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Sierck-les-Bains : l’apiculteur se fait piquer ses abeilles


Etienne Carter, ici devant une de ses ruches, est un jeune apiculteur passionné par son métier. Selon lui, seul un connaisseur a pu commettre un tel vol, c’est ce qui le chagrine le plus. (photo Philippe Neu / RL)

Apiculteur professionnel à Sierck-les-Bains, Etienne Carter s’est fait dérober ce week-end une dizaine de reines. Il s’en est ému sur Facebook où sa lettre, déjà partagée plus de 4000 fois, lui donne de quoi avoir un peu moins le bourdon.

Après des études et un master en « environnement conservation et restauration de la biodiversité », Etienne Carter a décidé de sauter le pas en janvier dernier pour devenir apiculteur professionnel. Comme papa avant lui. « Je navigue au milieu des ruches depuis tout petit, et même si je m’y suis un peu détourné à l’adolescence, j’y suis rapidement revenu », raconte le jeune homme de 26 ans. Il y repique même sérieusement il y a deux ans, en décidant de vivre une saison apicole complète avec son père. « Je ne suis plus jamais reparti », fait-il remarquer. Il repasse donc un brevet professionnel « responsable d’exploitation agricole », à Courcelles-Chaussy mais aussi à Vesoul, où est enseignée l’apiculture.

En janvier dernier, son entreprise « Les Ruchers des Ducs de Lorraine » est officiellement sur les rails. « Je compte environ 200 ruches disposées autour de Sierck. Ici, nous produisons du miel de printemps, d’acacia, de toutes fleurs sauvages et de forêt. » Autre partie de la production : « la transformation du miel avec du nougat ou encore du pain d’épice à la coupe », détaille ce jeune passionné.

L’été, il n’hésite pas à transhumer une partie de ses ruches, dans les Vosges notamment pour récolter du miel de sapin ou en Meuse pour du tilleul. Dernière activité enfin, un atelier d’élevages de reines qu’il destine à d’autres apiculteurs ou qu’il décide de garder pour lui. Chaque reine, de qualité supérieure et contrôlée après la fécondation, est ensuite conservée dans une boîte, sorte de mini-ruche.

« Je suis dégoûté par un tel comportement »

Mais la semaine dernière, un ou des individus peu scrupuleux lui ont dérobé, sur un espace pourtant clos, neuf de ces boîtes. « Il y a bien sûr un léger préjudice financier mais je suis surtout dégoûté par un tel comportement », avoue-t-il, dépité. Aussi, plutôt que de rester les bras croisés, il décide de poster sur Facebook une lettre ouverte à l’attention de son voleur. « Ça fait quoi de voler un jeune professionnel ? As-tu pensé que ton acte pouvait mettre en péril mon activité et la viabilité de mon exploitation ? », lui demande-t-il en forme de préambule.

« Cela fait maintenant plus de deux ans je prépare mon installation. Durant ces deux ans, j’ai pris le risque d’investir et d’emprunter de l’argent pour monter un cheptel, j’ai travaillé durement, parfois la nuit et de très nombreux week-ends pour espérer récolter le fruit de mon travail et réussir à vivre de mon métier. Tu dois sûrement avoir des ruches pour en voler d’autres… », l’interpelle-t-il encore.

« Eh bien sache que pour moi tu ne seras jamais un apiculteur, tu ne mérites pas d’ouvrir ces ruches, tu ne mérites pas de récolter un gramme de miel provenant de ces abeilles… Si jamais les remords te viennent, je t’autorise à reposer les ruches ou tu les as trouvées », conclut Etienne, invitant les internautes à « partager » au maximum son message. Ce statut, posté lundi, avait déjà recueilli près de 4200 partages ce mercredi midi. Et ce n’est sans doute pas fini.

La morale de l’histoire ? Qui se frotte aux abeilles des autres finira toujours par se faire piquer.

Olivier Menu (Le Républicain lorrain)

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