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Voiture de collection, un bon placement ?


Derrière Laurent Lefebvre, une Aston Martin DB5 Shooting Brake de 1965 et une Lancia Faminia Zagato de 1961. Rarissimes ! (photo Le RL/Gilles Wirtz)

La voiture ancienne est-elle une valeur sûre ? Des spécialistes, comme LL Classic Cars, au Luxembourg, répondent à cette question.

Propulsée sur le petit écran par de nombreuses émissions de télé, la voiture de collection a aujourd’hui la cote. Elle ne concerne plus seulement une poignée de passionnés un peu timbrés, fanas de mécaniques anciennes qui marchent aux 6 volts et freinent aux câbles. Elle séduit maintenant les amoureux de produits vintage, les fans des seventies et eighties qui veulent se faire plaisir au volant d’une auto dans laquelle ils ont grandi. Malgré la crise sanitaire, l’explosion des prix de l’essence et l’incertitude du lendemain, les transactions de voitures de collection ne ralentissent pas. Et ce n’est pas Laurent Lefebvre qui dira le contraire. Le jeune quinquagénaire, né à Paris, a vécu plusieurs années dans la région de Metz. Il est le fils d’Oscar Lefebvre, patron de l’Atelier des Coteaux, entreprise mondialement connue et reconnue pour l’entretien et la restauration complète de voitures d’exception, près de Soissons.

Laurent Lefebvre a donc grandi dans le milieu automobile. Passionné et animé par l’esprit de conservation du patrimoine roulant, il a évolué dans l’univers de la voiture de collection et des autos de prestige. En 2015, il se lance et ouvre LL Classic Cars, au Luxembourg. «C’était un rêve de créer LL Classic Cars. J’avais la passion, les connaissances et surtout le réseau. Ce réseau, je l’ai bâti au fil du temps et je me suis appuyé dessus pour monter une structure. Aujourd’hui, le résultat montre que j’avais raison d’oser.»

«Faire un placement passion»

Même s’il porte un nom respecté dans le monde fermé de l’auto «haut de gamme», Laurent insiste : «Il ne suffit pas d’être « le fils de« … On doit aussi prouver notre sérieux et respecter des critères d’exigence très élevés.» Ces critères, le patron les a énumérés sur un check-up qui comprend 17 pages. Rien que ça! Il faut notamment que la voiture soit d’une très, très haute qualité, qu’elle soit conforme à ce qu’elle était à l’origine, qu’elle soit viable et fiable, parfaite, alignée, sans vice caché, etc. Marcus, le mécano allemand de LL Classic Cars, spécialiste depuis 25 ans des autos anciennes, a l’œil et veille lui aussi au bon respect des normes.

Alors, l’automobile ancienne et de prestige est-elle un bon investissement? «On ne spécule pas sur l’auto ancienne», répond Laurent. «Ça ne fonctionne pas ainsi. Disons qu’elle ne perd pas de valeur, et qu’elle génère un rendement. Il existe des prix marchés, des cotes, établis par des transactions publiques, enchères et autres. Mais les transactions privées échappent au système. Le marché est donc faussé. Chaque voiture a sa propre cote, son prix précis dépendant de son état.»

Le chef d’entreprise confie : «Mes clients sont des gens qui ont de l’argent, qui ont déjà placé dans l’immobilier, en Bourse, et qui, à un moment donné de leur vie, veulent faire un placement passion. Dans le vin, le parfum, ou la voiture ancienne.»

Une question de cote… d’amour

Combien acheter une voiture de collection et comment ne pas perdre d’argent à la revente ? Voire en gagner un peu ? Tout ne dépend pas uniquement de sa cote. Sa rareté, son état général, sa popularité, le coût de ses travaux de restauration/remise en état, sont des éléments importants à prendre en compte. Ce sont eux, en fait, qui déterminent la bonne ou la mauvaise affaire. Prenons deux exemples. Cette dernière décennie, la Citroën 2CV a pris une sérieuse envolée à l’affichage sur les sites de vente spécialisés. Aujourd’hui, comptez plus de 10 000 euros pour un bon modèle. Et si les plus anciennes, celles des années 50 avec leurs portes «suicide» et leurs moteurs 375 et 425 cc, demeurent abordables, d’autres sont quasi inaccessibles! Des Charleston dernières générations peuvent ainsi dépasser les 50 000, voir les 70 000 euros. En août 2021, une Charleston jamais immatriculée, avec 9 km au compteur, a été vendue aux enchères… 141 960 euros!

Autre auto à la mode : la Fiat 500. Le pot de yaourt italien, très vintage, séduit les foules. Nostalgiques, quadras et quinquas n’hésitent pas à mettre la main au porte-monnaie pour acquérir une belle cinquecento. La Vie de l’Auto (revue bible des collectionneurs) démarre la cote à 12 000 euros et la fait grimper à 80 000. Alors, la Fiat 500 est-elle un bon placement ? Une fois de plus, tout dépend du modèle, de sa présentation/conservation, et du coup de cœur qu’elle procure. Car la Fiat 500 de collection n’est pas une voiture rare. Pas moins de 260 annonces sont en ligne actuellement rien que sur le Leboncoin.

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