les «décès covid». Il n’est cependant pas question d’un complot.

Le ministère de la Santé confirme que le bilan des décès liés au covid inclut aussi des patients morts d’une pathologie qui n’est pas en relation directe avec l’infection. Explications.

Depuis le début de la pandémie, les questionnements autour des décès liés au covid sont nombreux. Ce sont surtout les plus sceptiques qui, sur les réseaux sociaux, remettent en question la dangerosité du virus.

Leur interrogation : quel est le nombre réel de gens qui sont morts «à cause» ou uniquement «avec» le covid ?

En soi, cette catégorisation importe peu, car le lien avec le covid peut être clairement établi. Il existe en effet deux cas de figure : soit le covid vient aggraver des antécédents de santé, soit le covid provoque de très graves complications chez des patients sans comorbidité.

Le résultat est le même : la personne sévèrement touchée par le coronavirus décède.

Contacté par nos soins, le ministère de la Santé précise que les chiffres rassemblés par son service de monitoring «ne font pas la distinction entre une personne décédée « à cause du covid » de celles décédées « avec le covid »». Ces critères, établis en début de pandémie, restent en vigueur.

Il existe toutefois un élément qui a été très peu thématisé jusqu’à présent. Le bilan sur les «décès covid» publié au jour le jour par les autorités sanitaires comprend non seulement les décès en lien direct avec le virus, mais aussi les décès de personnes testées positives, mais qui n’étaient pas malades du covid.

En clair, la victime d’un grave accident de la route, qui après avoir été hospitalisée est testée positive, sera, en cas de décès, comptabilisée parmi les «décès covid».

On ne peut cependant pas conclure à un complot pour inciter à croire à la dangerosité du covid. Même si le ministère affirme ne pas être en mesure de «monitorer en temps réel les décès covid» et donc d’affiner le bilan, la frange de patients covid décédés en raison d’un autre problème de santé majeur (crise cardiaque, grave accident, etc.) est très limitée.

Il suffit de faire le calcul des gens hospitalisés et testés positifs, mais qui ne présentent pas de symptômes typiques du covid (pneumonie, insuffisance respiratoire, etc.). Ce chiffre est livré quotidiennement dans le bilan officiel de la Santé.

Patients «hybrides» : très peu de victimes

Sur l’ensemble de l’année 2021, 565 personnes hospitalisées ont ainsi été placées à l’isolement en raison d’une infection, sans toutefois présenter de symptômes covid. Seuls 35 patients de cette même catégorie «hybride» ont été admis en soins intensifs.

Même en supposant que ces 35 personnes sont toutes décédées – ce qui n’est pas le cas – la part des décès sans lien direct avec l’infection est inférieure à 10 %. En 2021, 395 décès covid ont en effet été comptabilisés.

La difficulté de mieux différencier les décès liés au covid «n’est pas propre au Luxembourg», précise le ministère de la Santé. Les pays voisins seraient confrontés au même type de problème.

La charge de travail pour les hôpitaux reste toutefois inchangée. La vague d’infections provoquée par le variant Omicron commence en effet à peser. Mercredi soir, 70 malades du covid se trouvaient en soins normaux et 12 en soins intensifs.

S’y ajoutent 110 patients covid asymptomatiques. «Ils doivent à leur tour être isolés. Le personnel soignant doit porter une protection complète pour les traitements. Tout cela cause une charge de travail plus importante», fait remarquer la ministre de la Santé, Paulette Lenert. La bataille contre le virus n’est pas encore gagnée.

Bilan chiffré des patients covid asymptomatiques

Comme énoncé ci-dessus, les patients hospitalisés pour d’autres pathologies et testés positifs au covid sont jusqu’à présent un peu passés en dessous des radars du grand public.

Le bilan chiffré publié au jour le jour par les autorités sanitaires indique pourtant clairement les «hospitalisations de patients covid en isolement», à la fois en soins normaux et en soins intensifs. Le terme «isolement» est décisif dans ce contexte.

Le ministère de la Santé précise en effet que «les patients Covid-19 en isolement sont des patients dont le motif d’hospitalisation n’est pas « Covid-19 », mais qui ont une PCR SARS-CoV-2 positive et bénéficient de mesures d’isolement».

Jusqu’à ce mois de janvier, ces patients covid asymptomatiques n’ont pas trop lourdement pesé sur les hôpitaux. En 2021, la moyenne mensuelle était de 47 patients en soins normaux et 3 en soins intensifs.

Au même moment, le nombre de patients hospitalisés pour des pathologies liées directement au covid (pneumonie, insuffisance respiratoire, etc.) était jusqu’à trois fois plus important en soins normaux et dix fois plus important en réanimation. Mardi soir, plus de 100 patients covid asymptomatiques étaient pris en charge.

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