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Une zone franche fiscale en Lorraine, c’est pas gagné


Villerupt, voisine d'Esch, compte 70% de travailleurs frontaliers. (illustration Alain Rischard)

L’idée d’une zone franche fiscale à la frontière, pour tenter de rééquilibrer le dynamisme économique, est mal engagée.

Le nord de la Lorraine ne bénéficierait pour le moment pas d’une zone franche fiscale, contrairement au bassin houiller du nord de la France. L’amendement, présenté à l’Assemblée nationale par le groupe Nouvelle Gauche, sous l’impulsion de l’ancien secrétaire d’État Christian Eckert, a été refusé. L’ancien membre du gouvernement, figure politique lorraine et ami du Luxembourg (qu’on ne s’y trompe pas), détaille trois raisons sur son blog :

• La mesure n’aurait pas été préparée par les services de Bercy (ministère des Finances) et nécessiterait des études complémentaires.

•La rédaction de l’amendement du groupe Nouvelle Gauche présenterait des risques d’incompatibilité avec les règles européennes.

• Les élus lorrains n’auraient pas donné leur accord pour partager le manque à gagner de recettes fiscales avec l’État.

Christian Eckert s’avoue déçu par cet argumentaire qui démontre surtout «une absence de volonté». Sur son blog toujours, il s’attache à démonter les objections en question, avec la rigueur du professeur de mathématiques agrégé qu’il a été… Il estime, en résumé, que la mesure a été au contraire bien préparée par les services de Bercy.

«Le texte crée un périmètre supplémentaire, sans changer le reste. Sa compatibilité avec les règles européennes est aussi avérée que la mesure pour le bassin houiller !», écrit-il. Christian Eckert met désormais tous ses espoirs sur le passage du texte au Sénat. La partie va être difficile, il faudrait un renversement digne d’un ippon.

À quoi joue la France ?

On peut se demander, au final, à quoi joue la France. Alors que les communes à la lisière du Luxembourg réclament un rééquilibrage du développement économique à la frontière, Paris reste sourd aux enjeux du terrain. Tant mieux pour le Luxembourg, qui voit son voisin français toujours plus incapable de créer un dynamisme économique d’envergure, donc toujours plus dépendant des créations d’emplois au Grand-Duché. 70% de travailleurs frontaliers à Villerupt, 50% à Longwy (60% avec ceux qui vont en Belgique…).

Que la France pousse la démarche jusqu’au bout : puisque Paris méprise ces territoires, qui ont pourtant apporté l’acier – dont celui de la tour Eiffel – et des générations de sidérurgistes à la nation… Que Paris les donne au Grand-Duché !

Hubert Gamelon

6 plusieurs commentaires

  1. Magins avec toutes mes excuses mais tous les deux sommes parfaitement au courant de la gestion de la commune

  2. Thibaud Ochem

    j’ai l’impression que cet article raconte n’importe quoi. Les « zones franches fiscales », ça n’existe pas en France. On parle de zones franches urbaines, ZFU, et ça, il y en a autant dans le Nord qu’en Lorraine…

  3. Notre cher DEpute oubli bien vite que son Mentor et President etait le conseil du meme gouvernement alors de qui se moque t’on en effet

    • Xavier Paluszkiewicz

      Je ne vois véritablement pas le rapport cher Monsieur.
      Le dispositif des Hauts de France est intransposable sur notre territoire.
      Mieux qu’un conseiller de Francois Hollande qui ne le fut que jusqu’en 2014, nous avions sur le territoire un secrétaire d’État qui avait jusqu’en mai dernier toutes les clés pour mettre en place un dispositif adapté à notre territoire.
      La belle affaire aujourd’hui de vouloir se présenter en donneur de leçons dès lors qu’il n’a rien fait à ce sujet.

      • Pour un candidat qui c est fait élire sans faire de politique …. comme les matins les citoyens s aperçoivent de la supercherie ce n est pas grave 5 ans c est rapide

  4. Xavier Paluszkiewicz

    De la politique de l’ancien Monde dans toute sa splendeur ou comment faire de la communication, histoire de garder la main.
    D’une impartialité sans nom de surcroît !
    De qui se moque-t-on ?
    L’on nous parle d’un dispositif tellement bien articulé par Bercy … qu’on en oublierait presque pour quoi n’a-t-il jamais été mis sur la table sous le dernier gouvernement a fortiori quand on sait que le secrétaire d’État chargé du Budget et des Comptes publics de l’époque n’est autre que celui qui s’étonne que ce dispositif n’ait été acté par ce même gouvernement auquel il appartenait !
    Cet amendement -aucune ligne dans l’article sur le fond- justifie à lui-même qu’il ne puisse s’appliquer (Il faut lire les 8 pages qui le composent).
    Lire que d’aucuns s’attendent à ce que le Sénat ou le gouvernement le valident, relève de pratiques de politique politicienne qui consistent à faire croire que nos prédécesseurs y étaient presque-presque et que Paris (qui etait ‘Paris’ à cette époque) sous Darmanin y soit évidemment réfractaire.
    Quand on sait qu’à l’époque, l’assemblée était à gauche, que le Sénat le fut également momentanément, que la Région Lorraine était à gauche, que le Département l’était aussi, que 4 députés sur 6 de Meurthe et Moselle étaient de gauche dont celui de la 3ème circonscription et que nous n’avions pas moins d’un Secrétaire d’État chargé du Budget à BERCY, lequel fut assis tous les mercredis matin en face du Président de la République et que cela ne se soit pas fait. Mieux ! Que ces acteurs de l’époque reposent tous « leurs espoirs » aujourd’hui sur un amendement porté au Sénat, on se dit véritablement : mais de qui se moque-t-on !
    Si d’aventure, l’énergie dépensée à communiquer avait été mise au service de la cause défendue, pour sûr ne serions-nous pas ici à commenter.
    #vieuxmondevieillespratiques#exuberancenousdiraton
    Xavier Paluszkiewicz
    Député de Meurthe-et-Moselle

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