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« Tourner coûte que coûte » : l’année hors norme de la centrale de Cattenom


La centrale de Cattenom, en dépit de la crise sanitaire, ne s’est jamais arrêtée, grâce à « l’engagement de ses équipes ». (Photo RL/Philippe Neu)

Comment continuer à alimenter en énergie les trois millions de foyers qui dépendent de la centrale nucléaire de Cattenom alors qu’une crise sanitaire sans précédent a mis la France, l’Europe, le monde à l’arrêt ? Retour sur une année hors norme.

Le couperet est tombé. Le 17 mars 2020 à midi, la France est contrainte au confinement. La centrale nucléaire de Cattenom, elle, doit continuer à tourner, coûte que coûte, dans ce contexte inédit. 2 000 à 2 500 personnes y travaillent. Confiner, protéger les salariés et le site, oui, mais comment ? « Nous avons dû repenser notre manière de fonctionner pour éviter que le virus ne se propage intra-muros », indique Yannick Simonet, directeur délégué aux arrêts de maintenance.

Arrêts de tranche : cinq mois au lieu de deux

Deux arrêts de tranche pour recharger les réacteurs en combustible étaient programmés en 2020. Le premier, couplé à une visite partielle au printemps, quinze jours après le confinement généralisé, et le second, un arrêt simple, à l’automne. « Il a fallu convaincre les prestataires de venir en dépit du contexte, les rassurer en confinant le site », poursuit le directeur. Mise en place de brigades de nettoyage, distribution de 4 000 litres de gel hydroalcoolique par semaine, éloignement des agents « non essentiels » au fonctionnement vital de la centrale, révision du planning mois par mois ont permis de poursuivre l’activité. « L’arrêt de l’unité 2 qui devait durer deux mois s’est étiré sur cinq parce que nous avons adapté le rythme de l’arrêt à celui du travail. Il fallait à tout prix éviter un cluster ».

« Sanctuarisation » des salles de commande

Outre les opérations de maintenance vitales au fonctionnement de la centrale à l’abord de la saison hivernale, la surveillance du site est une priorité absolue, Covid-19 ou non. « On est passé de sept équipes de pilotes de réacteurs à cinq avec des présences plus soutenues pour garder deux binômes en réserve en cas de cluster », souligne Damien Harter, chef d’exploitation. Et de rappeler : « On ne s’est jamais arrêté » précisant que les salles de commande avaient été « sanctuarisées » devenant des « zones blanches ». « L’énergie a toujours été disponible parce qu’il y a toujours eu des agents en salle de commandes , reprend Yannick Simonet. On a retrouvé cette année cette âme de l’agent EdF en tunique bleue, cet esprit de service public. »

Une brigade d’anges gardiens

Soixante-dix volontaires, tous services confondus, ont intégré la brigade des « anges gardiens » chargés de rappeler « avec bienveillance » les gestes barrière à leurs collègues et ont tourné sur le site pendant quatre mois. Pour que l’électricité soit.

Catherine Roeder (Le Républicain Lorrain)

Un commentaire

  1. Que fera EDF si la France manque d’électricité ? Couper la fourniture du Luxembourg ?

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